Dehors, le temps est maussade. Comme mon état d’esprit. La circulation est fluide et malgré les 5,16 mètres de la SEL je glisse entre les Citroën BX, Renault 5 et autres Peugeot 309. Je croise une Ferrari 412, il faudra que je m’en achète une. Je passe la porte de Champerret et remonte vers la place des Ternes… Terne, comme mon état d’esprit. La circulation est trop fluide, je n’aime pas être en avance, je réfléchis de trop. Je suis bien dans ma Mercedes, alors je fais un tour dans Paris, profite de mon siège ultra moelleux et chauffant. J’emprunte l’avenue des Champs-Élysées où la suspension hydropneumatique fait des miracles sur les pavés irréguliers.
Les affaires tournent bien, les autorités me laissent tranquille en échange de quelques talbins, mon casier est facilement amnésique. Il y a bien toujours le jeune zélé ou le vieux fâché qui veulent ma peau, l’un pour se faire un nom, l’autre pour partir avec des honneurs qu’il croit mériter, reste à savoir lequel a mis le grappin sur mon comptable. Rouler me détend, le cuir noir me détend, l’essence de bois rare me détend. Dehors, les bâtiments sont gris, le ciel est gris, les costards sont gris. Comme mon état d’esprit. Je suis las de tout ça… j’ai 40 ans, une belle gueule et plein de pognon j’devrais tout plaquer et refaire ma vie au soleil. Je n’ai pas le temps pour les sentiments, je suis victime d’une trahison, pas qu’ça me dérange, c’est le jeu, mais je suis bien obligé de réagir. Alors on va faire un brin de causette avec le comptable, un truc dans l’genre courtois et j’vais le renvoyer au terminus des balances.
Je me pose un moment place de la Concorde, j’attends… Il faut être patient dans ce milieu. Comme un crocodile, il faut être patient, mais frapper vite et fort. Le soir tombe, une fine pluie avec, l’obélisque s’illumine et le téléphone de la Mercedes sonne. Mon fidèle Gino. Le gars a changé le lieu de rendez-vous au dernier moment, suspicieux, le bonhomme. Pas plus de 5 minutes et je me retrouve devant lui, place Vendôme. Ça tourne vite au vinaigre, le bougre s’échauffe, ça m’fatigue et j’le correctionne. Personne dans les environs, je fourre le margoulin dans le grand coffre et je me tire, direction la forêt de Civry, j’y ai mes habitudes.
Je n’ai plus d’essence, le V8 5,6 L boit plus que moi les mauvais soirs. À 20 L/100 km, je n’ai pas de quoi faire l’aller-retour. J’ai le choix entre tomber en panne avec un futur macchabée dans le coffre et trouver une station où le pompiste risque d’entendre le traître frapper à la malle. Il fait presque nuit et la température frôle le zéro, j’opte pour la 2e solution. Je dégote une petite station dans Marne-la-Coquette où le pompiste lit son journal. Je vais vers lui avec mon plus beau sourire. Je pose un Pascal devant lui et lui dis que je vais faire le plein moi-même. Je suis déjà dans le froid, ça ne sert à rien que l’on soit deux, qu’il lise son journal paisiblement et surtout, qu’il garde la monnaie.
Le réservoir rassasié de ses 90 litres, la climatisation automatique à fond, je me dirige tranquillement vers les Yvelines. Les 430 Nm sont largement suffisants pour déplacer les 1830 kg de la 560 SEL et son funeste chargement. La transmission automatique à 4 rapports, la direction légère, la finition parfaite, le confort indécent, la souplesse du V8, le silence de fonctionnement, tout me permet de m’évader de ma tâche. Je profite de ce petit voyage presque seul dans ma limousine. Dans mon rétroviseur intérieur, je vois la banquette arrière. Je revois mes deux enfants et leurs grands sourires quand ils ont découvert cette banquette à réglage électrique, et chauffante. Penser à mes enfants me fait toujours du bien. Et du mal aussi. Je devrais tout laisser tomber, donner les commandes à Gino, prendre ma retraite, voir mes enfants grandir.
Je transforme le comptable en vague souvenir et rentre en vitesse, j’écrase la pédale de droite et le 5,6 de 279 ch m’emmène avec une force douce à 100 km/h en à peine plus de 7 secondes. Les routes sont désertes, la nuit est tombée et les bleus ne seront pas de sortie. Une fois sur l’A13, je pousse ma Mercedes à sa vitesse max, 240 km/h. De quoi être rentré pour le dîner.
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