Alors que Hyundai multiplie les déclinaisons de sa Ioniq 5, voici la dernière-née : la version XRT. Après l’avoir musclée en lui donnant des gènes de sportive avec la version N, le constructeur coréen l’équipe maintenant pour les chemins escarpés, direction l’aventure tout-terrain. C’est un pari audacieux – oops, je voulais dire un choix raisonné – de proposer une déclinaison baroudeuse sur un segment où l’électrique est encore souvent cantonnée aux avenues bien goudronnées des centres-villes.
La Ioniq 5 XRT, donc. Que cache ce sigle qui sent bon la boue sous les roues et les petits chemins rocailleux ?
En surface, quelques ajustements esthétiques pour donner l’illusion de robustesse, avec des pare-chocs, des bas de caisse et des coques de rétroviseurs tout de noir vêtus. Les amateurs de "plastiques costauds" apprécieront. Les jantes de 18 pouces, quant à elles, affichent un dessin un peu plus travaillé, et les pneus tout-terrain viennent renforcer cette volonté de sortir des sentiers battus.
Mais le vrai changement, celui qui pourrait vous inciter à tenter le franchissement entre deux bornes de recharge, se trouve sous la carrosserie.
Hyundai a équipé cette version
XRT d’une suspension surélevée de 23 mm, offrant ainsi des angles d'approche et de départ respectifs de 19,8 et 30 degrés. Des chiffres qui, sans transformer cette
Ioniq 5 en
Jeep Wrangler, lui permettent tout de même de quitter les parkings pavés pour s’aventurer sur des chemins un peu plus accidentés. Bien entendu, cette version
XRT embarque la transmission intégrale grâce à sa configuration
Dual Motor, avec ses deux moteurs électriques assurant une motricité sur les quatre roues.
Côté autonomie, pas de surprise :
Hyundai fait appel à son plus gros pack de batteries de 84 kWh. Ici, pas de changement par rapport aux autres modèles de la gamme. L’idée est simple : offrir suffisamment de capacité pour que le plaisir de l’aventure ne soit pas gâché par une pause forcée de plusieurs heures entre deux bornes de recharge. Cela dit, en dehors de l’
Amérique du Nord, cette version
XRT n’est pas prévue pour fouler les routes (ou chemins) de nos contrées européennes.
Ce qui peut sembler étonnant, c’est que
Hyundai, bien que très fier de sa création, se garde pour l’instant de proposer cette version tout-terrain à l’échelle mondiale. Pourtant, l’Europe et ses reliefs auraient pu constituer un terrain de jeu idéal pour cette
Ioniq 5 en version
baroudeuse. Mais les Américains, grands amateurs de gros SUV et d’évasions en pleine nature, semblent avoir la priorité.
Du côté des performances,
Hyundai n’a pas jugé bon de booster la puissance des moteurs pour cette XRT. Ce qui peut laisser dubitatif quand on sait que la version N
, elle, s’est vue considérablement renforcée côté cavalerie. Ici, on se contente de la configuration standard de la
Ioniq 5 Dual Motor, dont les 325 chevaux et 605 Nm de couple devraient suffire pour aller taquiner quelques pentes raisonnables, mais sans jouer les champions de la grimpette.
Le véritable enjeu pour ce modèle n’est donc pas la performance brute, mais bien la polyvalence. Est-ce que cette
Ioniq 5 XRT est prête à séduire ceux qui cherchent à conjuguer la mobilité électrique avec un goût prononcé pour l’aventure ? Peut-être. Il faudra néanmoins accepter de composer avec un coffre aux dimensions toujours un peu chiches et une garde au sol qui, bien qu’améliorée, n’en fait pas pour autant une machine de franchissement extrême.