Hormis l’exclusive Elva et la toute récente 765LT, la McLaren 720S Spider est le seul cabriolet dans la gamme actuelle du fabricant anglais. Elle permet de profiter de toute la furie de la supercar au grand air, pour mieux respirer les odeurs de l’été. Pour s’en assurer, McLaren nous a confié un exemplaire pour un parcours de 1 500 km.
Généralement moins rigides et plus lourds que les coupés dont ils découlent, les cabriolets se montrent toujours moins sportifs à l’usage. Mais ils sont nécessaires dans une gamme pour répondre à la demande d’une poignée de clients, davantage portés sur les plaisirs olfactifs que sur les niveaux de performances.
Mais si McLaren semble bien plus orienté vers les coupés et que les ingénieurs de Woking continuent encore d’élever les niveaux de performances déjà indécents, le constructeur ne tourne pas le dos aux cabriolets. Preuve en est avec l’exclusive et intouchable Elva, mais aussi avec la nouvelle (mais pas des plus abordables aussi) 765LT Spider. Pour profiter de tout le savoir-faire de la marque et du grand air, il faut se diriger vers la McLaren 720S Spider, héritière de la 650S Spider, loin d’être la sportive assagie en tombant le haut comme le veulent les habitudes.
Ces petites et légères améliorations (+6,6 kg pour les charnières de portes par exemple), associées à la disparition du capitonnage arrière de la 720S coupé (-3,1 kg), permettent de limiter la surcharge pondérale à seulement 49 kg. C’est le mécanisme d’ouverture du toit (20,1 kg) et son panneau supérieur (11,8 kg) qui pèsent le plus sur la balance.
Et ce toit, justement, fait tout l’intérêt de cette McLaren 720S Spider. Car même s’il permet de profiter du ciel lors des fortes chaleurs ou en cas de pluie grâce à son panneau en verre électro-chromatique qui filtre les rayons UV à hauteur de 99,9 % (9 520 € l’option, tout de même), il demeurera la plupart du temps rangé dans son compartiment.
Plus qu’il n’en faut même, comme nous nous sommes naturellement autorisé à faire tout au long de ces 1 500 km à travers la France, sur la Nationale 7, de jour comme de nuit. Car en tombant le haut, la 720S Spider délivre encore plus de saveur que la non moins goûteuse version coupé. Cheveux au vent, elle permet de se satisfaire, comme tous les cabriolets, de tous les bruits environnants, depuis les chants de la faune, jusqu’aux déchirements de l’air par les deux canules d’échappement.
Mais pour en bénéficier, il faudra enclencher le mode Track, hausser le ton et faire souffler sans répit les dumpvalves des deux turbos. Un exercice particulièrement facile à bord de la 720S, qui donne toujours l’impression de pousser sans s’épuiser. Son secret : un allumage piloté et une cartographie de pression des turbos spécifique pour chaque rapport de boîte, dans le but de favoriser l’accélération, ne jamais essouffler le moteur et faciliter les changements de pignons. En somme : plus ça pousse et...plus ça pousse.
Cette spécificité lui permet aussi de conserver sa motricité toute naturelle et ne pas déranger le contrôle de la trajectoire, qui se fait par l’intermédiaire d’une direction qui n’a sans doute pas d’équivalent dans le paysage automobile actuel en matière de ressenti, de rapidité et de précision. Et même en cas d’excès de confiance, avec une remise des gaz effectuée plus tôt que prévu, les actions de l’ESP ne viennent jamais déranger le conducteur. Ce qui n’est pas le cas d’une McLaren GT, par exemple, où la bride électronique coupe instantanément l’arrivée de la puissance.
Toujours campée sur son innovante suspension interconnectée qui lui permet de se passer de barres antiroulis, la Spider n’a que faire des distanciations, justement. Son truc : ne faire qu’un avec le conducteur, dont les jambes sont directement posées sur le train avant. Assis au ras du sol et avec le pédalier reculé, la position de conduite est toujours celle d’une super sportive exotique. Pas inconfortable pour les longs trajets, elle a toutefois plus été étudiée pour favoriser l’interaction homme-machine sur circuit.
Ne montrant aucun signe de faiblesse par rapport au coupé sur la route, la 720S Spider continue sa partition sans faute sur piste, où les cabriolets n’ont généralement pas leur place. Et il faudra faire montre de compétences de metteur au point maison (et encore) pour ressentir les différences de rigidité par rapport au coupé. En tout cas, entre nos mains pourtant pas néophytes, ce roadster s’est montré tout aussi cataclysmique que le coupé dont il découle sur le tracé de la Ferté Gaucher, trop court pour ses 720 ch et 770 Nm de couple.
Toujours utilisable au quotidien (quel quotidien !) elle perd en revanche un peu au chapitre pratique. Elle se débarrasse ainsi de l’espace de chargement sous la lunette arrière du coupé, utile en complément du coffre avant (150 l) et, le toit en place, l’accès à bord est moins aisé qu’avec le coupé, qui profite de portes s’ouvrant avec une partie du toit. Soit deux maigres reproches, qui seront vite oubliés toutefois, tout comme la rallonge de 25 500 € par rapport au coupé (un prix total de 288 000 € hors options), une fois le toit rangé et la tête dans les étoiles !
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