Essai Dacia Jogger Hybrid 140 : c’est une honte !

Jogger, déjà un succès pour Dacia…

Pour certains, Dacia semble avoir tout compris aux attentes des consommateurs. Il est vrai que la Sandero et sa variante Stepway, ainsi que le Duster, font un carton sur le Vieux Continent, et même à travers le globe. Par contre, la marque s’est « bien plantée » avec sa Logan MCV (une Logan break), son Lodgy et son Dokker. Eh bien, la bonne nouvelle pour Dacia, c’est que le Jogger semble avoir pris le pli des deux stars.

En effet, commercialement parlant, le Jogger cartonne !
Depuis son lancement en mars 2022, le Dacia Jogger a connu un grand succès avec plus de 95 000 commandes dans le monde et plus de 60 000 immatriculations. Cerise sur le capot, du moins pour les experts-comptables de la marque, deux tiers des acheteurs ont opté pour le niveau de finition le plus élevé, et un peu plus de la moitié (55 %) pour une version à 7 places.
En ce qui concerne la motorisation, jusqu’à présent, les deux tiers ont choisi le moteur ECO-G 100 qui fonctionne à l’essence et au GPL, et peut ainsi parcourir plus de 1 000 km avec ses 2 réservoirs.
Avec cette version Hybrid 140, la marque compte bien profiter de l’engouement pour les voitures hybrides et surperformer.

Dacia Jogger : comme un SUV

Dacia Jogger Hybrid 140 ne se différencie pas des autres Jogger. Il chipe sans vergogne les attributs de style aux plus ou moins vrais aventuriers que sont les SUV. C’est ainsi que ses larges boucliers sont revêtus sur les extrémités d’appendices en plastique noirs. La face avant est rectiligne et s’élargit visuellement grâce à la large calandre horizontale portant le nouveau logo en forme de « DC ». Il est peint en blanc, tout comme cette astucieuse double ligne horizontale qui singe des feux à LED. Cette astuce accentue l’effet de robustesse de ce faciès, qui s’accommode très bien du capot horizontal marqué de 2 renflements. Le profil rejette aux quatre coins de la carrosserie les 4 jantes ornées de passages de roue noirs. Ce qui offre à cette Jogger des flancs vraiment musclés. Le hayon profite d’un becquet pour plus de dynamisme, avec une lunette arrière encadrée par des feux verticaux.
Évidemment, pour répondre un tant soit peu à ses velléités de baroudeur des citadins en mal d’espace, Jogger s’accompagne d’une garde au sol généreuse de 200 mm. Largement de quoi passer au-dessus des trottoirs récalcitrants, et même de partir sur les chemins de traverse.

Dacia Jogger : un petit chez les grands… ou l’inverse

Dans l’habitacle, le Jogger est le premier modèle de la marque à profiter du nouveau mobilier. Les plastiques montent en gamme avec une qualité perçue qui progresse, et surtout un dessin qui définit les nouveaux standards de la marque. Par exemple, la planche de bord accueille un bandeau textile dès le deuxième niveau de finition. Au centre de celle-ci trône un écran multimédia tactile de 8 pouces. Légèrement orienté vers le conducteur, il est simple d’usage et répond rapidement. L’ergonomie n’est pas en reste, puisque Dacia a conservé des boutons pour les réglages de climatisation et les aides à la conduite. Si comme nous, vous préférez utiliser votre smartphone, sachez que ce système infodivertissement est compatible avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil.

Un crossover se doit d’être familial.
Jogger ne vous décevra pas car il ne manque vraiment pas d’espace. Avec ses 4,55 m de longueur, et surtout son énorme empattement de 2,90 m, Jogger peut accueillir jusqu’à 7 passagers.
Le coffre n’est pas en reste avec un volume maximal de 1 819 l en ne conservant que les seules places avant. Au pire, c’est-à-dire en configuration 7 places, il faudra se limiter à 213 l, qui seront tout de même aidés par les multiples espaces de rangement disséminés dans l’habitacle. Dacia nous dit que l’ensemble totalise 24 l de capacité de rangement en sus.

Question sécurité embarquée, Jogger dispose des éléments de technologie nécessaires et modernes pour voyager sereinement. Cela va du freinage automatique d’urgence à l’avertisseur d’angle mort, du frein de parking automatique avec assistance en côte aux airbags… L’essentiel est bien là.

Dacia Jogger : un moteur hybride éprouvé

Jusqu’à présent, le catalogue du Jogger proposait 2 versions d’un 3 cylindres turbo essence TCe cubant 1 l. Le premier développait 110 chevaux pour 200 Nm de couple, alors que sa version roulant aux GPL, l’ECO-G, en propose seulement 100.
Les férus du mazout ne trouveront rien.
Jogger n’a pas de mécanique carburant au diesel.
Les concepteurs ont donc opté pour ce « nouveau » groupe motopropulseur hybride.

Ce n’est pas une nouveauté à proprement parler, puisque ce système fait depuis plusieurs dizaines de mois les beaux jours des Clio E-Tech et Captur E-Tech. L’avantage, c’est qu’il a été largement fiabilisé, et est même très réputé pour sa frugalité. En tout cas, ce full hybrid combine un moteur atmosphérique de 1,6 l essence à 2 moteurs électriques. Le premier est un moteur d’entraînement de 50 chevaux et le second est un alterno-démarreur à haute tension. La boîte de vitesses automatique électrifiée et sans embrayage compte 4 rapports pour le moteur à combustion et 2 pour le moteur électrique. Les électrons sont stockés dans une batterie de 1,2 kWh en 230 V.
Ainsi armé, le Jogger dispose d’une cavalerie de 140 canassons et est le premier modèle roumain à descendre sous les 10 secondes au 0 à 100 km/h, avec un temps de 9,8 secondes.

Économie et puissance…

Selon Dacia, la combinaison du freinage régénératif du système de récupération d’énergie de la batterie de 1,2 kWh et de la boîte automatique sans embrayage permet de rouler en ville sur le mode électrique jusqu’à 80 % du temps. Dans les faits, on ne pourra confirmer ce chiffre. Mais ce qui est certain, c’est que le système use bien au maximum des électrons embarqués dans ses accumulateurs. Le must, c’est que la transition entre la traction électrique et le moteur à combustion se fait sans un seul à-coup. C’est fluide, imperceptible au volant. Par contre, le 4 cylindres aura tendance à s’ébrouer un chouia lors de son travail. La faute au convertisseur, qui lui demandera de monter dans les tours avant de transmettre les chevaux aux roues.
Mais ce phénomène est surtout présent sur les voies rapides. En ville, cela reste assez discret, sauf si vous écrasez le champignon.

Autre excellente surprise, ce sont les consommations.
Ce Jogger Hybrid 140 est un chameau… du moins, en zone urbaine.
Il s’est contenté d’une moyenne de 5,3 l sur les 86 km réalisés au compteur et en banlieue de Lisbonne.
C’est bien la preuve qu’il use au maximum du jus qu’il récupère à la décélération, et c’est d’ailleurs pour cela que cet avantage technique devient quasi nul sur voie rapide. Ici, le Jogger rentre dans le rang avec une moyenne d’un peu plus de 7,5 l.

Enfin, terminons sur le ressenti au volant. Sans être une sportive, Jogger Hybrid a parfaitement tenu le coup lors de ma session pilote de rallye dans les virolos du parc naturel de Setubal. Les suspensions, confortables en ville, officient comme il se doit dans ces conditions extrêmes de conduite. Au pire, si vous prenez une épingle à cheveux avec un peu trop d’envie, Jogger allongera naturellement sa courbe via le train avant. Il suffira de ralentir pour retrouver sa trajectoire. Son comportement est donc simple et rassurant.