C’est dans un souci d’« exploration » que Kia dit avoir développé la EV4. On glissera un petit soupir cynique : l’automobile moderne donne souvent l’impression de réinventer la roue tous les trois mois. Ici, il s’agit tout de même de proposer deux variations sur une base commune : une berline électrique et une compacte (hatchback), toutes deux pensées pour « llifestyle », si l’on en croit la note d’intention. Au menu : un design moderne et quelques pincées de technologie, le tout enrobé dans ce que Kia qualifie de philosophie « Opposites United » – une manière de marier les contraires, paraît-il.
Autrement dit, la carrosserie de ces EV4 mêle lignes franches et détails géométriques, agrémentés d’éléments esthétiques purement « techniques » (oui, le terme est vague, mais on aime répéter que c’est censé apporter un équilibre). On nous promet des formes dynamiques, une hauteur de caisse discutée entre deux verres à la cantine, et surtout des profils atypiques dans un marché EV où, disons-le, beaucoup de modèles finissent par se ressembler un peu.
Le modèle « sedan », comme disent les experts en stylisme, arbore une face avant caractéristique, affublée de la fameuse « EV Tiger Face ». Pas de tigre hurlant, en vrai, mais un faciès qui reprend la signature lumineuse dite « Star Map ». Pour faire simple, vous avez deux phares verticaux qui encadrent une calandre pleine (évidemment, pas besoin de grilles béantes sur une électrique), soulignant la largeur. L’idée : rappeler que cette berline veut être basse, longue et plutôt racée. Tout se joue donc dans un nez abaissé, prolongé par une poupe étirée. Un petit aileron de toit ajoute une pointe de caractère (ou de prétention, selon votre humeur).
Sur les flancs, on remarque des jantes de 19 pouces avec motif rayé, histoire d’afficher un peu de coquetterie technologique. L’arrière, lui, s’équipe d’un double spoiler – l’un sur le pavillon, l’autre sur le bord de la malle – et de feux verticaux, ce qui accentue la sensation de largeur. Accessoirement, les designers ont joué avec un motif technique le long du pare-chocs arrière, censé indiquer que, malgré les apparences, on aime encore l’ingénierie.
Qu’on la trouve élégante ou tirée à quatre épingles, la berline EV4 veut en tout cas s’imposer par un look profilé. Kia parle de « nouveau typologie », on parlerait volontiers de « petit grain de sel » : chacun sa formule.
Du côté du hatchback, on sent la volonté de rassurer les amateurs de praticité. Ce modèle propose une ligne de toit légèrement plus courte, un hayon souligné par un becquet et, surtout, un montant C vertical noir, fort apparent. Le but ? Offrir un contraste stylistique. On y voit aussi le désir de jouer la carte du segment polyvalent : ne pas trop en faire, mais quand même se démarquer, notamment avec ces mêmes jantes 19 pouces et quelques motifs géométriques disséminés sur la partie inférieure de la carrosserie.
À l’arrière, la signature lumineuse rappelle la berline, mais en plus trapu : feux disposés aux extrémités, lunette arrière plongeante et lignes tranchées. L’ensemble tend à insister sur la robustesse, comme si la version hatchback assumait un rôle de baroudeuse des temps modernes. On voit déjà ceux qui cherchent à entreposer un vélo, un sac de course, un chien (ou les trois à la fois) lever un sourcil intéressé.
Chez Kia, on ne pouvait pas s’arrêter à deux silhouettes. Il y a donc la GT-Line, histoire de pimenter le chapitre esthétique. On retrouve des boucliers avant et arrière en forme d’aile, pour un rendu plus agressif, ou plus « racé », selon l’expression consacrée dans les services marketing. Le plus visible reste ce motif triangulaire sur les jantes, qui n’aura peut-être rien de révolutionnaire pour la planète, mais cherche à différencier le modèle sportif du reste de la gamme.
Le résultat est censé s’adresser à ceux qui voudront annoncer clairement qu’ils disposent de la version un peu plus affûtée. Le concept d’affûté, évidemment, dépendra de la motorisation proposée – dont on ne sait encore pas grand-chose. Rien n’empêche néanmoins de se rincer l’œil sur la variation cosmétique.
Il est régulièrement question chez Kia de cette fameuse philosophie « Opposites United », sensée unir des éléments contraires. Dans les faits, sur l’EV4, cela se traduit par des reliefs de carrosserie affirmés (par endroits), puis des surfaces planes (à d’autres endroits), le tout ponctué de motifs plutôt rectilignes. L’ensemble pourrait, selon vos sensibilités, évoquer un croisement improbable entre un concept-car de salon et une compacte de série un peu plus classique.
Le point fort, c’est que le constructeur annonce vouloir offrir plus de liberté, d’exploration, et un sentiment de modernité. Chacun jugera. Il est vrai qu’avec l’essor des électriques, on cherche souvent à se faire remarquer par des signatures lumineuses spécifiques, ou des toits bicolores, ou un sens de la discrétion tout relatif. Reste à voir comment ce positionnement s’inscrira sur le marché français, où on a parfois d’autres priorités : la place de parking, la taille de la borne, et la note à la fin du mois.
Il faudra encore un peu de patience pour les données plus factuelles. Kia nous donne rendez-vous en Espagne, lors de son prochain « Kia EV Day » le 24 février 2025. Au programme : révélation complète de la EV4, et annonce d’une nouvelle stratégie d’électrification. On murmure que le constructeur compte lever le voile sur les caractéristiques de la batterie, les motorisations disponibles et tout ce qui a trait à l’autonomie – bref, les infos qui intéressent un peu tout le monde, histoire de voir si on pourra aller plus loin qu’au fond du jardin avec son EV4.
L’officialisation des spécificités design et produit se fera le 27 février, toujours dans le cadre de cet événement, puis une vidéo récapitulative pointera le bout de son nez sur la chaîne Kia Worldwide sur YouTube, courant mars. Un déploiement progressif qui permettra à la marque de saturer un peu la toile avant que vous n’ayez eu le temps de vider votre boîte mail des newsletters non lues.
Selon Karim Habib, vice-président exécutif et responsable du design global de la marque, la EV4 a pour vocation de séduire un large public, avec une adaptabilité à différents styles de vie. Le discours officiel parle de combler un écart entre le quotidien urbain et les escapades de fin de semaine. Dans la réalité, on sait que le propriétaire moyen passera plus de temps dans les bouchons du périphérique qu’à sillonner des pistes forestières. Mais il paraît toujours plus agréable d’évoquer l’aventure, la exploration, et la route des vacances.
Au final, qu’on soit plus « berline coupée » ou « hatchback compacte », le message est clair : la EV4 aimerait être un choix pertinent dans un marché du véhicule électrique où la concurrence n’est plus rare. L’important, dans l’affaire, sera sans doute la tarification exacte et l’aspect pratique : si le coffre peut avaler trois valises ou si la banquette arrière autorise des passagers de taille adulte. Malheureusement, à cette étape, tout reste discret, entre deux paragraphes de communiqué de presse.
Pour résumer, la Kia EV4 se décline en deux carrosseries qui revendiquent une même base électrique. D’un côté, la berline est censée soigner son aérodynamique, avec un long porte-à-faux arrière et un double spoiler qui jouent les stars. De l’autre, la compacte hatchback mise sur un montant C vertical peint en noir et un hayon plus pratique pour le quotidien. Dans les deux cas, on retrouve le « Tiger Face » numérique, la signature « Star Map », des jantes de 19 pouces, et un sens de la ligne plutôt dépouillé au premier regard.
Rendez-vous en février pour le grand déballage, où l’on découvrira si la technologie embarquée, l’autonomie réelle et les tarifs feront de la EV4 un modèle convaincant pour un usage en France. À moins que vous ne préfériez utiliser vos dimanches matins à décortiquer vous-même la moindre couture du coffre. Dans tous les cas, Kia semble déterminé à poursuivre sa montée en puissance sur le terrain de l’électrique, avec cette nouvelle proposition au format « double dose ». Affaire à suivre, comme on dit, dès que les données techniques nous seront communiquées. En attendant, vous pouvez toujours aiguiser votre calculatrice et votre humour… car, qui sait, c’est peut-être le seul moyen de conserver un brin de détente face à la prochaine pluie de statistiques officielles.
2022 59900 km Automatique Diesel
2020 56334 km Manuelle Diesel