Nous vous préparons, pour le prochain numéro du magazine, une spéciale Française, qui fait suite à notre précédent article réalisé sur la Venturi 400-GT. Peut-être avez-vous consulté la galerie photos de la 308 R Hybrid dont l’essai sera uniquement consultable dans la version papier de La Revue Automobile. En attendant une immense surprise qui sera, elle aussi, à lire en exclusivité dans le magazine, nous avons aussi passé en revue l’histoire de la Clio V6. Mais concentrons-nous sur l’une des plus mythiques Peugeot qui soient…
1.6 : le début de l’histoire…
… ou presque. En réalité, l’histoire commence en 1975 avec la 104 ZS, la première petite sportive signée Peugeot. Sans elle, il y a fort à parier qu’il n’y aurait pas eu de 205 GTi. À l’instar de son aïeule qui restait relativement discrète, la GTi joue la carte de la différence, mais à petites doses. Toutefois, ces différences sont, avec son spoiler avant spécifique, ses feux longue portée, ses élargisseurs d’aile et son liseré rouge entourant la carrosserie, suffisamment importantes pour que la 205 sportive ne puisse pas être confondue avec le reste de ses sœurs. Comme l’annonce la publicité de l’époque, un constructeur sort les griffes. Il faut les rentrer, ces fameuses griffes, afin de ne pas déchirer le velours des sièges sport. Enfin quand je dis sport, on se comprend. Ce terme prête à sourire par rapport à ce à quoi les constructeurs nous habituent aujourd’hui. Le reste de l’habitacle est constitué d’une moquette rouge, d’un volant siglé GTi et d’un tableau de bord spécifique dont le point d’orgue est le compteur gradué jusqu’à 220 km/h.
Arrivant au lieu de rendez-vous de l’essai en 208 GTi by Peugeot Sport, le retour 30 ans en arrière ne s’est pas fait sans quelques difficultés. Cela commence par le gros volant (surtout par rapport à celui de la 208 !) puis se poursuit avec une position de conduite digne d’un SUV. La rencontre n’est pas idyllique et nécessite quelques kilomètres pour ne pas virer à l’acte manqué. Pour apprécier une GTi, il faut avant tout trouver la route adéquate. Une bonne départementale qui tournicote, et gaz ! Les performances fournies par le 1 600 cm3 de 105 chevaux sont d’un autre temps pour une sportive, semblables à un diesel lambda moderne. Pas tout à fait, dans le fond, car les rapports de boîte serrés permettent de tirer tous les chevaux restants du XU, en nette opposition face aux chaudières contemporaines qui ne roulent que sur le couple. Une puissance raisonnable sous le pied droit, c’est aussi la peur du képi qui diminue et, par les temps qui courent, ce n’est pas rien. Mais, d’une façon plus générale, si le youngtimer a autant le vent en poupe, c’est qu’il sert d’échappatoire aux voitures toujours plus aseptisées.
C’est là que la GTi prend tout ton sens. La communion entre l’homme et la machine a lieu. Cette liaison torride est d’autant plus intense que l’union se produit par l’intermédiaire d’un train avant aiguisé et… consistant. Pour rester sur ce thème égrillard, n’est-ce pas mesdames, la conduite est virile. La direction est lourde sur les exemplaires privés de la direction assistée et, contrairement aux bombinettes récentes gavées d’assistances électroniques, il faut, sur la 205, veiller à ne pas faire d’erreur de pilotage. Nous sommes dans l’époque des trains arrière Peugeot particulièrement vifs. Au volant, c’est génial tellement ça enroule, mais attention à que ça ne se finisse pas en tête-à-queue... Quant au sous-virage, ce terme « automobilistique » semble avoir été banni du dictionnaire de la GTi. C’est ça une 205 GTi, du plaisir et pas besoin de pilule bleue pour que ça dure !
Au début de l’année 1985, Peugeot Talbot Sport propose un kit moteur facturé à 15 000 FF. Par le biais de modifications mécaniques, le kit PTS fait passer la puissance à 125 chevaux et au régime alléchant de 6 900 tr/min. Le gain en performances n’est pas anodin avec une seconde de gagnée sur le 0 à 100 km/h.
L’heure des évolutions
La course à la puissance est une donnée éternelle dans l’automobile. C’est ainsi que le meilleur moyen de grappiller des chevaux a souvent été d’augmenter la cylindrée des moteurs. C’est d’autant plus vrai que, plus que la puissance, ce procédé permet de gagner en couple. Et c’est toute la différence avec le kit PTS. Concrètement, le nouveau 1,9 l présenté en septembre 1986 n’est plus puissant que de 5 chevaux sauf que le couple passe à 170 Nm contre 140 Nm. Comme souvent lorsque l’on part sur un allongement de la course du bloc, le caractère se perd un peu et le moteur devient plus « rond », autrement dit plus civilisé, moins pointu. C’est ce qui fait que plusieurs fans de la GTi préfèrent la phase 1, plus pure à leurs yeux. Attention tout de même, la 1.6, n’ayant pas dit son dernier mot, est toujours commercialisée en parallèle. Elle voit même sa puissance grimper légèrement, à 115 chevaux.
Les modifications les plus importantes concernent finalement le reste de la voiture. Il y a, en plus des quatre disques de frein (contre deux précédemment), un train arrière recalibré et un passage des jantes de 14 à 15 pouces. L’intérieur va évoluer à deux reprises. D’abord à la fin de l’année 1988 avec une nouvelle planche de bord et, ensuite, deux ans plus tard lors du restylage opéré sur l’ensemble de la famille 205. Peugeot en profitera pour exposer sur son stand du Mondial de Paris une série spéciale baptisée Griffe. Reconnaissable à sa teinte verte, dehors comme dedans (adieu les moquettes rouges) et à son intérieur cuir, sa production limitée à 3 000 exemplaires fait aujourd’hui le bonheur des spéculateurs.
En France, il faut attendre le millésime 93 pour subir la catalisation qui fait perdre 8 chevaux. La fin est proche et la carrière de la 205 GTi s’achève en 1994…
Les autres
Difficile de ne pas évoquer deux autres 205 lorsqu’il est question de la GTi. Commençons par le cabriolet CTi qui, à défaut de recevoir les trains roulants de la GTi, bénéficiait tout de même de son moteur et d’un look résolument sportif. L’inscription Pininfarina trahit le partenariat avec le célèbre carrossier italien sur le cabriolet 205. L’intérieur est à l’avenant avec les sièges semi-baquets, les moquettes rouges et la graduation exhaustive du tableau de bord.
L’autre déclinaison importante de la 205 est la Gentry qui voit le jour en 1991. Disponible en Vert Sorento et en Beige Mayfair, il s’agit d’une sorte de GTi plus luxueuse et plus orientée vers le confort. Elle est la réponse de Peugeot à la finition Baccara de Renault. En plus de la sellerie cuir de série, quelques boiseries sont disposées à l’intérieur tandis que la direction assistée et les rétroviseurs dégivrants sont compris dans la liste des équipements offerts. Reposant sur la base de la GTi, elle ne s’en différencie que par un amortissement plus tendre. Le moteur est le 1.9 l, dégonflé à 105 chevaux. En option, elle dispose même de la boîte automatique.
Un placement sûr…
C’est malheureusement ce qui résume aujourd’hui le plus la 205 GTi. Les exemplaires peu kilométrés s’arrachent à prix d’or, quitte à ne plus jamais mettre les roues sur le bitume. Dommage, c’est là qu’une GTi s’apprécie le plus…
BIEN VU
Train avant / tenue de route
Sensations au volant
Design intemporel
À REVOIR
Position de conduite
Gare aux spéculateurs…
La valeur exacte de la production de la 205 GTi est à retrouver dans le magazine.
Nous remercions Thomas et Guilhem du Club GTI Powers
https://www.clubgtipowers.com
Crédit photos pour la Revue Automobile : Etienne Rovillé
2019 109719 km Automatique Diesel
2020 39825 km Automatique Essence