Cette Honda et moi, nous aurions pu ne pas nous aimer. Il faut dire que notre première rencontre n’est pas des plus romantiques. Accompagné de mon acolyte du jour, Daniel, c’est dans le parking sombre et sans âme de l’aéroport de Lisbonne que le premier contact se fait avec ce HR-V Sport à la teinte aussi joyeuse que le sous-sol, le Gris platinium métallisé spécifique à la version Sport.
Nous aurons bien le temps d’analyser les détails de cette version plus tard, sous le soleil portugais, le temps ne nous est pas compté pour cet essai. Nous mettons donc nos affaires dans le coffre de 448 litres, en baisse de 22 litres par rapport aux modèles standards, à la praticité certaine grâce à une largeur d’ouverture du hayon très large (1,18 mètre).
Où l’habitacle vous happe
Honda c’est depuis longtemps des solutions pratiques aux petits tracas quotidiens de la mobilité. Le
HR-V ne déroge pas à la règle et, malgré une perte de quelques décalitres dans le coffre, le SUV compact est un facilitateur de vie. Non content de dédier un espace généreux aux passagers avant et arrière, le Nippon s’équipe du fameux
système Magic Seat qui permet d’opter pour diverses configurations de la banquette arrière selon les besoins du moment. Nous trouvons ainsi le mode normal, accueillant des passagers relativement bien installés, le mode utilitaire qui dégage un plancher plat de 1,85 mètre, ou encore le mode hauteur qui remonte vers l’arrière l’assise des sièges afin de laisser une hauteur de chargement de 1,24 mètre du plancher au toit. Enfin, en rabattant le siège avant, il est possible d’accueillir des objets longs jusqu’à 2,45 mètres. Pratique.
Cette finition Sport y ajoute l’élégance d’une sellerie mariant un tissu noir avec un cuir rouge sombre que l’on retrouve sur la planche de bord, l’accoudoir ou encore les contre-portes et la planche de bord. C’est d’un bel effet, plutôt agréable au toucher et à l’œil. Ce qui n’est pas le cas du système d’infodivertissement affiché sur l’écran tactile de 7 pouces qui semble dater, tant dans son affichage que dans son ergonomie, néanmoins il fait tout ce qu’on lui demande et le GPS nous mène où nous le souhaitons… c’est-à-dire en bord de mer pour commencer.
Veuillez nous excuser…
… Mais le temps de vous parler de cet intérieur, nous avons pris la route, échangeant les murs en béton brut et les néons blafards contre les paysages côtiers et un ciel bleu estival. Le
HR-V se montre immédiatement agréable et doux dans son utilisation. Invitant au voyage par son confort, nous quittons rapidement les zones urbaines, effaçant les rares dos d’âne avec aisance et appréciant la direction efficace qui ne surjoue pas par une consistance inutilement trop ferme.
Le duo que forment le moteur
1,5 VTEC Turbo de 182 ch et la boîte de vitesses manuelle à 6 rapports n’incite pas immédiatement au
Sport, n’en déplaise au service marketing qui lui a donné ce nom. Les ingénieurs se sont échinés à préserver les qualités premières du SUV compact tout en lui adjoignant des qualités dynamiques certaines.
Passons rapidement sur les technologies spécifiques à cette version pour nous concentrer sur leurs effets volant en main. Nous trouvons ainsi une suspension dotée de la technologie «
Performance Damper » évitant la prise de roulis et réduisant la torsion, l’amortissement
Synaptic Damping Control (SDC) qui adapte la force d’amortissement selon les conditions et enfin une direction exclusive à engrenage variable complétée par le «
Agile Handling Assist ».
Dans les faits…
… Le
HR-V Sport se montre tout de même bien calme. Il faut dire que les paysages autant que la météo nous incitent plutôt aux arrêts détente et photos qu’à l’arsouille façon rallye du Portugal. Ce qui n’aurait aucun sens puisque c’est la manche corse ce week-end. Nous profitons alors des conditions d’essai optimales pour tester les capacités hors route de ce
SUV et empruntons un petit sentier fait de sable et de galet nous approchant au plus près de la mer.
Où le Sport devient sobre
Tandis que Daniel s’échappe capturer pour l’éternité les éphémères vagues se brisant sur la roche, je prends enfin le temps de détailler mon SUV du jour. Je n’aime pas les SUV et je pense que ce n’est plus un secret pour personne et celui-ci ne réussit pas à m’émouvoir et encore moins à éveiller chez moi la moindre excitation. Néanmoins, je dois bien lui reconnaître cette qualité de ne pas vouloir en faire trop sans pour autant jouer la timidité maladive. Il a son style, des lignes précises et affirmées que la finition
Sport ne transfigure pas.
Ici, la sobriété est de mise. Une grille de calandre alvéolée toute de noir vêtue et une fine prise d’air avant font écho à des jupes latérales, des moulures de passages de roue et un pare-chocs arrière plus dynamique. L’ensemble est complété par des coques de rétroviseurs noires et un échappement double, le tout reposant sur des jantes de 18 pouces équipées de pneus à flanc haut (225/50 R 18) expliquant en partie le confort ressenti jusque-là.
Où le Sport s’explique
À force de traîner jusqu’à profiter d’un beau coucher de soleil bien loin de notre point d’arrivée, nous voilà en retard. Promis, c’était fait exprès pour justifier auprès de ma conscience le rythme que je me sens le besoin d’imprimer à mon destrier.
Sous le capot, le
4 cylindres VTEC de 1,5 litre développe 182 ch à 5 500 tr/min et 240 Nm entre 1 900 et 5 000 tr/min. Des caractéristiques permettant une vitesse maximale de
215 km/h et un
0 à 100 km/h en 7,8 secondes, le tout pour une consommation mixte de 6,7 litres aux 100 km selon la norme WLTP. Autant vous le dire tout de suite, ce retour express nous aura mis dans l’incapacité de consommer si peu, mais nous finissons l’essai à 9,7 litres de moyenne. Honorable.
Sur les routes sinueuses de la région lisboète, la
Honda fera preuve de qualités inattendues. La prise de roulis est effectivement bien contenue pour le segment et le train avant, très sain, réagit systématiquement à la demande du conducteur avec une bonne vivacité sans marquer de sous-virage violent. De son côté, la motorisation marque un creux, perceptible mais non handicapant, sous 1 800 tr/min et se montre vigoureuse au-delà. Les reprises sont nettes, les dépassements faciles et seule la sonorité du moteur dans les régimes les plus élevés dénote dans ce tableau.