Renault Trafic FOURGON TRAFIC FGN L2H1 3000 KG BLUE DCI 170 EDC
2023 41000 km Automatique Diesel
Ce n’est ni une OPA ni une introduction en Bourse, mais c’est une annonce qui en dit long sur les mouvements tectoniques que traverse la distribution automobile. Cosmobilis Group, connu pour son portefeuille hétéroclite allant de la vente en ligne de voitures à l’auto-école digitale, vient d’annoncer une levée de 129 millions d’euros destinée à financer ce qu’il appelle sobrement son "projet immobilier 2030". Un titre austère pour une ambition de fond : repenser la concession, ses usages, ses murs, ses services… et peut-être aussi ses marges.
Le chantier est d’ampleur. En ligne de mire : le réseau BYmyCAR, qui n’est autre que le premier distributeur privé de France. Une enseigne bien connue des automobilistes franciliens, lyonnais ou azuréens, mais dont les contours vont changer. Car à la traditionnelle concession avec vitrine, bureaux vitrés et enfilade de SUV alignés au cordeau, Cosmobilis oppose désormais un tout autre concept : celui de "hub d’automobilité". Un terme qui a le mérite d’intriguer autant que de laisser place à l’interprétation.
Dans les faits, il s’agit d’intégrer à l’espace de vente d’origine des fonctions hybrides : bornes de recharge, location courte durée, livraison de véhicules neufs ou d’occasion reconditionnés, espaces connectés pour configurer son véhicule, voire des services complémentaires qui ne sont pas sans rappeler ceux d’un centre commercial ou d’un espace de coworking.
Le programme, baptisé MALLENIUM, donne également son nouveau nom à la foncière du groupe. Exit "BYmyCAR Foncière", place à une entité qui se veut plus agile, plus en phase avec les nouveaux formats exigés — ou recommandés — par les constructeurs.
Dans ce plan de transformation, le financement n’est pas un détail. Il provient d’un tour de table orchestré par Bpifrance et le Crédit Agricole, avec le concours des banques partenaires historiques du groupe. Une mobilisation d’acteurs français, signe que les institutions continuent de croire au modèle de la concession — à condition qu’il se réinvente.
Si l’on lit entre les lignes, cette levée de fonds est aussi une réponse au dilemme qui mine l’après-Covid automobile : comment réconcilier présence physique et parcours digitalisé, fidélité à la marque et zapping du consommateur, services haut de gamme et exigences de rentabilité ?
Cosmobilis joue ici une carte originale : investir dans l’immobilier pour ancrer dans le réel des parcours clients de plus en plus virtuels. Autrement dit, créer des lieux capables de faire cohabiter le clic et la poignée de main.
Si cette opération attire l’attention, c’est aussi parce qu’elle émane d’un acteur aux contours mouvants. Cosmobilis, ce n’est pas qu’un distributeur automobile. Fondé en 2021, le groupe se positionne comme producteur de solutions d’automobilité, ce qui, concrètement, veut dire qu’il fédère à la fois des marques de distribution (BYmyCAR), des plateformes de location (UCAR), de vente en ligne (Elite Auto), de formation (En Voiture Simone) mais aussi des solutions logicielles (Bee2Link, Hitech, 3DSoft).
Le groupe revendique aujourd’hui une présence dans cinq pays : France, Belgique, Italie, Espagne et Suisse. Une constellation d’activités qui permet de capter différents moments du cycle de vie automobile, du permis à la revente, en passant par l’abonnement ou le financement. Une approche transversale qui, sur le papier, répond aux aspirations d’une clientèle de plus en plus volatile, mais qui impose aussi de maintenir une cohérence d’image et de services. D’où, sans doute, l’investissement dans des lieux physiques capables de fédérer ces offres.
Dans les couloirs du secteur automobile, le sujet de la transformation des concessions est devenu une antienne. Trop grandes, trop chères, mal adaptées aux exigences digitales, ces cathédrales de la vente auto sont souvent pointées du doigt. Les réseaux se restructurent, les constructeurs expérimentent la vente directe, et les clients s’informent désormais plus sur leur téléphone que chez leur concessionnaire.
Dans ce contexte, la stratégie de Cosmobilis ne prétend pas tout révolutionner, mais elle prend acte des mutations. En dotant son réseau d’un immobilier repensé, le groupe se donne les moyens de proposer des services nouveaux, sans pour autant abandonner le cœur de métier : la proximité client. C’est là que réside peut-être le pari le plus audacieux — osons-le dire une fois — de l’opération.
Dans leur déclaration commune, Jean-Louis Mosca (président) et Carlos Gomes (CEO), saluent l’engagement de leurs équipes, ainsi que l’accompagnement de leurs partenaires financiers et juridiques, de Bpi france aux cabinets spécialisés. Un point qui peut paraître formel, mais qui rappelle que ces grands virages stratégiques ne se pilotent pas seulement à coups de tableurs, mais aussi de réunions, de compromis, et d’une certaine dose de résilience.
Car il ne faut pas oublier que la période est tendue. La transition énergétique, les normes européennes, la hausse des coûts d’exploitation et la volatilité du marché de l’occasion pèsent lourd sur les épaules des distributeurs. Dans ce paysage, Cosmobilis cherche à tenir un cap en misant sur un réseau renforcé, plus polyvalent, et — osons un deuxième adjectif, mais modeste cette fois — plus adapté à la décennie qui s’ouvre.
2023 41000 km Automatique Diesel
2025 1619 km Automatique Diesel
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