Peugeot 3008 3008 BlueHDi 180ch S&S EAT8
2019 109719 km Automatique Diesel
Avant de suivre pour vous, avec passion, une course qui s'annonce plus débridée que jamais, tant l'ensemble des acteurs majeurs ont su adapter les moteurs aux restrictions énergétiques, nous pensons que les prototypes inscrits en LMP1, la catégorie majeure, seront cravachés au maximum par leurs pilotes, afin de décrocher la victoire ultime, celle qui fera entrer la marque et le pilote dans l'Histoire.
Cette Histoire, les deux cousines germaines Audi et Porsche l'ont déjà largement alimenté mais, dans ce nouveau challenge hybride, Porsche semble plus que tous les autres décidé à forcer le destin, qui s'était retourné l'an passé, à trois heures d'une arrivée victorieuse. Audi quant à elle, fidèle au diesel entend démonter une fois encore -la dernière ?- qu'une ligne supplémentaire au palmarès des 24 heures ferait un plaisir à toute l'équipe, son patron le Docteur Ulrich en tête, avant la retraite ou passer à une autre discipline.
Nous avons l'habitude de dire qu'une course des 24 heures du Mans est en premier lieu une affaire de volonté des hommes, tellement forte et exacerbée, qu'ils arrivent à imposer aux mécaniques leur loi de gagneurs. Avant d'espérer la victoire, toutes sortes de paramètres doivent être parfaitement maîtrisés. Nous n'aurons pas la prétention de vouloir les résumer en quelques mots. Evoquons s toutefois les choix technologiques, les choix stratégiques, la gestion logistique, la cohésion et la complémentarité de l'équipe technique, sans oublier bien entendu la qualité des pilotes et leur faculté à lire la piste et anticiper ou maitriser les faits de course.
Après ces considérations générales, il faut entrer un peu plus dans la philosophie même d'une course d'endurance, qui se dessine dès les essais, parfois.
Pour que les pilotes puissent donner le meilleur d'eux-mêmes, ils doivent être parfaitement sécurisés par rapport au comportement de leur auto. Les séances d'essai servent bien évidemment à établir un temps de qualification suffisant mais aussi à arrêter des réglages de nature à proposer aux trois pilotes une auto saine et confortable, tant dans les exigeantes lignes droites que dans les virages les plus délicats.
Soleil levant contre...
Avant de passer en revue les quatre marques alignant des protos hybrides, nous ne pouvons pas passer sous silence ce que nous qualifions d'imposture Nissan lors de la journée test.
La communication forcenée annonçant l'arrivée de Nissan au Mans aurait du s'appuyer sur une maitrise technique des innovations annoncées. Nous savions qu'il n'en était rien et que l'option du moteur à l'avant et des petites roues à l'arrière, pour innovante qu'elles soient n'atteignaient pas le niveau requis pour affronter la sérieuse concurrence, déjà plus que rôdée à l'endurance.
Ce qui devait arriver arriva. Les trois Nissan furent dans l'incapacité de satisfaire à la règle sportive qui stipule pour les LMP1 que les pilotes doivent réaliser au cours de l’une des séances d’essais officiels un temps au moins égal :
a) à 120 % de la moyenne des 3 meilleurs temps réalisés par 3 voitures de marques différentes,
b) à 110 % du meilleur temps réalisé par la voiture la plus rapide dans sa catégorie.
Comme l'on sait que Porsche a battu le record du tour améliorant considérablement ses performances de l'an dernier, il était facile d'en déduire qu'aucune Nissan ( la meilleure à 16 secondes du premier !) ne parviendrait à entrer sur la grille. C'était sans compter sur la clause suspensive, qui permet au collège des commissaires d'accepter un concurrent n'ayant pas satisfait aux obligations. Comment pouvait-il en être autrement alors que le marketing Nissan avait déjà beaucoup investi et, que le public attendait les Nissan Nismo bleue et rouges ? La logique commerciale a primé sur la règle sportive et, nous nous demandons bien combien de temps autos et pilotes Nissan pourront faire illusion dans un peloton survitaminé et empressé de prendre ses marques.
Si une marque souhaite plus que toute autre inscrire son nom en haut de l'affiche pour la postérité, c'est bien Toyota. Ce sera le douzième départ au Mans et malgré le titre de champion du monde 2014, Toyota s'est fixé une victoire aux 24 heures comme objectif suprême en 2015.
Comme nous le confirmait Pascal Vasselon, directeur technique, un très gros travail a été opéré sur le groupe motopropulseur et le double système de récupération d'énergie, et malgré le budget limitant la participation à deux voitures, rien n'a été laissé au hasard pour assurer une fiabilité sans faille. Les deux équipages n'étant pas des gamins, nous sommes certains qu'ils seront prêts à porter l'auto sur leur dos pour passer la ligne d'arrivée en vainqueurs. En performance pure ces Toyota demeurent un ton en dessous de leurs concurrentes, mais sur 24 heures, bien d'autres paramètres entrent en jeu et le staff japonais croise les doigts pour que 2015 permette enfin d'accéder au rêve de tout un peuple.
... contre Allemagne conquérante
Il faut dire, en effet que la concurrence allemande n'est pas restée les deux pieds dans le même sabot durant l'intersaison.
Chez Audi, la fidélité au gazole étant confirmée, on a travaillé sur le V6 turbo pour optimiser la consommation en adéquation avec l'allocation énergétique allouée. Parallèlement, pour se mettre à niveau au plan de la récupération d'énergie, on a doublé cette capacité. Lors des deux premières courses 2015, la victoire fut au rendez-vous et, pour les 24 heures, le boss, le francophile Docteuir Ulrich, a sans doute plus d'un tour dans son sac au plan de la stratégie, pour prétendre à une 14 ème victoire en Sarthe.
Porsche, depuis l'an dernier, a pris le problème à bras le corps. Les ingénieurs ont réussi à gagner quasiment 25 % de puissance et grâce à leurs batteries allégées et améliorées nous avons surpris les pilotes à déposer leurs adversaires de manière spectaculaire. Puissance accrue, poids et consommation contenus, pilotes de F1 intégrés dans les équipes ( Webber et Hulkenberg), les Porsche ne vont pas se contenter de jouer le faire-valoir. Lors du retour en compétition d'endurance l'an passé, la firme s'était donnée trois années pour gagner, après avoir accumulé 16 victoires au Mans et s'être retiré de la compétition mancelle depuis1998. Les progrès survenus à pas de géant depuis l'an dernier ici,ont surpris plus d'un observateur. Comme à la parade, les trois autos ont explosé les temps des essais et la sérénité semblait totalement régner au sein de l'écurie. La concurrence a de quoi se faire du souci mais, comme tout le monde se plait à le rappeler, les 24 heures ne sont pas une course ordinaire et, même si Porsche apparait un peu comme le géant capable d'écraser tout le monde, les autres marques n'entendent pas se faire marcher dessus.
Oui, aucun doute n'est permis vous allez vivre des 24 heures 2015 absolument exceptionnelles, et encore là, nous ne vous parlons que des LMP 1! En LMP2, comme en GT, les explications n'en seront pas moins farouches.
Crédit photographique: Gilles Vitry, La revue Automobile
2019 109719 km Automatique Diesel
2018 114165 km Manuelle Diesel
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