AMG 45 S : Ou comment en prendre plein les yeux
Ok,
en récupérant cette Mercedes -AMG A45, la 1re chose qui frappe (la rétine), c’est cette teinte jaune soleil et ce pack aérodynamique
AMG (option à 2 000 euros incluant l’aileron et les artifices en bas de pare-chocs) qui met tout de suite dans l’ambiance : elle n’est pas là pour décorer !
Ce poussin dopé aux hormones se distingue également des versions normales de la
Classe A avec un châssis rabaissé, une ambiance biton jaune/noir et des jantes de 19 pouces à liseré argenté ainsi que cette massive double sortie d’échappement.
En accord avec l’extérieur, l’intérieur détonne tout autant et en met plein les yeux : double écran de 10,25 pouces, du chrome à outrance et enfin de magnifiques sièges baquets qui rappellent la nature sportive de cette classe A. De nuit, l’effet est encore plus saisissant et l’ambiance intérieure tend plus vers la boîte de nuit à bord que vers une sportive où il vaut mieux éviter toute distraction. À noter que l’ensemble est toutefois bien assemblé et qualitatif.
Une fois assis, je constate qu’il vaut mieux ne pas être fragile pour y prendre place, compte tenu de la fermeté des sièges, mais je trouve rapidement ma position de conduite, bien maintenu dans ces baquets. Le volant apporte également son lot de fonctionnalités avec un repère au centre, une molette pour switcher rapidement entre les modes de conduite ou encore 2 boutons de configurables (échappement, suspension…).
Double face
Une fois le contact mis, je me retrouve comme un gamin au moment de déballer son cadeau de Noël. La sonorité moteur, même en mode normal, donne la banane, mais se retrouve atténuée par l’excellent travail d’insonorisation de l’habitacle. Une pression sur un bouton plus tard, celle-ci se retrouve décuplée et annonce une compacte bien virile.
En partant pour le circuit de
La Ferté Gaucher, l’
A 45 S se montre assez ferme (même avec les suspensions en mode confort), notamment en ville avec pavés et dos d’âne. Si la
Mercedes peut apparaître un peu brutale au quotidien, elle sait au moins soigner sa consommation avec un 7,9 l/100 relevé en restant « poli » sur la route. Mais pour autant, la
A45 ne s’endort pas et avec un simple effleurement de l’accélérateur, elle se lance sûrement. La boîte 8 rapports montre un étagement correct et ne tendra pas vers une conduite trop typée économique.
Mais se parer d’un tel véhicule uniquement pour son quotidien est du pur gâchis, car c’est bien sur la piste qu’elle libère son potentiel. Jugez un peu sa mécanique :
2.0 l à quatre cylindres en alu, turbo double étage à admission variable côté échappement permettant alors de délivrer une puissance et un couple spécifiques parmi les plus élevés avec 210 ch et 250 Nm au litre !
Arrivé sur circuit, on ne va pas se voiler la face et je me dois de rester humble (n’étant pas un habitué des circuits). J’opte alors pour le mode sport afin de laisser quelques aides actives telles que l’ESP. Si vous souhaitez aller plus loin dans les réglages, il vous restera Sport+ et tout un tas de menus mixant télémétrie et affinage. Pour celui qui est fan, il y a de quoi se régaler, pour le novice en revanche, vous passerez directement aux modes de conduite sans vous préoccuper du reste.
Dès la 1re accélération, la tentation est trop forte et mon pied droit écrase l’accélérateur. Le 0 à 100 km/h annoncé en 3,9 s est bien là, et procure un énorme coup de pied au derrière, d’autant que le moteur ne rechigne pas à monter dans les tours (jusqu’à 7 200 trs/min). C’est dans une sonorité rageuse que je me retrouve propulsé très rapidement vers le 1er virage en épingle.
La
nouvelle transmission 4Matic+ se montre très réactive, imperceptible dans les changements de rapports et est maintenant capable d’envoyer 50 % du couple sur l’essieu arrière. Concrètement, le train avant va se placer correctement, mais il me semble un poil paresseux par rapport aux autres véhicules essayés peu avant (dont la
nouvelle BMW M4 et la
Porsche 911 Turbo S).
L’arrière vient se replacer très rapidement et en redonnant un coup de gaz, l’étoile filante se dandine un bref instant avant de se stabiliser puis de reprendre ses appuis pour repartir de plus belle.
Malgré ma jeunesse sur circuit, je ne suis pas inquiété du comportement de l’
A45 S et la voiture m’accompagne bien dans cette découverte. Son châssis se veut rassurant à chaque enchaînement de virages. Ce dernier ne se montre pas débordé malgré les 500 Nm de couple et chaque relance se fait dans une sonorité furieuse tandis que le freinage est assez puissant et endurant afin de pouvoir attaquer sans difficulté le prochain virage.
Ce n’est pas forcément la voiture la plus ludique pour apprendre les rudiments de la conduite sur circuit, en raison de son côté 4 roues motrices, sa boîte automatique ou encore les suspensions pilotées, mais elle permet néanmoins de se faire plaisir sans réel moment de frayeur.
Let’s talk about numbers
Lorsque l’on prend du recul, on constate que cette
Classe A est d’autant plus impressionnante qu’elle boxe dans la catégorie du dessus. En effet, une Classe E 53 4Matic développe 435 ch pour un 0 à 100 en 4,5 s, tandis qu’une
Audi RS4 développe 450 ch et effectue le 0 à 100 en 4,1 s. La classe A est certes moins spacieuse, mais permet néanmoins d’effectuer de longs trajets avec passagers, sans se fatiguer et se négocie environ 15 000/20 000 euros de moins.
Mais pour vous offrir l’
AMG A 45 S, il faudra être adepte du Fisc Fu**ing afin d’assumer financièrement. Avec un tarif démarrant à 70 699 euros (hors pack aéro par exemple), il faudra s’acquitter également d’un malus de 17 490 euros (209 g de CO2) et des 31 CV de la carte grise, sans compter la consommation et l’assurance…
Malgré sa puissance, le 4 cylindres sait se montrer économe au quotidien, mais demandera à être nourri pour pouvoir alimenter toute sa puissance avec un 23l/100… sur circuit : la pompe à essence se marre encore.
Pour le moment, l’
AMG A 45S est la seule de nouvelle génération sur le marché. La
BMW M2 n’est plus disponible au catalogue, il ne reste qu’une « simple »
135i de 306 ch, tandis que chez la marque aux anneaux, la
future RS3 n’a pas encore été présentée, il n’y a pour le moment que la
S3 de 310 ch pour faire le job.