Essai Aston Martin DBS Superleggera Volante : les mots ne suffisent pas

Il est de ces véhicules qui vous marquent plus que d’autres, pour des raisons diverses et souvent propres au moment, à votre humeur, à vos goûts. De ces sensations que vous n’arrivez pas à vous expliquer, comme une alchimie qui se crée et dont vous ne pourrez jamais vous défaire. De ces modèles dont vous apprécierez la compagnie chaque fois, même après de longues années. La DBS est l’une d’entre elles et vous me pardonnerez le détournement d’un titre de James Bond, grand amateur de la marque, mais cette Aston Martin m’a laissé sans voix.

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Que dire des lignes de ce grand cabriolet anglais ? Comment exprimer cette représentation parfaite de la dualité entre élégance et violence, entre classicisme et bestialité ? La DBS est de famille noble, nulle place n’est laissée au doute et malgré sa musculature d’athlète, ses courbes sculpturales et sa gueule béante, il se dégage d’elle une indescriptible volupté doublée d’une irrésistible sensualité. Irréelle dans ses proportions majestueuses, se hissant avec jouissance au-dessus du vulgaire, la DBS est de celles qui captent votre regard sans vous laisser en reprendre le contrôle, vous donnant l’envie d’apprécier du bout des doigts le moindre de ses galbes à vous en procurer des frissons, de ses hanches jusqu’au bout de son long capot.

Là, vous apercevez son regard sauvage et cette calandre grande ouverte, prête à dévorer le bitume et tout ce qui se dresserait sur son chemin.

Douce DBS

Sous le capot, justement, se situe le cœur de cette Anglaise, un cœur immense, généreux. Une pièce d’orfèvrerie à nulle autre pareille que je m’empresse de démarrer, bien calé dans mon siège baquet tendu de cuir, toit enlevé. Le ronronnement rauque du V12 biturbo laisse peu de doute sur la suite, la noble anglaise ne compte pas faire étalage uniquement de sa plastique.



Pourtant, c’est avec une douceur bienveillante que ce grand cabriolet se déplace dans Paris, effaçant les pavés et faisant oublier tant la circulation que la météo d’automne. Chaque effleurement de l’accélérateur ne fait pas bondir la bête, me permettant de circuler dans la capitale sans crainte. Enfin, de m’extraire de la capitale surtout, afin de pouvoir entamer cette danse tant attendue. De laisser la DBS exprimer tout son caractère.

Devant moi, un tunnel s’annonce. Promesse de plaisir auditif, il déclenche en moi l’envie irrépressible de libérer les 725 ch. J’enclenche le mode sport, l’échappement se réjouit et j’appuie sans retenue. Sonorité divine, écho, frisson. J’en ai le cœur qui bat la chamade, mais sans doute moins que les quelques conducteurs témoins du déchaînement de violence. C’est sans aucun doute à l’extérieur que le plaisir acoustique y est le plus délectable. D’aucuns semblent attendre la seconde séance plutôt que de se ruer sur leur téléphone pour me dénoncer aux autorités. Peu importe, je prends mon temps et me remets en mode GT. Ce n’est ni le lieu ni le moment, mais la courte démonstration de force de l’Anglaise me laisse un goût de trop peu qu’il me tarde de combler.

Le calme avant la tempête

Une fois débarrassé de toute zone urbaine et de toute retenue, c’est le mode Sport + que j’enclenche. Échappement totalement libéré, je lâche la bride au 5,2 litres qui grogne et envoie les 725 ch et 900 Nm sur les seules roues arrière qui agrippent le bitume et me propulsent de 0 à 100 km/h en seulement 3,6 secondes. Si le chiffre n’est plus extraordinaire à ce niveau de prix (300 000 €), il n’en demeure pas moins impressionnant. Mais c’est surtout la manière de faire de l’Anglaise qui laisse pantois. Elle vous enveloppe d’une indescriptible force puis vous pousse avec cet étonnant mélange de confort et de force brute, sans relâche jusqu’à 340 km/h, cheveux au vent. Dantesque.



Alors encore et encore je recommence, grisé, incapable de résister à une nouvelle dose. Tout ce qui compose mon être, mon corps, ma personnalité, se défait inexorablement, à la fois soudain et infini. Tout autour disparaît aussi sûrement que si cela n’avait jamais existé. Tout se dissout dans ces accélérations brutales, sans fin, dans cette mélodie d’un autre monde, me laissant extatique.

Une pause s’impose

Je remets le mode GT, laisse la mécanique descendre en température puis m’arrête, pour respirer, pour profiter une nouvelle fois de cette ligne si sensuelle puis détailler un peu cet habitacle que j’ai négligé jusque-là. Les sièges sont magnifiquement habillés de cuir, tout le talent des selliers de la marque s’exprimant dans ces variations de peau tendue ou matelassée que l’on retrouve sur les contre-portes et l’accoudoir central.



Une fois encore je désespère de retrouver l’ancien, mauvais et inélégant système d’infodivertissement de Mercedes qui jure toujours dans ce décor de luxueux salon anglais. Heureusement, ce dernier permet de gérer l’excellent système audio Bang & Olufsen et d’oublier l’horrible système de navigation.

Conclusion:

L’Aston Martin DBS Superleggera Volante joue sur sa dualité, capable en un instant de passer de la douceur à la fureur, de vous envoyer dans les cordes ou de prendre soin de vous avec délicatesse, de se faire ici silencieuse et là cantatrice hors pair, vous laissant incapable de choisir quelle personnalité vous lui préférez, chaque passage de l’une à l’autre étant tout aussi surprenant que plaisant. Cette Anglaise, même si elle n’est pas exempte de défauts, est une merveille qui a le bon goût de rester totalement authentique.


Performance


Performance
5 / 5
Tenue de route
4 / 5
Habitabilité
3 / 5
Consomation
3 / 5
Prix
3 / 5
Confort
4 / 5

Verdict : la raison

Verdict : la passion

  • Performances
  • Sonorité
  • Design
  • Authenticité
  • Système d'infodivertissement

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