Autosphere Lease : une affaire qui roule .. entre Arval et Emil Frey ?

Le mail mystérieux et Autosphere Lease

Le jour J arriva vite. Direction la station Concorde sur la célèbre ligne 12 du métro parisien. Fidèle à elle-même, la rame était pleine à craquer, alternant entre l'ambiance d'un hammam surchargé et celle d'une cave humide parisienne. À peine sorti, me voilà dans une salle feutrée à deux pas de la demeure présidentielle, face à Sarah Roussel, directrice générale d'Arval France, et Hervé Miralles, président d’Emil Frey France.

Là, devant un café aussi noir que mes doutes, Sarah Roussel prit la parole : « Ce partenariat riche entre Arval et Emil Frey France s'est largement renforcé au cours de ces trois années grâce à la complémentarité de nos expertises et au formidable travail réalisé par nos équipes respectives, comme peuvent en témoigner ces succès. Nous avons à cœur de construire ensemble des modèles industriels performants qui améliorent la proposition de valeur pour nos clients communs et garantissent une expérience différenciante. »

Hervé Miralles enchaîna avec conviction : « Nous sommes extrêmement satisfaits du bon fonctionnement de notre partenariat avec Arval. Ce succès est le fruit du travail commun de nos équipes respectives, que je tiens à remercier chaleureusement. Ce partenariat, avec les activités complémentaires, nous donne des outils efficaces et agiles qui nous permettent d'adapter nos offres aux besoins de nos clients. La recherche constante de la satisfaction de nos clients est au cœur de notre démarche collective et participe à une meilleure maîtrise de notre proposition de valeur à long terme pour nos clients et notre groupe. »

Intrigué par tant de bonnes intentions, je décidais d'examiner plus en détail ce fameux Autosphere Lease. Les statistiques, alignées sur un PowerPoint sobre, parlaient d'elles-mêmes : en seulement trois ans, la formule Autosphere Lease avait atteint des chiffres de croissance impressionnants. Pourtant, malgré ces résultats encourageants, une certaine incertitude persistait. Le marché automobile, secoué par des prix de vente devenus presque irrationnels et des réglementations changeant plus vite que la météo bretonne, rendait la prévision d'une croissance stable aussi fiable qu'une promesse électorale.

Le SAV avec les Arval Centers

Après les louanges officielles, nous en sommes arrivés aux Arval Centers, ces ateliers d’entretien essentiels pour garantir la bonne santé des véhicules loués. Autosphere en gère 27 sur les 450 référencés par Arval. Un chiffre respectable certes, mais qui soulève immédiatement une interrogation majeure : l'entretien est-il aussi fluide dans la pratique que sur le papier ?

Me souvenant des expériences parfois épiques des automobilistes essayant d’obtenir un rendez-vous, je suggérais intérieurement l'utilisation obligatoire d'une intelligence artificielle nommée Sandra AI, seule capable de garantir miraculeusement un rendez-vous atelier 24h/24, 7j/7. Cette proposition saugrenue m'arracha un sourire intérieur, en imaginant les plateformes téléphoniques enfin désertées au profit d’une IA définitivement plus efficace.

ReLease : le VO tout neuf ?

Enfin, nous avons abordé le cœur de l’offre : le ReLease. Derrière ce nom à consonance de blockbuster américain se cache une réalité très pragmatique : la location de véhicules d'occasion reconditionnés par CRVO, la filiale spécialisée du groupe Emil Frey. Là encore, la promesse semblait alléchante : louer des véhicules quasi-neufs à moindre coût.

Mais quels étaient les véritables standards appliqués par CRVO ? Une restauration aussi minutieuse qu’une opération chirurgicale automobile, ou une simple couche de peinture fraîche et quelques vérifications superficielles ? Le sceptique que je suis n’a pu s’empêcher de creuser, sans vraiment obtenir de réponses totalement rassurantes. Ce système astucieux ressemblait étrangement à un recyclage optimisé qui pourrait aussi bien être une formidable innovation qu’une ingénieuse manœuvre financière.