Triumph vient de lever le voile sur sa nouvelle Speed Twin 1200 et sa version RS, promettant des mises à jour techniques notables pour les passionnés de moto exigeants. Ici, pas de blabla marketing avec des mots ronflants comme "audacieux" ou "innovant". Non, on reste dans le concret, avec une approche sobre, rigoureuse, et un soupçon d’ironie pour ceux qui savent lire entre les lignes. Parlons donc de cette bécane qui, sur le papier, semble en avoir sous la poignée, sans pour autant sombrer dans l'adoration béate.
Triumph Speed Twin 1200 RS : Une Speed Twin repensée
Disponible dès décembre
2024, la
Speed Twin 1200 version 2025 s’offre quelques améliorations qui, disons-le sans exagération, devraient séduire les amateurs de
roadsters. Les principaux changements se concentrent sur le châssis, avec une fourche Marzocchi retravaillée et des amortisseurs arrière de la même maison. De quoi affûter une machine déjà réputée pour sa maniabilité. On parle ici d’un cadre plus rigide et de suspensions peaufinées, rien de tape-à-l'œil mais tout de même suffisant pour rendre les prises de virage plus précises, plus naturelles. On sent l’influence italienne dans ces choix techniques, et non, ce n’est pas juste pour le nom qui claque.
Le moteur ne reste pas en reste avec une légère montée en puissance. On gagne 5 chevaux pour atteindre 105 bourrins à 7750 tr/min. Un chiffre qui, s’il n’impressionne pas sur le papier à l’ère des machines débridées, doit être replacé dans le contexte de ce bicylindre
Bonneville. On est ici sur un moteur à fort caractère, avec un couple de 112 Nm à distribuer généreusement dès les bas régimes. Bref, de quoi titiller l’asphalte sans pour autant vous arracher les bras. Les amateurs de conduite dynamique apprécieront, mais sans que ça vire au dragster des grands boulevards.
Triumph Speed Twin 1200 RS : la sœur athlétique
Passons maintenant à la
Speed Twin 1200 RS. Si la version standard joue la carte de l’élégance sobre, la RS, elle, se permet quelques excentricités, toujours dans la retenue, bien sûr. Ici, la position de conduite se veut plus engagée, avec un guidon avancé et des repose-pieds relevés pour une ergonomie plus sportive. Autant dire que l’on n’est pas là pour traîner en ville, mais plutôt pour se faire plaisir sur route ouverte.
Les suspensions
Marzocchi laissent place à du Öhlins à l’arrière, tandis que les étriers Brembo Stylema viennent mordre deux disques de 320 mm. Là, on sent que Triumph a décidé de viser les amateurs de performances, ceux qui ne rechignent pas à attaquer un peu dans les virages. Les pneus
Metzeler Racetec RR K3 montés d’origine confirment cette orientation. Pour résumer, la RS s’adresse à ceux qui cherchent quelque chose d’un peu plus pointu, sans toutefois tomber dans le radical.
Speed Twin 1200 RS : sans fanfaronnades
Côté technologie, on retrouve l’ABS en virage et l’antipatinage, désormais de série sur les deux modèles. Rien de révolutionnaire ici, mais des ajouts qui renforcent l’aspect sécuritaire de la machine. Les modes de conduite "Road" et "Rain" sont également de la partie, permettant d’ajuster la réponse moteur en fonction des conditions. La RS se voit gratifiée d’un mode "Sport", pour ceux qui aiment exploiter tout le potentiel de cette Bonneville, tout en restant dans des limites raisonnables, bien entendu.
Esthétiquement, Triumph n’a pas joué la carte de la rupture, et c’est tant mieux. Le réservoir sculpté et les silencieux compacts respectent l’ADN de la
Speed Twin, avec une modernité subtile qui évite le piège du "tout-design". Le phare LED avec sa signature lumineuse est élégant, tout comme les jantes en aluminium qui participent à cette allure néo-classique. Un design qui traverse les âges sans tomber dans le rétro ostentatoire.
La
Speed Twin 1200 sera disponible en trois coloris : Crystal White, Carnival Red et Saphir Black. Quant à la RS, elle se distingue avec un Baja Orange un brin audacieux (mais ne le dites à personne) et un plus sobre Saphir Black. On reste sur des tons sobres, rien de clinquant, juste ce qu’il faut pour plaire à ceux qui aiment se distinguer sans en faire des caisses.
Speed Twin 1200 RS : à chacun sa posture
La
Speed Twin 1200 standard offre une position de conduite légèrement relevée, idéale pour une utilisation quotidienne avec un peu de sportivité. Le guidon plus haut et les repose-pieds plus avancés donnent une impression d’espace. En revanche, la RS, avec sa selle légèrement rehaussée et son guidon plus avancé, cible les motards qui veulent se sentir plus connectés à la machine, surtout dans les enchaînements de virages.
Le freinage est confié à deux étriers Brembo radiaux sur des disques de 320 mm pour les deux modèles, de quoi s’arrêter avec assurance. Les suspensions Öhlins de la RS, quant à elles, promettent un meilleur retour d’information, surtout lorsque la route se dégrade. Les Metzeler Sportec M9RR montés sur la
Speed Twin 1200 et les Racetec RR sur la RS soulignent cette différence d’approche entre les deux versions.
Speed Twin 1200 RS : un bicylindre bien charpenté
Sous le capot, ou plutôt le réservoir, on retrouve donc ce fameux bicylindre 1200 à haut taux de compression. Il n’est pas nouveau, mais ses performances ont été optimisées, notamment avec une gestion électronique plus fine. Le couple maximal de 112 Nm se ressent dès les bas régimes, ce qui permet de cruiser sans forcer, tout en gardant une réserve de puissance suffisante pour les dépassements. Ce n’est pas la moto la plus puissante de sa catégorie, mais elle n’en a pas besoin. Ce qui compte ici, c’est la souplesse et la linéarité de la montée en régime. Pas de brutalité, juste de l’efficacité.