Conçue pour crapahuter hors des sentiers battus, la Classe E All-Terrain se veut aussi à l’aise sur la glace, qu’en forêt ou sur le bitume. Quoi de mieux que les Alpes autrichiennes et italiennes pour s’en assurer ?
Présentation
Après avoir fait le bonheur des Audi et Volvo, le concept du break baroudeur arrive chez Mercedes-Benz. L’Allemande en reprend les codes esthétiques, partagés également avec les gros « 4x4 ». On retrouve ainsi la présence de protections et rajouts sur le pare-chocs arrière, le bas de caisse et les passages de roues. Le résultat est réussi et bien loin de la tendance dégoulinante – que je trouve vulgaire – des SUV. De plus, le coffre gigantesque est un argument supplémentaire en faveur de la All-Terrain.
La présentation intérieure a de l’allure. Plusieurs ambiances sont disponibles et varient d’un modèle à l’autre. L’assemblage est parfait, mais j’ai quelques réserves sur plusieurs matériaux pas tout à fait dignes du standing. L’immense tablette divisée en deux écrans ne me laisse pas non plus un souvenir impérissable bien que l’affichage digital du compteur soit d’excellente qualité. L’utilisation du système informatique est assez complexe, pas facilitée par l’absence de fonction tactile. Absence relativement insignifiante puisqu’il faut impérativement quitter les yeux de la route pour naviguer dans les menus…
Les tarifs n’ont pas encore été communiqués, mais une Classe E break 220d classique débute à 52 000 €.
Moteur/boîte
Ne vous fiez pas à l’appellation 220d. Cette motorisation n’a strictement rien à voir avec la précédente. Lancée sur le break de la dernière Classe E, il s’agit d’un tout nouveau 2 litres tout aluminium. Né de la famille modulaire qui va se propager petit à petit chez Mercedes, en quatre et six cylindres, essence comme diesel, il remplace avantageusement le vieux 2,1 l. Cela se voit d’abord sur la fiche technique qui déclare 194 ch et 400 Nm ! Le 0 à 100 km/h est même annoncé en 8 secondes seulement, un exploit compte tenu de la masse à tracter. Mais, c’est surtout dans son utilisation que ce diesel régale, sans mentir. Si, comme moi, vous aimez les moulins qui prennent les tours, vous allez être bluffé par ce mazout qui grimpe presque à 5 500 tr/min ! Il ressemble, de ce point de vue, au dernier 2 litres TDI avec lequel il partage la levée variable des soupapes, caractéristique assez incroyable sur un diesel. Plein de bas en haut, il impressionne par sa disponibilité et son allonge. Sur une route de montagne, c’est appréciable ! En revanche, il reste malgré tout un point désagréable. C’est le volume sonore, toujours trop élevé, mais c’est le cas pour tous les diesels actuels. Encore un effort, s’il vous plaît !
Pour aller de pair avec ce nouveau bloc, Mercedes a monté la boîte automatique à neuf rapports déjà connue. Elle est tout simplement parfaite dans son registre. La consommation moyenne s’est établie à environ 9,5 l/100 km ce qui, en rapport avec le poids de l’auto et la nature de l’essai, est compréhensible. À noter qu’il n’y a, pour le moment, pas de déclinaison essence ; cette variante étant de toute façon absente du marché américain.
Sur route
Le périple débute sur les grands axes avant que les choses sérieuses ne commencent dans les lacets alpins. Trois modes de conduite classiques du Dynamic Select sont proposés : Normal, Confort et Sport. Les réglages ont une influence à la fois sur la réactivité du moteur et de la boîte, mais aussi sur l’assistance de direction et l’amortissement. J’ai personnellement choisi le mode sport. Tenant quand même à mon petit confort, je n’ai pas ressenti le moindre souci de ce point de vue dans cette configuration. Le rapport efficacité/amortissement est tout simplement remarquable. Si l’on aime conduire, il n’y a pas photo par rapport à un SUV. Vive le break !
Certes typée sous-vireuse, mais pas trop, et évidemment pas survireuse pour un sou, car ce n’est pas le but recherché, la Classe E est une routière comme on les aime. La répartition du couple de la transmission intégrale ne varie pas en temps réel selon les conditions réelles : 45 % sont envoyées sur l’essieu avant et le reste sur l’arrière. L’aspect sécuritaire est privilégié, avec réussite. Le freinage n’a pas montré de signes de faiblesse.
… et en dehors
Avec la suspension pneumatique, la hauteur peut varier sur trois niveaux, jusqu’à + 35 mm. La technologie Air Body Control propose le quatrième mode All-Terrain qui limite la vitesse à 35 km/h. En plus du traditionnel parcours routier, nous avons également eu deux ateliers annexes pour nous faire découvrir ce que cette Classe E All-Terrain a de si atypique. Le premier consiste en un trajet dans les montagnes sur une route enneigée et glacée. Équipée en pneus hiver et grâce en outre à sa transmission intégrale permanente, la All-Terrain est souveraine dans ce registre même en cas d’excès d’optimisme. L’essai s’est conclu par une séance de franchissement relativement complexe et qui laisse entrevoir des capacités plus qu’honorables.
Compromis parfait
Difficile de trouver un véritable défaut à cette All-Terrain. À l’aise partout, ce couteau suisse a toutes les qualités d’une grande routière et les aptitudes de franchissement d’un tout-terrain, sans en avoir les défauts…
BIEN VU
Alternative au SUV
Excellent nouveau moteur
Boîte
Comportement routier
Quel confort
Coffre gigantesque
À REVOIR
Moteur encore bruyant
Ordinateur de bord complexe à utiliser
Quelques matériaux décevants
Note : 17/20
Tarifs non communiqués pour le moment
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2018 114165 km Manuelle Diesel
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