Un Amarok, made in South Africa…
Avec cette seconde génération, le pick-up teuton troque son image froide, un brin prétentieuse, contre une allure qui montre ses muscles. Il faut bien avouer qu’avec ses nouvelles mensurations, il y a de quoi. L’
Amarok 2 allonge dorénavant sa carrosserie sur 5,35 m de long, 1,91 m de large et 1,88 m de haut. Il gagne près de 10 cm par rapport à son prédécesseur.
Pourtant, sachez que ce
nouvel Amarok n’est pas un produit 100 % Germany. Sous ses lignes plus audacieuses, il cache la plateforme technique du
nouveau Ford Ranger. Cerise sur le capot, il ne sort pas des chaînes de montage de
Hanovre, mais de l’usine de la firme américaine en Afrique du Sud.
Malgré cela, il faut reconnaître que
Volkswagen a fait du bon boulot en matière de design. Pour les non-avertis, il sera très difficile de voir sa filiation avec le
nouveau Ranger. Il faut dire que sa grande gueule reprend tous les codes
VW, avec une large calandre à 2 niveaux, un gros logo
VW au centre de celle-ci et un bouclier enveloppant largement sculpté. Pour ponctuer cette face avant, on notera l’apparition de phares Matrix LED au style unique. De plus, l’allemand profite d’une petite attention, avec des ailes plus galbées que le
pick-up américain.
Cependant, quelques détails trahissent sa parenté, comme la double bosse sur le capot, qui se retrouve sur les 2 pick-up, et le profil et la porte de la benne sont identiques.
En passant dans le cockpit, vous serez bluffé par le mobilier. Il n’a plus rien à voir avec l’univers de l’utilitaire. La montée en gamme est sérieuse, avec un dessin de la planche de bord moderne et des matériaux, certes, solides mais agréables au toucher.
La modernité se voit au premier regard avec les 2 écrans – sur notre modèle, des 12 pouces – que l’
Amarok a littéralement chipés à son cousin américain. Un premier écran horizontal remplace les compteurs traditionnels, tandis qu’un second écran trône au milieu du tableau de bord. Un ensemble numérique réactif qui peut s’associer à un smartphone de la pomme ou du géant de l’Internet mondial.
L’ergonomie n’est cependant pas parfaite. Évidemment, on apprécie que Volkswagen ait conservé un volant traditionnel et un bouton rotatif pour régler le volume. Mais le réglage de la climatisation est planqué sur la base de l’écran central. Ce n’est pas du tout pratique et ça oblige le conducteur à quitter la route des yeux durant quelques secondes.
La vie à bord n’est donc pas désagréable, malgré qu’il soit officiellement un véhicule utilitaire. Il dispose d’une bonne position de conduite et d’assez de place pour les passagers avant, qui peuvent, en sus, disposer d’une double boîte à gants pratique. Bien que ses dimensions camionnesques laissent penser à un espace à vivre digne d’une longère, il n’en est rien. Du moins à l’arrière. Il n’est pas aussi spacieux qu’on pourrait le souhaiter, et les secousses de suspension y sont plus prononcées.
Cet Amarok n’est pas là pour faire le beau
Ce
pick-up, aussi sympa soit-il à regarder, est avant toute chose un travailleur. Mais en tant qu’utilitaire, la benne reste la priorité, mesurant 1,54 m de long pour 1,2 m de large entre les passages de roue. C’est juste ce qu’il faut pour une europalette en largeur, et on peut charger jusqu’à 1,16 t. En parlant de charge, sachez qu’il peut supporter 350 kg sur le toit. De quoi y installer une tente pour 3, voire 4 personnes. Si cela ne suffit pas, l’
Amarok peut également tracter une caravane pesant jusqu’à 3,5 t grâce à sa robuste structure et à son moteur puissant.
C’est vrai qu’ils sont puissants, les moteurs. Surtout celui propulsant mon
Amarok sur les routes de Calvi, qui n’est autre qu’un
V6 turbodiesel de 3,0 l. Il produit la puissance de 240 chevaux pour un couple stupéfiant de 600 Nm. La cavalerie passe sur les
4 roues grâce à une excellente boîte automatique à 10 rapports, partagée avec le Ranger. Tout comme son cousin, l’
Amarok est doté d’une boîte courte et d’un différentiel autobloquant à l’arrière. Cette mécanique permet non seulement de tracter presque n’importe quelle remorque, mais aussi de pousser ce mastodonte à 100 km/h en seulement 8,8 secondes, avec une vitesse de pointe de 180 km/h. Autant dire qu’il n’a aucun mal à s’intégrer dans la circulation.
Avec son châssis en échelle et ses ressorts à lames, l’
Amarok n’offre pas le confort des gros SUV modernes. Cependant, il reste confortable grâce à son grand débattement et à la maîtrise des compressions. Ce qui m’a le plus surpris, c’est que dans les enchaînements de virolos, l’
Amarok maîtrise son roulis. Bien sûr, il penche, mais dès qu’il a pris son appui, il reste stoïque et ne bouge pas. Notre utilitaire se débrouille presque aussi bien que certains SUV asiatiques. Et contrairement à eux, il peut s’aventurer hors des sentiers battus grâce à ses excellentes capacités tout-terrain. Pierres, rocailles, montées abruptes et pentes descendantes vertigineuses ne lui posent aucun problème. Ici,
Volkswagen peut remercier le savoir du constructeur américain, qui a développé des technologies 4x4 de grande classe.
Par exemple, le
passage de gué passe de 50 cm pour la première génération à
80 cm pour ce second du nom. Les
angles d’attaque de 30° et de
fuites de 26° lui ouvrent des chemins que peu d’engins sont capables de gravir.
En fait, sa plus grosse bataille, c’est surtout de se frayer un chemin dans la jungle urbaine où ses dimensions imposantes vous poseront de gros problèmes. Je n’imagine pas vagabonder dans les parkings souterrains de la capitale avec lui.
Le prix… ?
Volkswagen a ouvert les commandes de son nouvel
Amarok en fin
2023. Il n’est donc pas soumis à la loi de programmation 2024, qui est susceptible de taxer les utilitaires à 4 places. Cela étant dit, Volkswagen lance donc son
nouvel Amarok à partir de 53 700 € en finition Life, qui se « contente » d’un TDI 2,0 l de 205 chevaux associé à la boîte auto à 10 rapports.
Mais si vous voulez plus de prestations,
Volkswagen a pensé à vous avec 2 autres finitions : l’Amarok Style et l’Amarok Aventura. Tous deux disposent du
V6 TDI de 240 chevaux et se différencient par leurs équipements et leur prix. L’
Amarok Style est proposé à 65 000 €, alors que notre superbe
Amarok Aventura fait grimper l’addition à 66 850 €.