Nous nous étions donné rendez-vous à Strasbourg. Une très belle ville qui a la bonne idée d’être située à proximité de l’Allemagne et de ses portions d’autoroutes illimitées. Quand il est question d’essayer une voiture de 367 chevaux, on se dit que rater un pèlerinage sur les Autobahn équivaudrait à un blasphème. Le 5 cylindres turbo y exprime toutes ses qualités pour pouvoir y tester la vitesse maximale. Les 290 km/h compteur sont accrochés sans trop de difficultés. Le couple de camion offre des reprises canon et vous met rapidement sur orbite à des vitesses qui vous vaudraient en France de finir avec les menottes aux poignets. Je présente d’ailleurs mes excuses à toutes les têtes bien pensantes pour cet acte de grande délinquance, ainsi qu’aux ours polaires pour les quelques centimètres carrés de glace dont je viens de les priver.
Assez chère mon fils
La RS3 n’est pas donnée. Normal, c’est une Audi. En plus, elle récupère une motorisation unique sur le marché. Malheureusement pour le client, les 56 900 € de départ s’éloignent rapidement s’il se laisse tenter par le catalogue d’options aussi garni qu’une liste de promesses électorales. Pourtant, la bourgeoise d’Ingolstadt est à peine plus chère que la Mercedes A45 AMG qui n’embarque qu’un bloc 4 cylindres, en bref un roturier.
En contrepartie de ces prix élitistes, la RS3 profite de sa signature RS représentée par ses deux énormes sorties d’échappement, la calandre en abeille, le spoiler arrière et l’inscription Quattro dans la calandre. Ainsi parée, elle se distingue de la S3 sans pour autant trop jouer la carte de l’exubérance. En gris, la RS3 est même relativement discrète. Du moins, à l’arrêt !
L’intérieur est vraiment réussi, que ce soit visuellement ou au toucher. L’assemblage est de très bonne finition et les matériaux utilisés de qualité. Facturés 900 €, il serait dommage de faire l’économie des excellents sièges Sport RS. Pour plus d’exclusivité, Audi propose un Pack Design RS qui inclut de multiples surpiqûres rouges et diverses inscriptions RS3 dans l’habitacle, en plus du volant sport déjà offert en série.
Cinq sur cinq
Les moteurs 5 cylindres font partie du patrimoine d’Audi. Après avoir disparu des radars pendant plusieurs années, ce type de motorisation est revenu en 2009, sous le capot du TT RS. La première génération de RS3 en avait également profité, mais c’est une version légèrement remaniée et moins polluante qui est installée dans le nouveau modèle. À la fois plus puissante et plus coupleuse, elle propose des performances revues à la hausse, mais c’est surtout la sonorité qui a été amplifiée. L’échappement actif fait gronder la mécanique en mode Dynamic. On se surprend à démarrer la voiture simplement pour se délecter de la bande-son, comme on lance un CD sur sa chaîne hi-fi. Le gros plus de ce 2,5 litres est qu’il ne sonne comme aucun autre moteur actuel ce qui lui confère une identité auditive propre. Cette sonorité grave s’entend autant de l’intérieur que de l’extérieur, y compris à bord d’un autre véhicule dans le flot de la circulation.
Facile, ça motrice tout le temps !
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que la RS3 reçoit la transmission Quattro. Le différentiel de dernière génération permet de faire varier en temps réel la répartition du couple entre l’avant et l’arrière pour assurer constamment une motricité sans faille. Nous n’avons pas été mis en difficulté par la météo puisqu’un grand soleil nous a accompagnés toute la journée.
Envie de mettre le pied dedans en sortie de rond-point ? Pas de problème. C’est aussi valable dans les épingles des routes vosgiennes où le comportement routier est en net progrès. La direction est remarquable et la tendance au tout droit est moins présente qu’avant. L’arrière peut même se montrer un peu joueur en s'aidant des freins. En option, Audi propose le Magnetic Ride pour assurer un bon compromis sport/confort.
Pour finir, n’espérez pas trouver de boîte mécanique, en effet seule la S-Tronic à double embrayage est disponible. Dommage, car elle est toujours relativement mal calibrée en gestion automatique si bien qu’il vaut mieux passer en mode manuel. Pire, elle castre le caractère du moteur. La consommation ne tire même pas avantage de cette transmission puisque nous avons dépassé les 20L/100 km de moyenne. En revanche, ses bruyants coups de gaz lancés en rafale réveillent l’âme du « kéké » qui sommeille en vous.
Juste pour le 5 cylindres ...
L’Audi RS3 n’a pas vocation à être la plus sportive de sa catégorie. Elle est accessible à tous les conducteurs tout en offrant un niveau de performances jamais vu dans une compacte. Ca marche fort tout le temps et par tout temps, mais l’intérêt numéro 1 de la RS3 est indéniablement son fabuleux moteur…
Note : 16/20
Bien vu :
– Son du 5 cylindres
– Performances & Motricité
– Confort avec le Magnetic Ride
– Présentation intérieure
À revoir :
– Tarifs
– Boîte S-Tronic imposée
– Mauvais équilibrage du freinage
2023 8370 km Automatique Essence
2024 11348 km Automatique Essence