MG Cyberster : Mais pourquoi ce prix ?

Un prix qui fait jaser

D'abord, parlons chiffres. Ce qui frappe immédiatement, c'est le tarif. Le MG Cyberster en version intégrale débarque à 67 990 €. Pas donné, mais attendez une seconde : on parle ici d’un roadster 100 % électrique de 510 chevaux capable de vous catapulter de 0 à 100 km/h en 3,2 secondes. Vous pensiez que la Tesla Roadster, toujours dans les cartons, allait être la première à occuper ce créneau ? Eh bien non, MG l’a devancée.

À ce prix, l'argument de vente n’est pas juste la fiche technique ; c’est aussi l'héritage. Un roadster, c’est bien plus qu’une voiture. C’est un bout de l’histoire automobile qui prend la route, c’est une promesse de vent dans les cheveux et de rugissement à l’échappement. Sauf qu’ici, le rugissement se transforme en un sifflement électrique, et cela pourrait en déstabiliser plus d'un. Alors, est-ce que ce prix est justifié ? Il semblerait que MG ait bien fait ses devoirs, mais on ne va pas les croire sur parole.

Tradition et rupture

Replongeons dans le passé, histoire de rappeler que MG, c’est avant tout une vieille dame de 100 ans. Depuis sa fondation en 1924, MG a toujours incarné l’essence de la voiture de sport britannique : plaisir, légèreté, simplicité. Du mythique MGA à la populaire MGF, chaque génération de roadster MG avait ce petit truc en plus qui vous donnait envie de prendre le volant, sans vous ruiner.

Mais les temps ont changé, et avec eux les attentes des conducteurs. Aujourd'hui, on ne parle plus de petites voitures sportives en jute et en cuir. Maintenant, il faut de l’électronique, des écrans, des assistances à la conduite, et surtout, de la batterie. Et c’est là que le MG Cyberster veut surprendre : en alliant cette nostalgie des années folles à une rupture technologique totale.

Une batterie de 77 kWh, une autonomie théorique de 443 km selon le cycle WLTP et, cerise sur le gâteau, des performances à faire pâlir une Porsche. Et cela pour un tarif qui ne flirte pas encore avec les six chiffres. Ce Cyberster est peut-être l'hybride ultime entre le roadster d’antan et l’avenir des véhicules électriques.

Est-ce un roadster dans l’âme ?

On pourrait croire que l’absence de rugissement mécanique entache l’âme d’un roadster, mais MG joue ici une autre carte. Il ne s’agit plus de faire vrombir un quatre cylindres dans les virages de la campagne anglaise. Non, ici, on parle de propulsion électrique instantanée, de couple délirant (725 Nm pour être précis), et de silence, voire de sifflement. À une époque où tout devient électrique, MG a décidé d'embrasser la technologie et d'apporter le roadster dans l'ère moderne.

Côté design, les puristes risquent de rester perplexes. Le Cyberster arbore des courbes affirmées, avec ces fameuses portes à ouverture en élytre (sans doute pour l’effet « woah »). Quant aux couleurs, elles varient entre le classique rouge « Dynamic Red » et un gris discret « Camden Grey », avec un jaune « Inca Yellow » qui ne manquera pas d'attirer les regards. Clairement, MG cherche à plaire aux yeux, mais aussi à flatter ceux qui veulent de la performance brute sans le bruit. Curieux mélange.

Et l’équipement dans tout ça ?

Là où le Cyberster marque aussi des points, c’est sur le terrain des équipements. Sans s’étaler sur la longue liste des assistances à la conduite, on note la présence du régulateur de vitesse adaptatif, de l’assistant de maintien dans la voie et même d’un système de gestion intelligente des feux de route. Côté confort, les sièges sport électriques, chauffants, et l’incontournable système audio BOSE promettent de transformer chaque trajet en un véritable cocon technologique.

Les jantes de 20 pouces, les rétroviseurs chauffants, ou encore le système de caméra à 360° viennent compléter l'offre d’un modèle résolument tourné vers le futur. Pourtant, avec tout cet attirail, on en vient presque à se demander si l’âme du roadster ne se perd pas en route. MG a-t-il voulu trop en faire ? Pas certain, mais l’équilibre entre tradition et modernité est bien plus complexe qu’il n’y paraît.

Et après ?

Il faudra attendre 2025 pour voir débarquer une version propulsion, plus « sage » avec ses 340 chevaux. Loin d’être anémique, elle promet tout de même un 0 à 100 km/h en 5,2 secondes. Cette version plus accessible pourrait bien raviver encore un peu plus la flamme des amateurs de roadsters sportifs qui, disons-le, n’ont pas des coffres forts aussi bien garnis.