Les temps sont durs pour le puriste automobile, celui pour qui le plaisir de conduite passe au-dessus de tout autre critère. Chantre du moteur atmosphérique, de la boîte de vitesses manuelle, de sonorités nobles, ledit puriste doit évoluer dans un monde d’horribles turbos, de boîtes à double embrayage aussi efficaces qu’ennuyeuses et, pire, un monde où Porsche produit des modèles électriques… convaincants !
Heureusement, cette même marque allemande n’oublie pas ces hédonistes de la conduite et propose le Cayman GT4 dont les ingrédients semblent être parfaitement choisis. Qu’en est-il vraiment ?
Vous connaissez tous cette propension de l’être humain à avoir envie de faire quelque chose, de savoir que ce n’est pas malin, mais de le faire quand même ? Eh bien, je suis très humain et en prenant possession de ce Cayman GT4, j’ai eu envie de l’emmener sur les pavés parisiens…
Je ne suis pas spécialement fragile, pour autant, je ne peux pas dire avoir passé un bon moment, du moins pas lorsque je conduisais. Entre l’embrayage bien sportif, les sièges en carbone issus de la 918 Spyder aussi raides que l’amortissement, et le pack Clubsport rigidifiant encore un peu plus l’ensemble via un arceau boulonné, ce ne fut pas un moment de détente et l’orientation piste de l’engin est bien prégnante. Histoire d’en rajouter une couche, je boucle les harnais et la ceinture de sécurité, sans quoi la voiture bipe pour « défaut de ceinture ». En situation urbaine, il faut tabler sur une petite vingtaine de litres de sans plomb aux 100 km, si vous y ajoutez les séances d’ostéopathie qui vont avec, ça fait un budget non négligeable pour emmener cette Porsche où elle n’a que peu d’intérêt.
Par ailleurs, une Porsche Cayman GT4 Jaune Racing, ça va vite, mais ça fait perdre beaucoup de temps tant elle ne laisse personne indifférent, a fortiori dans un Paris nocturne où la rencontre est inattendue. Il faut dire que la belle Allemande, tout en galbes musculeux et sensuels, ne manque pas d’atouts, bien aidée par sa robe jaune et cet aileron volumineux. C’eût été égoïste de profiter de cette belle Porsche seul dans mon coin !
Néanmoins, même sans augmenter le rythme de façon déraisonnable, le 718 Cayman GT4 n’est pas avare en sensations, il faut dire que le châssis semble une fois encore proche de la perfection tandis que les commandes sont d’une consistance ferme et d’une précision jouissive. La commande de boîte manuelle, aux débattements courts et au verrouillage exemplaire, est un modèle du genre, donnant l’envie de changer de vitesse dans le seul but de profiter de ce plaisir devenu trop rare.
Mais là n’est pas l’essentiel, c’est sur la piste que notre sportif 718 se révèle et pas seulement parce qu’un peu de bitume lisse ça fait du bien. La puissance d’abord, suffisante sans tomber dans l’excès, nous ne sommes pas ici pour battre des records, mais avant tout pour faire battre notre cœur tant le plaisir distillé par cette Porsche est addictif. L’équilibre est idéal grâce à la position centrale arrière du moteur et les excellents pneus Michelin Pilot Sport Cup 2 mette en exergue les qualités du châssis. Le Cayman GT4 saute de courbe en courbe, se place sur ses indestructibles freins (en céramique sur mon modèle d’essai) tandis qu’au volant je prends conscience que dans sport automobile il y a sport. Les commandes sont fermes et nous donnent l’impression d’être le seul maître à bord, loin des engins aseptisés qui se chargent de tout faire pour nous. Ici, sans doute allons-nous moins vite – quoique, ça va très vite –, mais chaque virage devient une épreuve que l’on prend plaisir à passer, avec toujours plus de précision et de vitesse et nous ressortons de chaque séance avec le sourire et le plaisir d’avoir été véritablement acteur. Quel dommage que le Flat 6 soit définitivement trop castré par le FAP à mon goût, mais ce n’est finalement que bien peu de choses.
Après une journée de piste, c’est le retour et une autre de mes idées farfelues doit être réalisée avant de rendre la GT4, faire la consommation la plus correcte possible tout en ne gênant pas les autres usagers de la route. Voilà comment rentrer en douceur après une journée agitée et afficher un très beau 7,6 litres aux 100 km de moyenne sur ces 90 km du retour.
Fantastique, c’est le mot qui convient le mieux à cette sportive à taille humaine, anachronique dans ce monde aseptisé avec son Flat 6 atmosféérique de 4,0 litres et sa boîte de vitesses manuelle parfaitement guidée. Tout ici est dédié au plaisir de conduite, au sport avec des performances et une tenue de route elles, très actuelles. Elle n’est pas parfaite, elle ne chante pas assez bien à mon goût, elle est rude avec ses passagers… c’est ce qui la rend d’autant plus attachante. Très franchement, cette Porsche Cayman GT4… [Réponse automatique : désolé, je n’ai pas eu le temps de finir ma conclusion, je suis parti signer un bon de commande chez Porsche !]
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