Héritière d’une longue lignée de cabriolets…
Cette nouvelle Audi A5 Cabriolet écrit un nouveau chapitre dans la saga des cabriolets Audi. Tout commence en 1991 avec la sobrement nommée Audi Cabriolet, qui n’est en fait qu’une Audi 80 coupé (B3) ayant perdu son toit au profit d’une toile. Au bout de neuf années de production, cette ode au séchage de cheveux naturel se sera vendue à plus de 70 000 exemplaires.
En 2001 lui succède l’Audi A4 Cabriolet (B6). À la différence de sa devancière qui n’offrait que peu de motorisations, celle-ci propose un très grand nombre de groupes motopropulseurs, allant jusqu’à fournir, pour la première fois, un 4 cylindres carburant au mazout. Mais heureusement, de l’autre côté de la gamme, un huit cylindres fait son apparition sur la S4. En 2006, les usines arrêtent ces chaînes d’assemblage avec un impressionnant chiffre de vente dépassant les 100 000 unités.
Il faudra trois années pour qu’Audi se relance dans la fabrication d’un grand cabriolet. En effet, l’élégant coupé A5 dessiné par Walter de Silva, donne naissance en 2009 à l’éclatante A5 cabriolet. De nombreux et puissants groupes motopropulseurs sont proposés, tant en essence qu’en diesel. L’offre va du petit quatre cylindres atmosphérique essence de 1,8 litre au six cylindres en V de 3,0 litres, et atteint même les 450 chevaux avec la RS5 cabriolet et son V8 de 4,2 litres.
Le tableau de maître.
La Toscane ! Un nom magique qui donne envie de s’évader, voire de s’exiler... Des bosquets de cyprès disposés parcimonieusement sur les collines accompagnent les vieilles fermes de Chianti plongées dans une marée de chênes verts. Et en guise de son et lumière, le chant des cigales sous la pesanteur zénithale du soleil.
C’est le tableau que nous présente Audi France pour faire le premier essai de cette nouvelle génération de cabriolet A5. Sur le parking, une flotte d’une petite dizaine de cab’ nous attend. La gamme va de la frugale 2.0 TDI 190 diesel à la spectaculaire S5 cabriolet. Cependant, avec Étienne, mon acolyte chargé de vous faire le plus beau des reportages photos, nous nous sommes naturellement tournés vers l’Audi A5 cabriolet 2.0 TFSI quattro ultra S tronic 7 S Line.
Sous ce nom à rallonge se cache une combinaison harmonieuse pour un grand cabriolet, puisqu’il associe la belle A5 cabriolet à un moteur essence à 4 cylindres injection directe et turbocompresseur de 252 chevaux et 370 Nm de couple disponible très tôt (1 600 tr/min). Pour preuve…
… Malgré sa taille respectable (4,67 m de longueur) et sa masse de 1 800 kg, ce cabriolet A5 expédie le 0 à 100 en 6,3 secondes et atteint la vitesse max de 250 km/h, tout bridé qu’il est par son électronique. Des chiffres dignes d’une GTi ! Mais pour y arriver, il tire allégrement avantage de sa transmission quattro ultra et de sa boîte automatique S Tronic à 7 rapports. Le constructeur annonce également une consommation normée exagérément basse, avec une moyenne de 6,7 litres aux 100 km pour mon A5 S Line et ses jantes de 19 pouces.
Attardons-nous d’ailleurs sur le style de ce nouvel opus du cabriolet A5. Si l’air de famille est indéniable – puisqu’on ne change pas une équipe qui gagne – tout y est pourtant redessiné. La calandre, par exemple, est plus large et plus fine. La ligne d’épaulement est plus marquée, comme ce long capot au bossage plus viril. Les phares LED ou Matrix LED (en option) sont allongés d’environ cinq centimètres, alors que le troisième feu-stop est intégré au jonc qui ceinture la caisse. La toile souple est bien évidemment conservée et ne réclame que 15 secondes à l’ouverture et 18 à la fermeture. Elle se commande désormais d’une simple impulsion, et ce jusqu’à une vitesse de 50 km/h.
La gaudriole…
Vous l’aurez compris, cette nouvelle A5 cabriolet affiche sans pudeur ses lignes musclées et un brin provocantes, sous un soleil qui ne semble pas pouvoir être caché par les petits moutons clairsemés autour de lui.
Ni une ni deux, nous nous jetons sur la clé et appuyons longuement sur le bouton d’ouverture de la belle. Trois secondes plus tard, le système d’ouverture engage le décapotage, et nous regardons cela avec des yeux pétillants, pensant à ces 264 km, cheveux au vent, qui nous attendent.
Opération achevée, nous entrons enfin dans l’habitacle. Nous voilà en terre bien connue ! Le design ne surprendra personne puisqu’il s’agit du même que celui de ses sœurs A5. La finition reste très Audi, c’est-à-dire impeccable, mais toujours aussi peu « funky ». Les lignes sont droites, les plastiques de qualité et les ajustements irréprochables. On peut même noter certains détails ergonomiques qui progressent, comme le chauffage de nuque directement accessible depuis le tableau de bord, ou les micros intégrés aux ceintures de sécurité.
On retrouve aussi les dernières technologies de la firme, dont le Virtual Cockpit qui se cale en lieu et place des compteurs de vitesse, la vision tête haute, une connexion Wi-Fi, un chargeur de smartphone à induction et les nombreuses aides à la conduite : pas moins de 30 systèmes qui rendront ce cabriolet presque autonome sur autoroute.
Bien installés dans les sièges, nous nous apercevons que la nouvelle plateforme profite sobrement au confort des occupants, avec quelques millimètres gagnés tant en espace aux genoux qu’en largeur aux épaules. Notre appareillage photographique trouve aisément sa place dans les 320 litres de capacité du coffre à bagages (et même 380 litres capote fermée).
L’écrin italien…
Pied sur le frein, index sur le bouton « Start », le moteur s’engage dans un silence royal. L’essence se marie vraiment bien avec l’esprit de ce cabriolet ! Mais avant de se mettre en route, il faut d’abord se familiariser avec les modes de conduite (Audi Drive Select) qui gèrent le caractère du moteur, la suspension, la direction et même l’ardeur de la boîte de vitesses S tronic 7…
Tout ce petit monde réglé sur « confort », nous partons, en route ! Certes, le passage en mode décapsulé lui greffe quelques kilogrammes supplémentaires par rapport au coupé, mais elle ne diffère pas vraiment de ses sœurs A5. La boîte de vitesses se fait oublier très rapidement en enchaînant les rapports, tandis que le moteur nous invite joliment à apprécier son doux feulement. La suspension étonne même par sa souplesse d’amortissement. Sur autoroute, on se surprend à se relaxer et à laisser les systèmes d’assistance à la conduite diriger l’auto entre les lignes blanches. Toit toujours ouvert, l’isolation phonique permet même de savourer l’excellente stéréo.
Les petites routes toscanes font leur apparition. Notre A5 Cabriolet offre un point de vue idéal sur Florence fiévreuse et son arrière-pays étrusque truffé de catacombes à ciel ouvert. Les chemins de terre poussiéreux bordés de murs de pierres sèches et d’oliviers nous donnent l’impression d’avoir été happés dans un tableau de maître. Un musée à ciel ouvert…
Le décor somptueux a beau être spectaculaire, il nous faut encore tester cette machine dans ses retranchements pour pouvoir la vivre, la respirer, l’embrasser. C’est en asticotant la pédale de droite et en optant pour le mode « Sport » que ce cab A5 révèle son extraordinaire potentiel. Le 4 cylindres sonne la charge avec une verve stupéfiant. Les 252 chevaux à la poussée virile s’affranchissent de presque tout ce qui roule.
En dépit de sa masse largement supérieure, l’A5 Cabriolet raffole des virages, qu’elle négocie avec précision. Sur revêtements plus bosselés, on perçoit pourtant quelques légers craquements et autres couinements, signes d’une rigidité en baisse.
Non, ce cabriolet ne peut prétendre à la légèreté du coupé, mais on ne s’ennuie pas pour autant, loin de là !
Avec brio !
Au bout du bout, nous avons passé presque deux jours avec la belle, arpentant les rues et routes de la Toscane. Et « malheureusement », on ne peut pas vraiment se prononcer sur la globalité de cette auto. En effet, les 437 km ont été effectués, comme notre bronzage l’indique, sans le couvre-chef. Alors quid de l’insonorisation de la toile… ?
Cependant, on peut vous affirmer que s’il ne s’agit pas d’une sportive, l’A5 cabriolet se présente comme une très belle voiture, soignée et valorisante. Néanmoins, ne la sous-estimez pas ! Elle sait, dans cette version 2.0 TFSI 252, exécuter de très belles moyennes sur parcours sinueux ! Hélas, en digne demoiselle de la marque aux anneaux, elle fait payer ses charmes à un prix vraiment costaud… : 11,5 litres aux 100 km de moyenne et 61 650 € pour notre version (hors options).
Note : 15/20
Bien vu :
- Ligne élégante
- Finition impeccable
- Comportement stable
- Moteur et boîte de vitesses
À revoir :
- Le prix
- Le nombre d’options
- La consommation à l’attaque
2020 63208 km Automatique Essence
2022 42350 km Automatique Essence