Régulateur de vitesse en action, je me laisse porter par le SUV aux anneaux. Il distille, dans un confort non négligeable, toute la rondeur de son V6 BiTDI. Heureusement, le supplice du régulateur de vitesse s’atténue au bout d’un peu plus de 2 heures. La départementale D338 me permet de reprendre la main sur l’engin. Petit plaisir personnel, j’enclenche le mode sport pour entendre la mélodie « artificielle » qui sort des 4 canules d’échappement. J’ai bien dit artificielle. Car pour donner vie au V6 diesel, les ingénieurs lui ont greffé deux haut-parleurs dans les échappements. En une fraction de seconde, une puce analyse le spectre sonore du moteur pour offrir un son grave digne d’un V8, en harmonie avec les demandes de la pédale de droite. C’est le genre de gadget inutile qui me donne le sourire !
Laissez-passer en main, je franchis la grande entrée du circuit, direction la tribune principale et ses paddocks. Des Audi, plus belles les unes que les autres, s’amoncellent sur le parking. Ça y est, j’ai compris, je vais participer aux Audi Endurance Expérience.
C’est il y a quatre ans que la firme aux anneaux s’est lancée dans le projet un peu fou de faire vivre à ses clients, le temps d’un week-end, une véritable course d’endurance. Le programme m’est donné : avec un groupe hétéroclite de confrères journalistes, nous allons devoir rouler neuf heures en équipe, et cela, juste après les essais libres et les qualifications. Le tempo s’annonce lorsque notre manager vient à notre rencontre et nous lance : « Messieurs, on n’est pas là pour rigoler ! Vous vous devez de gagner votre catégorie (les teams invités AUDI). Je n’ai jamais accepté la défaite ».
L’aventure continue avec un passage à l’équipement. Ici, de jolies jeunes filles me demandent de me déshabiller… pour me transformer aussitôt en véritable pilote d’endurance Audi avec une combinaison, des chaussures, une cagoule et des gants flanqués des 4 anneaux.
Me voilà fin prêt pour le combat, mais je n’ai toujours aucune idée de la monture. En arrivant dans notre paddock, je découvre, sous un drap où elle se cachait, notre mécanique du week-end : une Audi A3 TFSI 180 quattro DSG. A priori, rien à voir avec les Audi courant aux 24 heures du Mans, mais en m’installant à bord, je comprends vite que ce n’est pas une « banale » A3. Les sièges ont laissé place à deux baquets SPARCO, des arceaux de sécurités laissent à peine la place de s’installer, tandis que la banquette arrière et les éléments d’insonorisation ont tous disparu, ne laissant voir que de la tôle. Impressionnant ! Un peu plus tard, j’apprendrai que seules les plaquettes de frein ont été renforcées pour les besoins de la course. Le reste est comme à l’origine.
C’est la nuit. Le crachin tombe sur les 4,185 km de piste. Les organisateurs annoncent que les sept courbes à droite et les quatre virages à gauche sont détrempés. Va y avoir du sport ! Le départ se fera lancé. Une horde de 24 Audi A3 quattro, s’apprête à combattre. On voit la tension gagner chaque stand. Le drapeau à damier s’agite devant la ligne de départ. Les bolides rugissent, se frôlent, des glissements de pneus se font entendre et ils passent la « courbe Dunlop ». Je me précipite dans les stands, où une télémétrie nous donne les temps de chaque compétiteur. Obnubilé par ce tableau, je me laisse porter par l’ambiance grisante. On commence à parler stratégie avec le manager, qui place ses tactiques de courses d’après les forces et les faiblesses de chacun des relayeurs.
Au bout d’une heure de course, c’est enfin à mon tour. Je rentre dans ma bulle, avec en tête des images du circuit. J’enfile ma cagoule, le casque, puis mes gants. Je suis paré ! Notre A3 rentre au stand, le manager déloge mon coéquipier avec une technique toute particulière que nous avons répétée toute la journée. Je plonge dans le baquet. On m’installe les harnais et c’est le top départ.
Les pulsions du cœur sont au max. J’ai l’impression de courir un 200 mètres. Cela commence fort. En sortie des stands, 2 concurrents me passent devant alors que je suis encore limité à 50 km/h. Je franchis la ligne des paddocks et peux enfin écraser la pédale des gaz. Les 180 canassons et le système quattro agissent de concert pour m’offrir le maximum de motricité, malgré cette météo de chien. Ils sont devant moi, à un bon 200 mètres, et le premier freinage complexe arrive. Il me faut prendre le maximum d’adhérence sur le train avant pour passer la célèbre chicane Dunlop. Je reste sur l’extérieur pour plonger au dernier moment sur la corde avec les gaz à fond. Je sais que je maîtrise cette courbe, pour preuve je gagne 50 mètres sur mes lièvres qui s’enfoncent dans le virage numéro 4 de « La Chapelle ». Mes pneus beuglent. Je mets trop de tension dans la courbe avec la pluie qui se met à battre. J’ouvre un poil mon volant et le système quattro trouve du grip sur l’extérieur du virage. Après avoir passé « Le musée », « Le Garage Vert », et les « Chemins aux bœufs », je me trouve collé sur le bouclier des deux énergumènes devant moi. Impossible de passer dans le « S du Garage Bleu », ils me ferment la porte. Il faudra attendre un demi tour supplémentaire pour avoir une ouverture à l’intérieur de la « chicane Dunlop » et du « Garage Vert » pour libérer mes trajectoires. Je n’ai plus qu’à penser aux tracés, aux freinages et aux changements de vitesses de la boîte pour réaliser mes meilleurs temps.
9 heures et 8 changements plus tard, nous voici sur la plus haute marche du podium. Le même que les pilotes/héros des 24 heures du Mans…
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