Le mistral souffle sur le prologue du championnat du monde d endurance

Durant tout l'hiver les diverses écuries engagées dans le championnat du monde d'endurance (WEC) ont fourbi leurs nouvelles armes pour la saison 2015. Puis le printemps est arrivé et plutôt que d'effectuer des tests chacun de son côté, les protagonistes ont enfin pu mesurer comment ils se situaient les uns par rapport aux autres. En effet, avant la reprise officielle du championnat, à Silverstone le 12 avril prochain, connaitre les temps réalisés par la concurrence sur un circuit de référence,permet de valider ou modifier certaines options techniques en termes de réglages.
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Pour ce rendez-vous très attendu, également par la Presse, c'est le circuit Paul Ricard qui accueillait une  trentaine de voitures sur sa très belle piste varoise balayée par un violent mistral.

Rappelons  les règles du jeu de ce grand cirque mondial très prisé et des constructeurs et des  spectateurs. Deux  catégories accueillent les prototypes:

- les LMP1 ( pour Le Mans Prototype) catégorie noble s'il en est, avec les innovations les plus avancées en matière d'hybridation et de réduction drastique des consommations de carburant, développées par des constructeurs.

- Les LMP2 des prototypes issus d'écuries indépendantes.

En catégorie Grand Tourisme, la distinction s'opère par les pilotes avec un seul pilote professionnel en LMGTE Am , contrairement à la série LMGTE Pro, où le panache des niveaux de licence peut plus tirer vers le haut le niveau d'expertise des pilotes.

Nissan rate le départ !

Nous allons bien entendu tenter de détailler ce qui peut nous sembler nouveau mais avant d'en dresser un bref inventaire, il convient de parler des absents.

Nissan, qui avait annoncé de manière tonitruante son arrivée en championnat du monde avec un discours du genre vous allez voir ce que vous allez voir, n'est pas en mesure d'aligner  sa voiture révolutionnaire,  faute d'avoir pu passer avec succès l'épreuve obligatoire du crash test. Le mal semble si profond en termes de conception, qu'il a fallu que les responsables techniques se résolvent à ne débuter la saison qu'aux 24 heures du Mans, en juin. Avouons le, cela ne semble pas la meilleure manière de débuter en endurance, tant l'épreuve s'est toujours avérée particulièrement exigeante et complexe.

L'écurie helvétique Rébellion manque également à l'appel. Le manager ayant annoncé récemment que le nouveau moteur turbo AER nécessitant de nombreux réglages et essais, le team serait absent pour les courses de Silverstone et de Spa le 2 mai.

Vérification du travail hivernal

Chez les LMP1 une petite écurie héritière de l'ancienne écurie Lotus  endurance  poursuit sont existence portée par le team ByKolles et tente de vérifier où elle en est avant la reprise des hostilités.  L'hiver a été mis à profit pour travailler sur la boîte, les suspensions et l'aéro, mais il semblait bien que cette année encore, la N° 4 sera bien éloignée des meilleurs temps de la catégorie, où les trois constructeurs:Toyota, Audi et Porsche,chacun avec deux voitures présentes sur le circuit du Castelet, semblent dérouler imperturbablement un programme défini à l'avance. Nous disons bien semblent dérouler car les choses ne sont pas absolument pas aussi simples que cela. Effectivement, pour tout ce qui concerne les paramètres moteur et les questions de freinage avec les phases de récupération d'énergie, on peut suivre un processus préétabli. Par contre, quand il s'agit de définir l'équilibre de la voiture et d'anticiper sur des réglages à venir pour les futurs circuits quant à l'utilisation des pneumatiques, le vent et les violentes rafales qui ne secouent pas que les pins maritimes, gênent considérablement les pilotes, plus attentifs à ne pas se faire surprendre par la traitrise d'un coup de mistral intempestif, qu'à apporter des informations fiables aux pneumaticiens.

A ce propos, on peut  noter que Michelin équipe toutes les autos engagées en LMP1 et nous y reviendrons.

Des différernces notables mais peu perceptibles d'emblée

Il faut avoir un œil très exercé pour percevoir de prime abord  les différences apportées extérieurement aux LMP  en piste. Pourtant les trois marques ont revu l'aérodynamisme de manière très concrète avec des faces avant sensiblement retravaillées. Des dérives  arrière et des ailerons corrigés avec des packages différents à tester en prévision des configurations des circuits sont sans doute passés en revue sans que quiconque ne communique sur la question. Dans cette catégorie de LMP1, la question majeure demeure celle de l'allocation globale de carburant avec laquelle les trois constructeurs jouent le plus sérieusement du monde, en fonction des enseignements emmagasinés au cours de la saison passée et après des heures de simulation.

Si nous rappelons que l'an passé c'est Toyota qui fut champion du monde en utilisant un moteur V8 essence avec  6 mégajoules de récupération d'énergie. Porsche utilisait un V4 essence avec la même capacité de récupération qu'il envisage de porter à 8 Mj cette année. Audi reste fidèle au diesel avec  son V6 en montant à 4 Mj, dit-on .Toutes ces questions seront figées à la suite de ce prologue, c'est bien tout l'intérêt de ces deux jours de retrouvailles du monde de l'endurance. Pour notre part c'est aussi l'occasion de rencontrer les acteurs multiples de cette grande caravane mondiale, dont les innovations aboutirons sur nos autos de tous les jours.

Si les temps réalisés ne sont pas totalement significatifs et ne nous permettent pas pour l'heure de situer une hiérarchie, à l'issue du week-end nous aurons malgré tout un petit aperçu du nouveau positionnement de Porsche, notamment véritable challenger de cette saison.

Crédit photographique: Gilles Vitry, La Revue Automobile   

 

 

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