Endurance bon vent aux ecuries francaises

Un championnat du monde a pour vocation de brasser toutes les nationalités, tant au titre des teams que des pilotes engagés. Force est de constater lors de ce prologue, que sur les trente écuries présentes, seules trois sont françaises. Elles méritent toutes que l'on s'intéresse à leur parcours les conduisant en WEC pour la saison .
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La Corvette chez Larbre

Larbre compétition, au palmarès impressionnant en endurance, avait du l'an dernie , faute d'une dérogation obligatoire pour engager la toute jeune Corvette C7, passer son tour, la mort dans l'âme . Seul et ement, pas de Corvette dans le championnat cela faisait un peu tâche. Comme le manager Jacques Leconte n'est pas qu'un peu têtu, il a pris des contacts avec l'usine pour voir comment un partenariat de retour en championnat du monde GTEAm pouvait être discuté. Parallèlement, il avait su intéresser à son projet deux pilotes italiens, Gianluca Roda et Paulo Ruberti, habitués depuis trois ans à rouler en championnat au milieu du trafic et des protos.  Une fois les clauses techniques négociées avec la maison mère, il lui a été aisé de convaincre le récent vainqueur du championnat, Kristian Poulsen sur Aston Martin, de rejoindre les ritals pour former un trio à la qualification pluraliste avec  les niveaux  Bronze , Argent et Gold.  On peut nourrir un certain optimiste après les récentes victoires américaines (Sebring et Daytona) d'une Corvette, mais le prologue aura été une vraie frustration pour l'équipe, puisque les pièces manquantes et les ingénieurs maison absents, n'auront pas permis de pratiquer l'adaptation nécessaire pour que le moteur tournant à l'éthanol aux USA, soit configuré pour l'essence WEC, obligatoire ici.Qu'importe, l'optimisme demeure au sein du team du Vigeant, qui avec ses 1000 Porsche&Bikes fêtera de manière insolite et éclatante ses 25 ans les  8, 9 et 10 mai prochains. Pour l'heure, l'objectif demeure de reconquérir le titre 2015 GTEAm et d'aligner en 2016 deux voitures:une en GTEam et une en GTEPro.

Les deux autres écuries françaises sont engagées en catégorie LMP2, où l'on peut raisonnablement s'attendre à une véritable guerre.

L'Alpine chez Signatech

Tout le monde s'était enthousiasmé ces deux dernières années pour les prestations remarquables de Signatech Alpine, ayant remporté d'ailleurs le titre de European Le Mans Series en 2013 et 2014. 

Comme nous le précise Philippe Sinault le team manager le passage en championnat du monde cette année s'inscrivait dans une double logique sportive et commerciale, comme une étape naturelle de notre projet s'inscrivant dans le calendrier de la sortie de la nouvelle Alpine A 120.

Avec le calme des vieilles troupes très expérimentées, Philippe Sinault précise les choses ainsi:

Oui, il nous a fallu trouver un budget supérieur de 30% par rapport à l'an dernier. Certes nous ne partons pas favoris mais nous disposons d'un package fiable et mature et, malgré un nombre important de voitures concurrentes et la qualité des pilotes, nous serons dans le match.

Nous apprenons au fil de la conversation, que le changement d'un pilote dans l'équipage a été rendu nécessaire par la montée en qualification Gold de Paul-Loup Chatin. Comme il est fait obligation d'aligner un pilote Silver dans le trio, il a été fait appel à Vincent Capillaire, pilote très rapide, en phase d'intégration au contact des tauliers Nelson Panciatici et Paul-Lou, plus motivés que jamais. Tous les trois se sont attachés, au cours de ce prologue, à enchainer les double relais et à travailler sur la dégradation des pneumatiques

Chez Alpine on n'a pas voulu avoir à gérer de nouvelles variables avec une nouvelle voiture, convaincus que l'on dispose d'une auto performante et fiable pilotée par trois jeunes hommes expérimentés et rapides. Les temps de samedi matin confirmaient que la N° 36 pourrait évoluer facilement dans les trois LPMP2 les plus rapides derrière la nouvelle Oreca 05 du KCMG N°47et la Dome du Strakka  Racing N° 42. L'Alpine tourne sans relâche sans doute pour permettre au dernier pilote arrivé dans l'équipe de se familiariser au mieux avec sa nouvelle monture. 

OAK et ses Ligier

Nous terminerons cette revue tricolore avec un trio de pilotes français tout à fait sympathique et original, courant sur une voiture française, elle aussi, à savoir la Ligier LMP2 N° 35.

Les trois compères se connaissent bien et sont l'illustration des parfaits gentlemen drivers. Jean-Marc Merlin et Erik Maris racontent leur arrivée dans cette aventure fabuleuse d'une saison complète en WEC .

Avec Jacques Nicolet ( patron de Onroak Automotive et Oak racing) nous venons de  l'historique et cela devient de plus en plus rapide. Nous avions envie de disputer des grandes courses et déjà en  2013, nous avons couru les 24 heures du Mans sur la Morgan Artcar. Puis, il nous a semblé intéressant d'aller plus loin avec cette nouvelle Ligier JS P2. Cette voiture fermée, très sécurisante  semble construite pour des types comme nous, parfaits amateurs, avec une ergonomie adaptée à toutes les tailles et de plus très facile à conduire.

Les trois compères s'entendent très bien et savent parfaitement qu'ils ne seront pas les flèches du paquet de LMP2, pourtant, ils aspirent à prendre beaucoup de plaisir et, comme ils ont passé l'âge de faire des bêtises, ils comptent bien vivre pleinement une belle saison avec des résultats honorables. 

Dans cette catégorie LMP2, l'équipage N°35 sera le seul à être composé de trois pilotes à la qualification de Bronze. Le troisième homme, Jacques Nicolet est aussi le patron de la production des Ligier, ce qui explique qu'il alterne les contacts professionnels tout en étant prêt, dans sa combinaison de pilote à relayer ses coéquipiers,  un peu retardés dans leur envie de piloter par quelques caprices moteur bien identifiés par Philippe Dumas team manager principal, qui supervise également les deux autres Ligier engagées sous les couleurs G-Drive.

Avant de conclure ce petit panorama franco-français, nous devrons pour être complets, préciser les  clauses réglementaires qui conditionnent la participation au prologue des concurrents en LMP 1.

On sait que la FIA (Fédération internationale de l'automobile) cherche par tous les moyens à réduire les coûts. En participant au prologue et en effectuant 50 tours, les écuries pourront disposer d'un troisième moteur pour la saison.On comprend à la fois cette nécessité de pouvoir disposer d'un berlingot supplémentaire, tout en pensant avoir autre chose à faire, tout au moins pour les teams ayant travaillé cet hiver tant ici sur le circuit  Paul Ricard, qu'en Espagne à Motorland par exemple.

Ayant enregistré des vitesses du Mistral comprises entre 22 et 57 kilomètres/heures durant cette première journée, on ne peut que souhaiter à nos compatriotes un bon vent pour toute la saison.

Crédit photographique: Gilles Vitry, La Revue Automobile

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