En effet, il faut oublier cette image, longtemps et toujours stéréotypée du beauf, qui colle au camping-car. Non seulement, il a la cote auprès des jeunes qui, le temps d’un week-end ou d’une semaine se prennent à rêver de « glamping », contraction de « glamour » et « camping ». Mais au-delà de ce concept alléchant pour les pseudos instagrameurs qui veulent frimer, il règne un réel état d’esprit et une culture autour du camping. « Partir où tu veux, quand tu veux, s’immerger au plus près de la nature et déconnecter de la frénésie du quotidien » voilà un dessein en parfait accord avec la philosophie yogi de Jessica, qui illustre l’essence même du camping-car !
Certes, le Grand California regorge de rangements, ça et là, pléthore de prises USB, allume cigare, y compris foison de vraies prises 220V, c’est l’esprit libéré et les bras délestés qu’il faut embarquer dans ce véhicule. Tout y est, ou presque : chaises, tables intérieures et extérieures pour le pique-nique, espaces réfrigérés, cabine de douche et toilettes puis l’élément incontournable, le lit !
Le retour des sensations d’antan, mais non moins détectables comme le démarrage avec une vraie clé, que l’on insère pour mettre le contact, puis insuffler la vie au moteur 4 cylindres. Simple mais efficace !
Oubliez les préjugés sur ce véhicule. Son gabarit de 6 m x 3 m n’est pas du tout contraignant à conduire. Si la position de conduite haute et la longueur dans le rétroviseur peuvent surprendre au début, notamment lors des manœuvres de parking… le
Grand California se révèle bluffant quand il s’agit d’effectuer un demi-tour, grâce à son braquage époustouflant. En effet, ce
gros bébé se conduit avec une facilité des plus déconcertantes.
Partir sur les routes, même les plus chaotiques, les suspensions absorbent remarquablement les trous, nids de poule et autres aspérités.
Difficile à croire, mais la position de conduite est bonne on y trouve une instrumentation sobre, simple, intuitive et efficace… rabaissez les deux accoudoirs et c’est parti pour le roadtrip, à deux ou à quatre !
De surcroît, balayez ce préjugé de la charrette qui n’avance pas, car avec son
moteur 2.0 TDI de 177 ch relié à une boîte de vitesse automatique
DSG, il est capable d’atteindre les 172 km/h au compteur.
Enfin, même si la hauteur de toit semble également être un frein, les manœuvres de parking en seront d’autant plus facilitées grâce à la présence d’une caméra de recul en couleur. Bref, difficile de ne pas être séduit par autant d’atouts.
À l’intérieur, on a l’impression de pénétrer dans une studette suroptimisée par Ikea. Des tiroirs en veux-tu, en voilà, des rangements par ici et par là. Des prises cachées par là. C’est un peu la caverne d’
Ali Baba.
Les sièges à l’avant étant pivotants sur 180 degrés, l’on peut recréer avec cette table centrale – qui peut également servir de table à repasser – une configuration de tablée à quatre avec les deux sièges arrière. Mais ça, c’est vraiment en cas de super mauvais temps, car le
Grand California recèle ses chaises et tables pour improviser un pique-nique à l’extérieur.
Ce qui se passe à l’arrière d’un Grand California,
reste à l’arrière du Grand California.
Mitoyen aux sièges arrière, au-dessus du bac réfrigérant, se trouve le classique du camion aménagé : deux plaques au gaz et un évier dont les proportions donnent l’impression de rejouer à la dînette.
Derrière les sièges se trouve une porte de placard qui abrite douche et toilettes. L’abattant est pivotant pour offrir une assise plus confortable. Alors, on peut s’y doucher, mais c’est ambiance plastique et lumières trop blanches, façon hôpital. Je regrette limite la douche extérieure sur le
California T6 Beach. De surcroît, il faut laisser la porte ouverte afin d’éliminer toute forme d’humidité ou passer la raclette, au risque d’avoir les pieds trempés lors du prochain passage au cabinet.
En ce qui concerne les w.c., il faut activer une trappe afin de laisser passer les fluides et solides vers un bac dédié aux eaux usées et ensuite rincer puis refermer après usage.
Et, au fond, c’est là où se passe toute la magie. Cet espace mystérieux qui fait à la fois rêver et fantasmer tout le monde : le lit. Perché à un bon mètre de hauteur sur un renfoncement matelassé, ce petit coin intime est plus qu’une invitation à s’allonger, un appel pour se lover et s’aimer. Nos amoureux de la nature auront tout loisir de s’y câliner tout au long de la nuit et les plus imaginatifs sauront utiliser tout l’espace optimisé, le mobilier présent. Voilà comment un
camping-car peut servir et inspirer afin de pimenter de belles soirées. Ainsi, grâce à ces chaises pivotantes, au marchepied extérieur pour faire varier les angles et les plaisirs, à la table centrale, à la douche et même au capot…
Qui aurait pu penser qu’un espace aussi confiné pouvait rendre aussi enclin à exécuter toutes les positions existantes dans le
Kamasutra ? Ceci explique probablement la présence de ces deux lanterneaux et des nombreuses fenêtres mises en complément d’un système de ventilation, des fois que la température grimperait trop vite au sein du
Grand California…