En effet, pour arriver sur ce segment où BMW n’était pas présent, tout est résolument nouveau. L’architecture évolutive – commune à la nouvelle Mini - introduit la traction avant avec des moteurs, tous nouveaux, installés transversalement. Cette nouvelle génération de moteurs, en l’occurrence pour le lancement de l’Active Tourer, comporte deux unités essence : le 218i, 3cylindres de 136 ch servi par une boîte mécanique ou automatique à 6 rapports et le 225i, 4 cylindres de 231 ch à boîte automatique 8 rapports. Pour notre essai, nous avions opté pour le 218 d, diesel 4 cylindres de 150 ch, à boîte automatique 8 rapports, la préférant à la boîte manuelle puisque c’était la première fois que nous roulions avec une boîte auto à 8 rapports.
Alors que les premières voitures arrivent en concessions, il est déjà annoncé des variantes à venir concernant les moteurs : 220i et 220d de 190 ch et 216d de 116ch.
Une BMW avant tout
Après ce panorama général, venons-en maintenant à la découverte extérieure de la nouveauté du jour. A l’avant, peu de surprise avec la signature BMW très identifiable. De trois quarts arrière, l’originalité ne saute pas aux yeux. Avec un porte à faux réduit, la ligne générale tendue apporte, grâce à la structuration des flancs, un aspect dynamique indéniable. L’Active Tourer suit pleinement les codes des silhouettes des monospaces compacts avec des dimensions tout à fait respectables : longueur : 4342 mm ; hauteur : 1555 mm, et proches de la concurrence. La voiture s’inscrit bien dans la famille BMW, avec une élégance raffinée grâce à la pureté de la ligne qui, au passage, disons-le, permet d’obtenir au plan aérodynamique un très bon CX (pénétration dans l’air) de 0,26.
A l’intérieur, l’espace et la modularité sont intéressants grâce à la banquette arrière coulissante sur 13 centimètres (de série sur la majorité des finitions) et aux dossiers arrière rabattables 40/20/40 via une commande électrique de série. Ainsi le volume du coffre peut passer de 468 litres à 1510 litres en toute facilité. En série sur le haut de gamme, ou en option, il est possible de bénéficier de l’ouverture électrique du coffre, simplement en passant le pied sous l’arrière du véhicule ce qui ravira tous ceux qui ont les bras encombrés de bagages.
Prenant place au volant, la première impression nous amène à nous pincer et à nous demander sommes-nous bien dans un monospace ? Même si l’on nous rappelle qu’en position de conduite, nous sommes plus haut de 2 centimètres par rapport à la BMW X1, nous nous retrouvons en très bonne position, finalement assez bas par rapport au volant, avec une instrumentation fort complète et les repères de conduite BMW, comme dans une berline ou presque.
Une myriade d’options
Mais avant d’en venir à l’essai proprement dit, il n’est sans doute pas superflu de dresser l’inventaire des équipements divers et variés dont le client peut disposer selon les niveaux de finition. Chez BMW on parle à partir de la finition Première, de lignes d’équipement avec pour chacune des packages particuliers. Ainsi, sont proposées la finition Lounge, la Sport et la Luxury. Une ligne M Sport sera disponible le mois prochain, avec un kit aéro, une finition intérieure très spécifique et un châssis abaissé. A noter qu’une version Business fait partie du catalogue.
Nous n’entrerons pas dans l’ensemble des détails des différentes combinaisons possibles pour configurer un modèle qui vous convienne idéalement, ni dans une description exhaustive des assistances diverses et variées possibles. Pour autant, il faut bien dire que la maîtrise de la marque bavaroise en matière d’innovation technologique n’est pas un vain mot.
Les systèmes d’assistance sont regroupés sous le label BMW ConnectedDrive ainsi que les différentes solutions d’infodivertissement. Une sorte de pilote automatique assiste le conducteur sur autoroute, en maintenant automatiquement l’écart par rapport au véhicule qui précède, règlant la vitesse jusqu’à l’arrêt complet si besoin est, tout en effectuant activement les braquages requis. Il aide aussi à garder le cap dans la file empruntée, à condition que le conducteur tienne le volant au moins d’une main.
Un panel de services BMW ConnectedDrive permet d’intégrer des applications de smartphones à bord de la voiture ou d’utiliser des services innovants, tels que le service Concierge ou l’info route en temps réel (Real Time Traffic Information, RTTI).
Ce qui nous est apparu comme un réel plus au niveau de la décontraction dans la conduite c’est bien l’affichage tête haute. Ce dispositif projette toutes les informations de conduite importantes dans le champ de vision du conducteur, qui n'a pas à détourner les yeux de la route. Pour notre part, il nous a été difficile de reprendre une voiture qui ne possède pas cet équipement, tant la lecture par caméra des panneaux de limitation de vitesse nous avait apporté une grande décontraction dans la conduite, jusqu'à nous faire oublier le contrôle permanent des panneaux de limitation de vitesse sur les bas côtés de la route, et la peur d'avoir raté celui qui prescrit une limitation à 90 alors que nous roulons à 110 par exemple.
L’essai
Le parcours très bien choisi pour cette présentation, au cœur du Lubéron, permettait d’emprunter toutes sortes de routes pittoresques et souvent tortueuses. Ainsi, quasiment d’entrée de jeu, nous déplorons l’énorme angle mort à cause d’un montant de pare-brise plus qu’important. Ensuite, dans ces enchainements de virages, le maintien latéral des sièges avant en cuir, n’est pas suffisant pour le passager, qui glisse un peu. Pour le reste, il convient de s’étonner, voire de louer la réussite de l’équation : nouveau moteur diesel et traction avant.
Ce moteur diesel 4 cylindres turbo compressé s’avère tout à la fois vif, souple, puissant et étonnamment silencieux. L’absence de vibrations quel que soit le régime nous fait même douter de solliciter une unité « mazoutée ». On peut utiliser ce moteur selon trois modes classiques : Sport, Confort et EcoPro, modifiant tout à la fois la loi d’accélération et celle de la direction à assistance variable. En outre, quand on aura goûté à une boîte de vitesses automatique à 8 rapports, capable de se faire totalement oublier et sur laquelle on peut reprendre autorité par les palettes au volant, on se dira que BMW réussit pleinement son examen de passage dans le monde des tractions avant, sans renier son âme.
La tenue de route est à la hauteur de toutes les situations, ainsi que le freinage. La voiture poussée dans ses retranchements ne refuse jamais de s’inscrire impeccablement dans les virages, en virant bien à plat. La direction ne renvoie aucun effet de couple même lors des accélérations brutales.
La critique qu’il convient de formuler concerne la sécheresse des suspensions lors des passages d’obstacles (gendarmes couchés ou ralentisseurs de tous poils). Il est certain que la monte pneumatique en 18 pouces (les 16 et 17 pouces existent aussi), renforce cette fermeté désagréable.
Le silence de fonctionnement global de la voiture, l’ambiance cossue de l’intérieur, les divers équipements (climatisation, infos circulation tête haute, GPS) facilitent la vie dans ce monospace qui entend bien tirer des croupières à son rival chez Mercedes, mais pas seulement !
La maîtrise des consommations fait partie des arguments que BMW peut faire valoir, avec selon les normes Euro6, une consommation en cycle mixte de 4,3 à 4,1 litres aux 100 kilomètres et des émissions de CO2 en cycle mixte : 114 à 109 g/km. Sans doute le système Stop&Start, très efficace et discret, apporte-t-il une contribution non négligeable à ce résultat flatteur.
Les performances sont à la hauteur des attentes des rouleurs patentés avec un zéro à 100 en 8,9 secondes et une vitesse maxi de 208 km/h.
Nous ne terminerons pas la présentation de cette BMW Série 2 Active Tourer sans regretter la complexité des options possibles, ni la tarification un peu salée ! Certes l’auto entend se placer au sommet du segment des compactes, et certes BMW s’est donné des atouts sérieux à faire valoir pour y parvenir, mais le raffinement, les performances et l’innovation seront-ils suffisants à décider les clients qui souhaitent disposer de trois vraies places à l’arrière ?
En tout cas, intrinsèquement, BMW a réussi son examen de passage … à la traction avant, avec mention.
Le prix de notre voiture d’essai s’affichait à 36 800 €
Selon les moteurs et les niveaux de finition Première, Lounge, Sport et Luxury les prix varient de 28 350 € à 43 700 € pour la 4 roues motrices 225i.
Crédit photographique : Gilles Vitry, La Revue Automobile
Note : 15/20
BIEN VU :
Moteur diesel épatant
Boîte de vitesses automatique bluffante
Comportement routier sûr
A REVOIR :
Maquis des options et prix élevé
Sécheresse des suspensions
Angle mort gênant
Pas de vraie troisième place arrière
Fiche technique :
Dimensions
Longueur : 4342 mm
Largeur : 1800 mm
Hauteur : 1555 mm
Empattement : 2670 mm
Rayon de braquage : 11,3 m
Poids à vide: 1375 kg
Motorisation
Moteur : 4 cylindres en ligne à turbocompresseur
Puissance : 150 chevaux à 4000t/mn
Couple : 330 Nm de 1750 à 2750 t/mn
Suspension/direction
Suspension AV : essieu à jambes de suspension à articulation simple
Suspension AR : essieu multi-bras
Direction : à crémaillère et à assistance électromécanique
Freins AV : à disque à étrier flottant à piston unique / ventilés
Freins AR : à disque à étrier flottant à piston unique
Pneumatiques : 205/55 R17 (essai : 225/45 R18)
Vitesse maxi : 208 km/h
Consommations
Urbaine : 4,8 l
Route : 3,7 l
Mixte : 4,1 l
Rejet CO2: 109-114 g/km
Réservoir : 51 l
2018 67215 km Automatique Essence
2023 54377 km Automatique Essence