Un Gran Coupé, pour le plaisir des yeux ?
Prendre les premiers modèles sortis d’usine se mérite. Pour cela, il faut se rendre sur le lieu qu’a choisi le constructeur.
En cette fin février, ça sera Lisbonne et son ensoleillement de plus de 300 jours par an. En même temps quoi de mieux que ce pays, pour rouler haut et fort ? Les Lusitaniens portent l’automobile et surtout le plaisir de conduire au même niveau que la messe du dimanche matin ou la soirée foot du dimanche soir. C’est vous dire, comme ces Latins accros au carrelage aiment faire vroom vroom.
D’ailleurs, ce phénomène se remarque dans leur parc automobile. Ici, il n’est pas rare de voir un Kangoo blanc chaussé de jantes en alliage de grande taille, ou bien un break Mégane 1.5 diesel 110 (le même moteur que dans les Dacia) équipé de la finition sportive GT-Line.
À défaut de pouvoir s’offrir un moteur, ils s’offrent un look.
Et cela tombe bien, car cette Série 2 Gran Coupé se la joue séductrice.
Elle étire sa douce allure, toute en courbes, sur 4,53 mètres de longueur. Pour imposer sa carrure de berline sportive, ses épaules passent le mètre quatre-vingts. Par contre, elle limite la hauteur de son toit à 1,42 mètre. Assez pour conserver une aérodynamique de coupé.
De face, on ne peut manquer le double haricot caractéristique de la firme à l’hélice et les optiques fines et plongeantes. Assez pour lui offrir un regard menaçant. La poupe est somptueuse, avec des feux ultra-fins et larges, perchés tout en haut de la malle. En effet… cette Série 2 Gran Coupé a une soute à bagages « à l’ancienne ».
S’il est capable d’accueillir 430 litres d’objets, ce coffre impose les premiers traits de la ligne tricorps du profil. À ceci se rajoute le choix des stylistes qui ont préféré mettre l’habitacle bien au centre de l’empattement pour offrir le maximum d’espace à vivre. Ce qui a fonctionné puisqu’elle peut s’enorgueillir de proposer un espace aux genoux capable d’aligner deux personnes d’un mètre quatre-vingts.
Parmi les dégâts collatéraux de ce parti pris stylistique, nous comptons malheureusement la disparition du long capot moteur, si typique de BM.
Un Gran Coupé… Série 1
La BMW Série 2 Gran Coupé est une traction. Non, je n’ai pas fait de faute de frappe ni plongé dans un tonneau de Porto avant d’écrire mon essai. C’est que cette nouvelle BM partage sa base technique avec la récente Série 1 et non la
Série 2 coupé qui est animée par ses roues arrière. D’ailleurs, si vous êtes un BMiste de souche, précipitez-vous chez votre concessionnaire, car c’est certainement la dernière dans cette gamme à passer ses chevaux par son popotin.
Comme cette
Série 2 Gran Coupé est une sorte de Série 1 allongée, devinez d’où provient le cockpit ?
De la Série 1, bien sûr.
Donc tout comme elle, le Gran Coupé peut disposer d’un combiné numérique avec l’OS BMW 7.0. Il est même possible d’utiliser des instructions vocales et d’ouvrir ou fermer la voiture avec son smartphone. Question ADAS ?
Elle fait le plein et se colle à la réglementation pour se transformer, si le pilote ne désactive pas les aides à la conduite, en voiture semi-autonome de Niveau II.
Sous le capot on retrouve… les moteurs de la Série 1.
La
BMW Série 2 Gran Coupé sera proposée en 218i avec le 3 cylindres 1.5 l de 140 ch. C’est la seule motorisation disponible avec une boîte manuelle. En option, il est possible de choisir la boîte à double embrayage à 7 rapports.
La plus sportive, la
Gran Coupé M235i xDrive affiche
306 chevaux grâce au 4 cylindres biturbo de 2.0 litres associé à une boîte automatique à 8 rapports. Elle passe la cavalerie sur les 4 roues et ne demande que 4,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Sa v-max est bridée à 250 km/h.
En Diesel, il n’y a que la 220 d et son 2.0 litres 4 cylindres turbo à injection directe. Ceci dit, il dispose d’une belle puissance de 190 chevaux et 400 Nm de couple. Ce bloc est jumelé à la boîte Steptronic à 8 rapports et se caractérise par une frugalité de première classe. Sa consommation de rougeaud est de 4,2 à 4,5 l/100 km selon les cycles normalisés.
Le galop d’essai de la Série 2 Gran Coupé
Le programme de
BMW n’est pas des plus trépidant. Nous aurons le droit à seulement 200 km pour juger de cette nouvelle venue. La première moitié se fera avec la
220 d Gran Coupé M Sport et l’autre partie de l’
essai, qui semble d’emblée plus excitante, se fera avec la
M235i xDrive Gran Coupé.
Essai BMW 220d Gran Coupé
Tout débute par une virée dans la capitale lusitanienne. Sa taille ne pose pas de problème particulier, mais le pack M Sport rigidifie exagérément l’amortissement. Notre nouvelle BM, qui est donc une traction avant, se faufile aisément dans le trafic grâce à la belle cavalerie de son moteur diesel. La boîte de vitesses gère les montées et les descentes de rapports sans le moindre à-coup.
L’autoroute nous ouvre la porte de la grande vitesse. Le silence règne à bord et l’on peut profiter de l’instrumentation digitale et de la bonne sono. Du moins, tant que l’on ne s’aventure pas à essayer le mode « SPORT ». Ici, les ingénieurs nous proposent une caricature de la voiture sportive.
Les amortisseurs oublient ce pour quoi ils sont faits. La boîte de vitesses laisse le moteur grimper dans les tours, puis change brutalement de rapport. Très vite, on comprend qu’il vaut mieux rester en mode «
COMFORT » et cela même sur route sinueuse. Car ses suspensions sèches désarçonnent le châssis avec des trépidations permanentes.
Pour assurer la vélocité nécessaire, je vous conseille de garder le mode «
SPORT » et de mettre la boîte en position « S ». Ainsi, les amortisseurs gommeront les imperfections de la route et vous laisseront placer le train avant sur la bonne trajectoire. En sachant ceci, vous
conduirez cette 220d Gran Coupé comme une… Golf.
Le ressenti au volant est lissé au maximum et si vous vous êtes trompé sur la trajectoire, le train avant élargira tranquillement sa courbe.
Essai M235i Gran Coupé
Nous voilà en main de la version la plus puissante.
Malgré ses 306 canassons, ce n’est pas un 6 cylindres qui se cache sous le capot moteur, mais bel et bien un 4 pattes. BMW nous confie que c’est le plus puissant 4 cylindres jamais produit par la firme. Ok… mais est-ce assez ?
Dès sa mise en route, il se met à grogner. Première pression de la pédale de droite et on se rend compte que ce n’est plus la même machine qu’il y a 20 minutes. Le couple de 450 Nm pousse franchement la belle. Il faut dire que la traction intégrale lui assure une belle motricité surtout dans cette première portion d’essai. Ici, la route de campagne virevolte entre les oliviers et les chênes-lièges. Les gauche-droite s’enchaînent alors que la cadence monte franchement d’un cran. Assez en tout cas, pour faire intervenir le différentiel mécanique Torsen. Lui, il s’occupe d’expédier le couple sur les roues extérieures à la courbe. On a l’impression que le Gran Coupé pivote sur lui-même. Plutôt plaisant, mais très loin du toucher de route traditionnel d’une BM. Pas de contre-braquage en vue. Comme une AUDI, cette
BM allongera sa trajectoire à chaque virolo pris avec trop de confiance.
Pour le confort ? Il reste convenable, du moins si vous n’activez pas ce fameux mode «
SPORT » qui gâche le ressenti au volant et détruit en 13 minutes vos lombaires.
L’addition d’une Série 2 Gran Coupe…
Le tarif de cette nouvelle
BMW débute à partir de 31 150 € pour la version 218i à boîte mécanique. « Notre »
220d, avec sa finition M Sport, vous coûtera au moins 46 600 € et même plus de 52 000 € si vous sélectionnez les mêmes options.
Le must est évidemment la
M235i xDrive avec ses 306 chevaux et sa finition sportive de série. Pour elle, comptez un prix minimum de 57 250 €. Gardez à l’esprit que la facture peut encore s’alourdir si vous vous laissez aller dans la longue liste d’options. Par exemple, notre voiture de test était affichée à 64 550 €.