Carlos tavares au monte carlo historique

Rejoindre Monaco au plein milieu de l'hiver en venant des quatre coins de l'Europe, puis repartir disputer des épreuves de classement dans les routes les plus tourmentées des Alpes, la recette a fait florès depuis 1911 et le Rallye de Monte Carlo a su évoluer pour s'intégrer comme un sommet de la saison de championnat du monde des rallyes.
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La grande astuce de l’Automobile club de Monaco a été de capitaliser sur cette notoriété pour dupliquer l’épreuve, en historique. Certes, les spéciales ne sont plus des courses de vitesse mais de redoutables épreuves de régularité à effectuer selon une moyenne pré-déterminée, mais on se presse de toute part pour disputer le Monte Carlo historique. Croyez-nous du beau monde il y en avait lorsque nous sommes allés à la rencontre de cette belle caravane colorée prenant place à la queue leu leu sur une petite route bien enneigée du côté du col de la Croix haute.

En attendant le pointage de la première voiture

L’organisation, pour le moins parfaitement rôdée, avait installé la tente abritant le contrôle horaire en bordure de la petite gare de Clelles dans le Vercors. Nous attendions l’arrivée dans la zone de pointage d’un certain Carlos Antunes-Tavares, dont la Peugeot 504 (personnelle) portait le numéro 38. Auparavant, nous avons eu droit à ce spectacle bon enfant du contact des pilotes avec le public.  Bien entendu beaucoup de concurrents sont totalement inconnus des passionnés présents, mais ils sont rassemblés là pour communier avec des voitures qui les ont fait rêver et comparer leurs représentations avec la réalité. La Jaguar N° 62 suscite des commentaires louangeurs tout comme la Lancia 44. Certains équipages courent à l’ancienne avec leurs pneus de rechange sur le toit ou dans le coffre, d’autres disposent d’assistances conséquentes. Il faut dire que les marques françaises sont fortement représentées à travers leurs départements patrimoine (Renault et Peugeot ) alors que Citroën, par le biais du Team Bob Neyret, tente de renouveler la grande prestation de 1966 où 6 DS 21 avaient terminé dans douze premières places.

Nous avons retrouvé les héros de cette épopée marquante avec Bob Neyret au volant (4ème en 1966) et Claude Laurent sixième. Les DS reconstruites sont impeccables. Tout comme la R12 Gordini de l’ami Ragnotti qui ne peut même pas descendre bavarder comme au bon vieux temps assailli qu’il est par les demandes d’autographes.Les Renault 16 TS de Michel Leclère  et Thierry Emptas étonnent, alors que les Berlinette séduisent toujours et encore comme celle de Patrice Diacono N° 17 grand habitué de l‘épreuve.

Certains équipages descendent se dégourdir les jambes, d’autres se renseignent sur les modalités du pointage comme Françoise Conconi. Cette grande coéquipière aux côtés de Michèle Mouton, notamment, semble habitée par le trac.

CarlosTavares

Avec le patron de PSA

Pour notre part nous ne sommes pas moins nerveux car notre projet de pouvoir poser quelques questions au pilote de la Peugeot 504 TI N° 38 semble un peu compromis. Alors que les autos arrivent en général près de 30 minutes avant leur heure de pointage, il ne reste que 15 minutes avant le départ de la 504, qui n’a pas pointé le bout du museau.

Oui, ce Monsieur Antunes-Tavares n’est autre que le grand patron de PSA Peugeot Citroën, aura-t-il le temps de nous répondre ?

Même s’il nous faut nous y reprendre à plusieurs fois pour permettre au pilote de faire progresser sa monture dans la file d’attente du pointage, nous avons été récompensés grâce à cette simplicité et cette disponibilité qui n’avaient pourtant rien d’évident. Nous sommes reconnaissants au pilote d’avoir ainsi répondu à notre sollicitation.

Monsieur Tavares où et comment avez-vous contracté le virus de la compétition ?

Si j’ai bonne mémoire, ça commence à faire un peu vieux, c’était sur les bords du circuit d’Estoril, en donnant un coup de main à des commissaires.

Pourquoi disputer le Monte Carlo historique et pourquoi le choix de la 504, la 104 ZS aurait été l’occasion d’un bon anniversaire ?

Monte-Carlo historique d’abord parce que c’est une icône du sport automobile. Chaque passionné a à cœur d’y avoir participé au moins une fois. Pour ma part c’est donc la seconde fois et, compte tenu de mes fonctions, il était nécessaire de la faire en Peugeot, ce qui évidemment me réjouit. J’ai estimé que c’était plus sympathique de le courir en 504 sans doute effectivement la voiture est moins bien adaptée aux conditions hivernales que la 104 ZS. J’ai considéré que c’était plus sympathique  et peut être également plus confortable.

On se plait à reconnaitre votre habileté en circuit, combien de rallyes avez-vous disputé en historique mais aussi en moderne ?

Si j’ai bonne mémoire j’ai participé à une trentaine d’épreuves du championnat du monde des rallyes dans les années 85-93 avec diverses voitures. Du côté de l’historique, comme je l’ai dit c’est mon second Monte Carlo historique. Sur circuit j’ai couru le Grand Prix de Pau historique et Le Mans Classic deux fois.

Où se situe votre préférence, circuit/rallye ?

Du point de l’aventure et de la beauté des paysages et le contact avec les gens, le rallye est incontestablement quelque chose d’assez féérique. Il est clair que du point de vue de l’ingénieur et de celui du responsable d’entreprise, le circuit permet de mieux s’organiser dans la vie de tous les jours.

Que vous apporte une participation au Monte Carlo historique pour vos fonctions de grand patron automobile ?

D’abord je dispute ce rallye à titre totalement privé. Je le fais uniquement pour assouvir ma passion du sport automobile. A chaque fois qu’il y a un regroupement, chaque fois que l’on peut discuter entre concurrents j’ai à cœur de partager mes émotions avec les autres et ça c’est très agréable.

Plus généralement, comment voyez-vous l’évolution du sport automobile ? Est-il encore vecteur d’innovation pour l’auto de tous les jours ?

C’est certain que c’est un vecteur d’innovation puisqu’il est clair qu’en compétition automobile on continue d’appliquer les matériaux les plus sophistiqués, les pilotages électroniques le plus poussés, ça reste donc un vrai laboratoire d’innovation. C’est la raison pour laquelle nous faisons très attention à ce que nos équipes de compétition soient au contact de nos ingénieries de façon que le transfert de savoir-faire puisse s’opérer dans les meilleurs délais, au bénéficie des clients de tous les jours.

Cela dit, la compétition reste une vitrine du savoir-faire de l’entreprise. De ce point de vue-là les résultats obtenus par nos équipes des différentes marques permettent de valoriser la Marque, ce qui est un facteur très important dans le choix d’une automobile, et fort heureusement ça l’est encore.

Concentré, le pilote Carlos Tavares est aux ordres du commissaire, qui libère la voiture à l’heure idéale. Nous apprécions ce petit salut de la main et souhaitons bonne neige aux concurrents.

Un grand spectacle pour un public ravi

Effectivement la neige ne manque pas  Claude Laurent voulant enclencher un bouton récalcitrant sur sa DS N° 29 (pour 20 participations au Monte Carlo et 9 en historique), se déconcentre un instant juste après le départ et la DS se pose gentiment sur un bel édredon de neige, dont elle ne sortira qu’avec l’aide du chasse neige bienveillant.

Les équipages en prévision des zones de régularité  disposent d’équipements très sophistiqués pour tenter de s’approcher des idéaux tout au long des épreuves.

Certains tableaux de bord rassemblent de vraies usines à gaz mais en fait, souvent la route et ses traitrises hivernales dictent encore leur loi. Dans ces cas-là, foin de la régularité, on sera tout à fait satisfait de rallier l’arrivée !

A l’heure où nous allons mettre en ligne ce sujet, après sept épreuves de régularité disputées sur les quatorze figurant au programme, la 504 N° 38 de Carlos Tavares-Laurent Vallery-Masson, semble bien lancée vers une belle progression au classement. 83ème sur 280 concurrents après l’épreuve N° 5, nous voyons la N° 38 passer au 69 ème rang après la Zone de régularité N° 6 et la régularité fait encore mouche avec une 68ème place au classement général à la fin de la ZR N°7, alors qu'il reste 264 équipages en course.

En tête, la course fait rage entre une bonne dizaine d’équipages qui ne lâchent pas les points facilement, tant ils sont méthodiques et organisés pour passer les zones de régularité absolue juste pile poil par rapport à la moyenne requise.

 Les conditions de route que rencontrent les concurrents correspondent tout à fait à l’esprit de cette épreuve hivernale par excellence et ravissent le public que l’on a découvert dans des coins très improbables. On constate comme une grande communion autour de l’automobile de passion entre les spectateurs médusés par la maîtrise des pilotes et éblouis la magie de la neige saupoudrant les paysages au milieu desquels, les voitures les plus anciennes s’érigent en madones du moment qu’elles arborent fièrement la plaque mythique blanche et rouge du Rallye de Monte Carlo.

Le rallye dans sa double dimension monégasque et historique garantit une participation internationale très huppée. Tous les pilotes, les coéquipiers affichent un attachement émotionnel fort avec l’automobile. Voir un patron d’un grand groupe automobile y participer avec une telle ferveur et un talent certain constitue à nos yeux un signe très encourageant pour les valeurs sportives que nous n’avons de cesse de célébrer.

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