Pour l’instant, tout va bien ! La marque est en effet le premier constructeur asiatique en Europe et leurs nouveaux SUV – Tucson et Santa Fe – s’accaparent une belle part du gâteau. Mais la gamme ne se résume pas à ces deux modèles emblématiques. En effet, les Coréens proposent également des modèles plus « classiques » et l’i30 – la berline compacte de la gamme – fait aujourd’hui peau neuve !
CopyCat...
Dès le premier coup d’œil, on reconnaît immédiatement le style bien classique de l’ancienne génération. La continuité stylistique du modèle reste primordiale, car Hyundai veut s’imposer comme une marque généraliste de poids.
Les designers Hyundai ont redessiné la totalité des éléments clés de la carrosserie. Ses arêtes plus tranchantes, ses phares plus incisifs et ses flancs plus prononcés font de cette nouvelle génération d’i30, une voiture plus mature, selon les dires du patron du style de la marque, Peter Schreyer.
Pourtant, à y regarder de plus près, les coups de crayon s’inspirant de la « voiture du peuple » sont légion. Tout d’abord la poupe. Les traits sont simples et horizontaux sans fioritures. La forme rectangulaire des optiques me fait clairement penser à ceux de la Golf 6. De profil, le montant arrière et la ligne de toit sont comme calqués sur ceux de la Golf 7.
Par contre de face, elle garde sa posture verticale et ses optiques effilées remontant sur les ailes et le capot moteur. Il faudra baisser légèrement les yeux pour voir une autre Allemande pointer le bout de son museau : l’Audi A3. La calandre hexagonale au contour chromé reproduit la fameuse « Single Frame » de la marque aux anneaux. Il n’y a guère que son traitement avec des points chromés qui la rend un peu originale.
Passons à bord !
Dedans, ben, c’est… du Hyundai ! C’est-à-dire que l’ambiance n’est pas fantaisiste et même franchement sombre : le noir et le bleu marine recouvrent presque tout l’habitacle. Le tableau de bord est rectiligne et ne laisse dépasser que son écran tactile de 8 pouces qui offre une commande simple et intuitive de toutes les fonctions. Et des fonctions, il y en a, puisque le système est compatible avec le Mirror Link et l’Apple Car Play qui se veulent être le miroir de votre smartphone et de ses applications. Un petit plus pour les geeks du volant.
L’espace à bord semble être dans la bonne moyenne du marché. Les 395 litres de la soute, et même 1 301 litres avec les sièges AR rabaissés, accueilleront facilement les bagages de la petite famille. Côté pratique, le coffre est doté d’une tablette à deux niveaux et d’une trappe à skis dans le siège central arrière.
Sous le capot moteur…
C’est ici que se situe une nouveauté. L’i30 inaugure un nouveau moteur turbo essence, un 1.4 T-GDi. Parmi les autres motorisations essence, pointons le récent 3-cylindres turbo cubant 1 litre de 120 chevaux, alors que les diesels tournent tous autour du 4 cylindres de 1,6 litre. Mais ce dernier est décliné en trois puissances : 95, 110 et 136 chevaux. Ces moteurs peuvent être accouplés à une boîte automatique à double embrayage et 7 rapports.
Pour ma part, j’ai choisi de découvrir le nouveau 1.4 T-GDi. Il développe 140 chevaux à 6 000 tr/min. Ce bloc plus léger que l’ancien 1.6 GDi de 14 kg, intègre un turbocompresseur à haute pression dans le collecteur d’échappement. Cette nouvelle architecture injecte le carburant directement dans le cylindre, améliorant les taux de combustion pour une puissance et un rendement énergétique optimisés. Dans les faits, cela donne un couple de 242 Nm disponible à seulement 1 500 tr/min. En boîte manuelle 6 rapports, cette Hyundai i30 1.4 T-GDi 140, réalise le 0 à 100 km/h en 9,6 secondes et atteint les 210 km/h en vitesse de pointe. La consommation normée se contente de 5,4 litres aux 100 km. Une performance énergétique qui me paraît bien trop belle pour un groupe motopropulseur essence.
Voilà pour la théorie. Passons à la pratique !
Cette nouvelle Hyundai i30 se destine naturellement à une grande polyvalence. Sur route, la Germano-Coréenne confirme ces impressions avec un comportement très sage, réglé très sous-vireur. En dépit des suspensions revues pour plus d’agilité, au premier abus de vitesse dans un virage, le train avant lâchera quelques centimètres de sa trajectoire et laissera à son ESP le soin de rétablir l’auto dans la courbe. Le comportement n’en reste pas moins sain et sûr et, sur le sec du moins, il semble difficile de se faire peur.
Le 4 cylindres turbo essence armé de la boîte mécanique 6 rapports à étagement long ne délivre aucune joie de vivre. Son couple linéaire et sa monotonie à la montée en régime ne poussent pas le conducteur à jouer des mécaniques. Le mieux c’est de se laisser porter par son confort d’utilisation et de sa discrétion. C’est d’ailleurs un conseil que je vous donne puisqu’à chaque accélération, il aura tendance à avaler un peu trop de carburant.
De gros changements ont été apportés à l’insonorisation de la voiture. Les mauvaises langues diront que ce n’était pas bien compliqué ! L’isolation entre le moteur et l’habitacle a été particulièrement soignée. Plus besoin, donc, de pousser les watts du poste audio qui par ailleurs se débrouille bien dans le rendu sonore.
Le confort, lui, se veut honorable sur bon revêtement. Les suspensions moelleuses filtreront une grande partie des aspérités de la route, mais gare aux détériorations sèches du bitume qui ont tendance à remonter le long du dossier des sièges.
Maturité ?
C’est l’élément de langage des dirigeants, designers et autres ingénieurs que la firme coréenne a dépêché pour convaincre la horde de journalistes présents pour l’événement. Et c’est vrai qu’elle est devenue mature ! À tel point qu’elle est rentrée dans le rang des sages « berlines compactes ». Pour ma part, je trouve qu’à trop vouloir faire dans le consensuel et ne déplaire à personne, Hyundai nous propose une auto qui manque sérieusement de caractère. C’est certainement la garantie de faire le plein de commandes, mais c’est aussi la certitude de ne pas passer à la postérité.
Une dernière phrase qui risque bien de m’être retournée avec l’arrivée de sa déclinaison sportive qui disposerait de 250 à 300 chevaux : la Hyundai N30.
Note : 13/20
Bien vu :
- Tablette tactile réactive
- Suspensions souple mais…
À revoir :
- … ferme en compression
- Manque de charisme !
2019 46003 km Manuelle Essence
2023 57409 km Manuelle Essence