Lancé en 1993, le premier Sportage en est aujourd’hui à sa troisième descendance. En 22 ans, 3,5 millions d’exemplaires se sont vendus à travers le monde et le Sportage représente un tiers des Kia vendus en France. Avec 8 millions de voitures produites avec Hyundai, les Coréens forment le cinquième groupe automobile mondial. En attendant la nouvelle marque de luxe, Genesis…
Tout nouveau tout beau ?
Dessiné en Allemagne et produit pour les Européens en Slovaquie, le Sportage est un symbole de la mondialisation. Une mondialisation qui n’a pas que du mauvais si l’on en croit le succès rencontré par l’argument de la garantie 7 ans. Esthétiquement, il se démarque assez nettement de son prédécesseur. C’est surtout la nouvelle calandre avant, inspirée d’autres modèles de la marque dont la Cee’d, qui tranche avec l’ancien modèle. J’ai personnellement une nette préférence pour l’ancienne version, car cette calandre baptisée « nez de tigre » ne va pas trop sur un véhicule de ce gabarit. L’arrière a également été redessiné et le profil repensé pour offrir plus de dynamisme.
L’intérieur a subi moult modifications. Les matériaux utilisés améliorent la qualité perçue et l’assemblage ne semble pas souffrir de défauts particuliers. La réduction des bruits est un autre point sur lequel les ingénieurs se sont penchés, avec succès. La planche de bord et la console centrale sont désormais plus axées vers le conducteur pour une meilleure visibilité. L’empattement rallongé bénéficie d’abord à l’espace arrière. De plus, les passagers disposent d’une assise réglable sur huit positions et d’un dossier inclinable jusqu’à 39°. L’autre gagnant est le coffre avec un surplus constaté de 26 l.
Finition GT Line
La GT Line est une nouveauté. Il s’agit du troisième niveau de finition, sachant que le second en offre déjà beaucoup. Sont rajoutés les ports USB à l’arrière, le démarrage sans clé, l’accès aux services connectés et la charge de smartphone par induction, pour les acheteurs de la boîte automatique.
La présentation, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur, se veut également plus sportive comme en témoignent les nouveaux boucliers avant, les antibrouillards spécifiques, les deux sorties d’échappement, les inédites jantes de 19, la finition aluminium satiné, la sellerie cuir (y compris sur le volant) et le pédalier aluminium.
Diesel de 185 chevaux
Quitte à prendre la finition sportive, autant opter pour la mécanique performante même si elle ne représentera qu’une minorité des ventes. Il faut avouer que 185 chevaux sur un diesel est quelque chose de plutôt rare dans la catégorie, en dehors des constructeurs premium. Basé sur un 2 litres, existant également dans une déclinaison de 136 chevaux, il dispose d’un couple élevé de 400 Nm. Le revers de la médaille provient des rejets de CO2 importants. Les 166 g/km placent le Sportage dans la case du malus à 2 200 €. Un montant qu’il convient de rajouter aux 37 700 € de cette version en GT Line. Pour se vendre, il est probable que le commercial doive être soit persuasif, soit conciliant sur un paiement, ne serait-ce que partiel, de la surtaxe.
Cette mécanique vaut par ses belles reprises offertes par le couple de camion disponible en réserve. Les performances sont toutefois décevantes pour un véhicule de cette puissance, avec un 0 à 100 km/h exécuté en 9,5 secondes. Le problème est que sur le moteur de la catégorie inférieure, ce même exercice prend 3 secondes supplémentaires !
Secondé par une boîte manuelle à six rapports bien guidée et agréable à manier, il fait le travail sans peiner. J’ai plus de réserves sur la boîte automatique, trop lente par rapport aux références de la concurrence et trop agressive en mode Sport.
Étant donné que j’ai joué les touristes et donc parcouru beaucoup de ville, la moyenne de l’essai de 9 litres aux 100 km n’est pas très représentative. En conduite stabilisée sur route, la consommation se fond dans la norme pour un modèle de ce gabarit. À noter que pour une plus grande autonomie, le réservoir a été augmenté de 4 litres. Cela mérite d’autant plus d’être remarqué que la tendance actuelle est à l’inverse…
Sur la route
La transmission intégrale n’est pas amie avec les rejets de CO2. On estime qu’en moyenne, un passage aux quatre roues induit un grammage de 30 g du kilomètre. Les mauvais chiffres évoqués précédemment s’expliquent donc. Première Kia de l’histoire à avoir disposé de quatre roues motrices (nommées AWD pour All Wheel Drive), la Sportage 2016 perpétue la tradition.
Le comportement routier de la Kia progresse par le biais d’une nouvelle géométrie à l’avant, d’un nouveau train arrière et d’une rigidité globale accrue de 39 %. Neutre au premier abord, telle une personne introvertie, le train avant gagne à être connu au fil des kilomètres. Il se place correctement, n’est pas fainéant à l’inscription et l’engin sous-vire dans des proportions acceptables. Comme c’est de plus en plus le cas, le Sportage est une vraie-fausse quatre roues motrices. C’est-à-dire que la grande majorité du temps, il se comporte comme une traction et la bascule d’une partie du couple ne se fait aux roues arrière que lorsque l’adhérence le réclame. Un système que l’on doit aux Australiens Magna.
Quant au confort de roulement, il est correct grâce à l’assise revue à l’avant, mais les sièges sont toujours un peu fermes. L’amortissement est typé souple pour ne pas provoquer de scènes de ménage dans la famille et c’est à monsieur de ronger son frein lorsque la Kia se dandine dans les virages. C’est ça aussi, les familles modernes.
Le freinage se dose parfaitement. Suffisamment puissant pour mettre en confiance, il est assez progressif. Pour une meilleure sensation de conduite, le moteur électrique de la direction assistée a été déplacé. Dans les faits, le ressenti demeure très assisté, mais c’est sans doute un mal pour un bien et une condition nécessaire pour exister. Au pire, si vous voulez toucher au volant le moins souvent possible, laissez la voiture vous garer. Elle saura même sortir toute seule de votre place de stationnement…
Conclusion
Le nouveau Sportage 2016 est un produit sérieux qui a tout pour réussir. La GT Line apporte une touche de sportivité aux designs intérieur et extérieur tandis que le gros diesel améliore les performances du crossover. Malgré tout, le gros des ventes devrait se faire sur la finition Active et en 136 chevaux…
BIEN VU
Moteur coupleux
Quatre roues motrices
Guidage de la boîte manuelle
Technologies embarquées
Présentation intérieure correcte
À REVOIR
Nouvelle face avant
Boîte automatique mal gérée
Performances pures moyennes
Gros malus écologique
Note : 14/20
Prix : 37 700 € (166 g/km de CO2)
Crédit photos : Julien Fautrat pour la Revue Automobile
2020 118895 km Manuelle Essence
2018 69117 km Automatique Diesel