Les habitudes ont la vie dure et nous ne sommes toujours pas habitués à voir des BMW bicorps ; pourtant dès le premier coup d’œil l’évidence frappe, la Série 6 GT relègue sa devancière au second plan d’un point de vue du design. L’allure pataude de la 5 GT avec son arrière trop haut peu glorieux laisse la place à des lignes plus fluides donnant une impression de berline coupée avec son toit fuyant sur l’arrière. Il faut dire que la nouvelle venue s’allonge de 9 cm pour atteindre 5,091 mètres, soit exactement la taille d’une Série 7, tandis que la hauteur diminue de 2 cm à 1,54 mètre. Exactement ce qu’il fallait pour la rendre un peu plus gracieuse, pour autant elle ne bénéficie toujours pas du charisme et du côté statutaire des berlines et limousines de la marque.
Le modèle qui m’est échu est une 640i GT xDrive gris Bluestone Metallic en finition M Sport. Celle-ci apporte un surplus de dynamisme avec des boucliers M spécifiques plus agressifs ou encore des jantes en alliage léger 20 style 648M.
Espace bien-être
Avant de me mettre à l’aise, il me faut passer au vestiaire pour me débarrasser de mes affaires et en la matière j’ai de quoi faire. Avec un volume de 610 litres à l’accès très facile grâce au hayon, le coffre à des allures de cellier tant il est pratique. En cas de besoin, je peux même rabattre la banquette arrière afin de bénéficier de 1 800 litres de chargement, ce qui n’est pas mon cas aujourd’hui.
Dans l’habitacle tendu de cuir Nappa blanc Elfenbeinweiss, je me sens immédiatement détendu, aidé par les surfaces vitrées généreuses – jusqu’au toit panoramique (option) – qui baignent cet intérieur de lumière et une insonorisation qui semble particulièrement travaillée. L’espace à bord est généreux quelle que soit la place choisie. À l’arrière, abstraction faite de la place du milieu, les passagers bénéficient de sièges moelleux à l’inclinaison ajustable, d’espace aux jambes et à la tête suffisant pour les très grands gabarits ainsi que d’un système multimédia dans chaque appuie-tête des sièges avant.
Ce sont justement ceux qui m’intéressent, notamment celui du côté gauche où je m’installe confortablement. Les réglages sont moins nombreux que dans la 750d essayée récemment, mais je trouve ma position de conduite sans difficulté. Je retrouve très vite mes marques avec le volant M Sport, le levier de boîte de vitesses ou encore l’écran de 10,25 pouces. Le système d’infodivertissement, avantageusement revu avec un affichage en tuile, est utilisable de toutes les façons possibles, soit directement via l’écran tactile, soit par la commande vocale ou alors par la reconnaissance gestuelle ou le très bon iDrive Touch. Je n’ai aucune excuse pour quitter la route des yeux, pas même pour regarder mes compteurs puisque mon modèle d’essai est équipé de l’affichage tête haute, aussi pratique et bien fait qu’il est coûteux.
Je passe rapidement sur les aides à la conduite, à peu de chose près elles sont toutes là, et démarre le moteur dans un silence presque décevant.
Confort, dynamisme et toutes sortes de qualités
C’est décevant, car le plumage aux connotations dynamique allié au 6 cylindres en ligne biturbo de 3,0 litres pouvait laisser penser à une sonorité sportive. D’autant que ce moteur délivre tout de même la belle puissance de 340 ch en plus d’un couple de 450 Nm de 1 380 à 5 200 tr/min. D’un autre côté, c’est une bonne chose puisque je me trouve dans une voiture particulièrement dédiée aux longs trajets et la très belle insonorisation sera un véritable atout dans ces conditions.
Pour l’heure, je quitte Ajaccio en direction de la ville suspendue de Bonifacio, soit plus de 130 km sur les routes de la Corse-du-Sud. Bien que légèrement relevée par rapport à une Série 5, la position de conduite invite à un voyage à bon rythme, d’autant que l’ensemble des commandes offre ce toucher caractéristique de la marque avec une direction consistante sans être ni trop ferme ni trop molle et des pédales répondant immédiatement. Il en va de même pour l’excellente boîte de vitesses automatique Sport à 8 rapports avec palettes au volant aussi douce qu’efficace.
Le sud de la Corse, notamment sur ce trajet, offre la spécificité d’ignorer ce qu’est une ligne droite, préférant les enchaînements de courbes à l’infini. Le terrain idéal pour tester à la fois les suspensions pneumatiques à l’avant (option) et à l’arrière (de série) ainsi que le système à quatre roues motrices et directrices. Je ne vais pas m’étendre longuement sur le sujet, c’est du très bon niveau tant le poids de 1 910 kg et la longueur de limousine ne se ressentent aucunement à la conduite. La 640i GT avale les virages comme elle avale les aspérités de la route, avec une facilité déconcertante, mais sans jamais vous faire oublier que c’est vous qui êtes aux commandes. De fait, il ne faut pas l’oublier, car derrière la facilité se cachent de belles performances avec un 0 à 100 km/h couvert en 5,3 secondes. Le moteur répond systématiquement à mes sollicitations, a fortiori lorsque j’enclenche le mode sport qui m’apporte la sonorité manquante en plus d’une réactivité nettement accrue. Les rares erreurs de tracé, aussi appelées courtes lignes droites, permettent de s’apercevoir de la vigueur permanente de ce moteur et des mises en vitesses – excessives – particulièrement efficaces.
La Série 5 GT, en changeant de nom a également changé de stature en proposant une ligne plus fluide, presque réussie bien qu’encore un peu lourde sur la partie arrière. À l’intérieur, par contre, la critique négative est difficile tant l’espace et le confort sont bien présents au milieu d’ajustements et de matériaux de qualité. Mais tout ceci a un prix, et il faudra débourser au minimum 63 900 € pour une 630i en finition Lounge tandis que la 640i xDrive M Sport s’échange contre minimum 82 900 €, mais peut, comme mon modèle d’essai, largement dépasser les 100 000 €.
Bien vu :
- Confort
- Espace à bord
- Dynamisme
- Insonorisation
À revoir :
- Tarifs costauds
- Ligne perfectible
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