Essai Volkswagen Amarok : costaud le bestiau

En Europe, le marché du pick-up a longtemps été dominé par les Japonais : Mitsubishi L200, Isuzu D-Max, Toyota Hilux, Nissan Navara, etc. Aujourd'hui, c'est un Américain, le Ford Ranger, qui y fait sa loi. En attendant les nouveautés de Renault (Alaskan), Fiat (Fullback) et Mercedes (Classe X), c'est Volkswagen qui joue les vengeurs du Vieux Continent en mettant à jour son Amarok. Sept ans après une première version, voici l'Amarok 2.0 à moteur V6 TDI : il n'est pas là pour voir petit !
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Texte Emmanuel Genty
Photos Julien Fautrat

Cette nouvelle génération du Volkswagen Amarok se présente comme le pick-up « best in class », c’est-à-dire le meilleur de son segment, sur un certain nombre de points : raffinement et confort intérieur, surface et capacité de chargement, puissance et agrément moteur. Nous reviendrons avec quelques réserves sur le premier point (raffinement et confort intérieur).

Pour le deuxième point (surface et capacité de chargement), nous affirmons qu’il y a « match » avec le Nissan Navara pour la longueur de benne (1,55 mètre pour l’Amarok en double cabine, 1,58 mètre pour le Navara) et avec le Toyota Hilux pour sa largeur (1,62 mètre contre 1,65 mètre). Mais au final, l’Amarok propose des prestations de leader : 2,52 m² de surface et jusqu’à 3,5 tonnes de capacité de tractage.

Par contre, pour le troisième point (puissance et agrément moteur), il n’y a pas photo : avec son V6 3,0 litres TDI piqué à Audi et retravaillé spécifiquement pour lui (turbo à géométrie variable, réduction des frottements, système de refroidissement optimisé), l’Amarok développe 224 chevaux et 550 Nm de couple. Personne ne fait mieux à l’heure actuelle !

Un pick-up signé Volkswagen

Montons à bord après avoir fait le tour de notre Amarok « hard-top » haut de gamme Aventura avec sa teinte Bleu Ravenna Metallic exclusive (elle existe aussi en mat, du plus bel effet). Lignes horizontales et verticales bien rectilignes, calandre cintrée à barrettes chromées, séparations claires entre les surfaces : nous sommes bien en présence d’un modèle Volkswagen moderne. Quelle gueule et quel look, surtout avec la rampe de feux additionnelle ! Derrière la double cabine (5 places au total), la benne s’ouvre en deux parties (ridelle et hayon) pour faciliter tous les types de chargement et d’usage, tandis que des marchepieds aident à l’installation.

Dans l’habitacle, on remarque la largeur imposante de la console centrale, mais sinon, on se croirait à bord d’un SUV. Le mobilier est moderne et élégant, sans fioriture et bien assemblé : la réflexion est la même qu’à l’extérieur, nous sommes bien dans une Volkswagen. On se sent bien à bord de cet Amarok, avec des sièges en cuir réglables électriquement, une excellente position de conduite, des commandes qui tombent bien sous les mains et un écran tactile pour le multimédia placé à la bonne hauteur.

Mais si on apprécie les efforts de Volkswagen pour valoriser la présentation intérieure et faire mieux, sur ce point, que ses concurrents, on recense quelques raisons d’être un peu chafouin. Ce sont ces plastiques qu’on a oublié de mousser, ces miroirs de courtoisie non éclairés, ce frein à main qui vient faire sauter le couvercle de l’accoudoir quand on le tire à fond. On reste loin du segment premium – on attend de voir ce que proposera Mercedes avec son futur Classe X. Autre regret, l’absence d’aides à la conduite comme le régulateur adaptatif, la surveillance des angles morts, la reconnaissance des panneaux de signalisation, l’alerte de changement de voie ou bien encore la détection des piétons. Mais le freinage automatique d’urgence est bien là !

Un gros V6 qui pousse

De l’extérieur, on l’entend bien ce nouveau V6 3,0 litres TDI, ça manque de discrétion et de noblesse même. Par contre, à l’intérieur, l’insonorisation ayant été très travaillée, il sait se faire discret même à pleine charge. Et quand on y est à pleine charge, ça pousse fort, très fort même. Sur une autoroute allemande sans limitation de vitesse, on s’est vite retrouvé à 180 km/h sans aucun effort. Ensuite, ça plafonne un peu mais c’est logique, la vitesse maxi est donnée pour 193 km/h : nous n’étions pas loin ! Par contre, à partir de 120 km/h, on est gêné par les bruits d’air à l’arrière : la faute à l’espace entre la cabine et la benne couverte par le hard-top. Mais on n’entend rien en version pick-up.

À vitesse plus raisonnable, on apprécie la disponibilité du couple sur les bas régimes. La boîte de vitesse automatique à 8 rapports grimpe et descend sans à-coups, en souplesse, même en mode Sport où l’accélération est boostée à son maximum. L’Amarok est très facile à conduire. Il se distingue par une quasi-absence de roulis malgré son châssis échelle et par une direction est assez précise, même si dans certains virages lents on l’a sentie un peu lourde.

Cependant, le nouvel Amarok n’est pas vraiment une voiture de tous les jours. Tout d’abord parce que ses suspensions à large débattement et ses jantes de 20 pouces vous font immédiatement comprendre que vous n’êtes pas dans une berline aseptisée dès que la route n’est plus tout à fait lisse : ça secoue à la limite du tangage, ça tressaute et ce n’est pas très agréable. Ensuite parce que son rayon de braquage élevé et ses dimensions XXL (5,25 mètres de long) ne sont pas faits pour la ville. Malgré la présence de radars de stationnement et d’une caméra de recul grand-angle, le créneau n’est pas son exercice préféré !

Il adore le off-road

Quittons le bitume et les sentiers battus pour nous aventurer en off-road, censé être l’environnement de prédilection de ce type de véhicule. Nous n’avons pas été déçus ! Le long d’un parcours aménagé dans une ancienne carrière abandonnée, nous avons tout tenté pour prendre notre Amarok en défaut : montée et descentes vertigineuses, virages en pente, bosses et trous énormes, sols meubles, cailloux, gadoue, dévers, etc. Il est passé partout, même pas de bruits de craquement ni de grincement, nous avons juste réussi à le salir. Seul le passage de gué n’a pas été tenté, mais ce pick-up est capable d’évoluer dans 50 centimètres d’eau nous dit-on.

Le pire c’est que tout ça est extrêmement simple à effectuer, avec un Amarok doté d’une transmission intégrale 4Motion dont le différentiel peut être bloqué d’un simple appui sur un bouton électronique. Un autre bouton, baptisé Off-Road, permet d’enclencher le contrôle de vitesse automatique en descente. Simple et très efficace donc. À noter que par défaut, sur route normale et sans rien enclencher, la répartition du couple se fait à 40 % sur l’avant et 60 % sur l’arrière. En cas de besoin, elle évolue automatiquement de manière à envoyer le plus de couple possible sur l’essieu qui en a besoin. Sans la moindre intervention du conducteur.

Les prix de l’Amarok 2016

Parlons « money » maintenant avec un Amarok V6 TDI de 224 chevaux qui rejette 199 grammes de CO2/km (chiffres d’homologation finale en attente) et échappe pourtant au malus écologique et à la TVS grâce à son positionnement utilitaire. Une bonne nouvelle d’autant que le tarif n’est pas donné : 46 000 euros HT en Allemagne sans les options et les accessoires (hard-top, rampe additionnelle, marchepieds, etc.) pour cette version haut de gamme Aventura. Ce qui donnera sans doute quelque chose comme 50 000 euros HT en France lors de sa sortie en Europe.

Conclusion:

Prévoyez tout de même en sus un budget carburant conséquent puisqu’il faut être un roi de l’écoconduite pour espérer descendre sous les 10 litres/100 km (11,5 litres/100 km mesurés pendant notre essai). Des modèles moins puissants et donc moins gourmands de 163 et 204 chevaux sont annoncés par la suite. Le ticket d’entrée se situera aux alentours de 28 000 euros HT.

Note : 16/20

Bien vu
- Le look à la fois moderne et viril
- Le confort à bord, l’ergonomie de l’habitacle
- La puissance du V6

À revoir
- Des détails de finition éloignés du premium
- Les bruits d’air à l’arrière en version hard-top
- Les aides à la conduite peu développées


Performance


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