Après notre voyage dans le Sud en BMX iX l’année dernière, et le plus compliqué Paris-Lyon en Volvo XC40 Recharge Twin, voici un troisième épisode de nos essais électriques sur grandes distances.
Mercedes EQS SUV : présentation
Le 19 avril 2022,
Mercedes-EQ a présenté son SUV électrique de luxe. Si la berline EQS (que nous avions essayée en décembre 2021) est supposée être le penchant électrique de la
Classe S, l’
EQS SUV vise le
GLS.
Je ne m’attarderai pas – trop – sur le design. C’est subjectif. Le
Cx record de la berline a un impact que je trouve catastrophique sur le dessin. Quant au SUV, à part le décrire comme une brique, je ne saurais pas trop quoi en dire de plus. Bref, passons.
À l’intérieur, par exemple. Un élément – ou plutôt deux – frappe immédiatement aux yeux. Le
double écran Hyperscreen MBUX. En effet, à l’instar de la berline, le passager dispose de son propre écran de 12,3 pouces afin de vivre sa vie avec un casque de sorte à ne pas déranger le conducteur. La présentation intérieure globale est formidable. On pourrait dire, encore heureux, pour des tarifs délirants de
167 750 € en AMG Line, mais un prix ne fait pas toujours une bonne finition ! Les geeks seront rassurés de savoir qu’il y a une infinité de prises USB afin de charger son téléphone ou sa tablette. De même, les passagers arrière sont traités comme des ministres avec les réglages électriques ou bien leur propre climatisation automatique (contre un surplus de 1 400 €). L’option
7 places est, comme son nom l’indique, une option facturée 1 050 €. Elle se déplie de manière électrique, comme le crochet d’attelage, également optionnel.
Un coup de gueule sur la technologie, et particulièrement l’ouverture/fermeture des portes, aussi incompréhensible qu’horripilante !
Mercedes EQS SUV : trajet détaillé
Pour être totalement transparent, voici le trajet effectué lors de cet essai. Une fois le véhicule récupéré à Rueil-Malmaison, direction Marne-la-Vallée pour réaliser les photos. Ensuite, il est temps de gagner Bordeaux.
Il est plus efficace de s’arrêter plus souvent et moins longtemps, ne serait-ce que pour dépasser le moins possible les 80 %, seuil au-delà duquel la charge ralentit de plus en plus (comme sur un téléphone portable, par exemple). Nous nous sommes donc arrêtés à trois reprises. Voici un exemple de recharge : le Tours-Niort (167 km) a consommé 35 % de l’autonomie. Le passage de 33 à 78 % sur une borne
IONITY a pris précisément 21 minutes. Cet exemple a été fait sur une borne efficace, contrairement à la dernière du périple aller…
Le retour vers Paris n’a pas été direct, puisqu’un passage par Rodez a été effectué. N’étant parti qu’avec environ 40 % de batterie, nous avons effectué 4 arrêts (dont 2 d’une dizaine de minutes seulement).
Pour information, la
capacité de la batterie est de 108,4 kWh. C’est absolument énorme. À titre de comparaison, la grosse batterie de la
Megane électrique est de 63 kWh ! Pour gagner en autonomie, Mercedes n’a malheureusement pas amélioré l’efficience de son produit mais a joué sur sa capacité. La
consommation de notre essai est de 23,5 kWh/100 km. C’est beaucoup, mais la carrosserie, le gabarit et le poids de ce SUV sont autant de handicaps. De plus, l’extrême majorité du périple effectué sur autoroute est un facteur aggravant sur la consommation. Je préciserai que sur 99 % du trajet, nous avons roulé en mode Confort. Je reviendrai sur ce point.
Mercedes EQS SUV : sur la route
Outre le mode
Offroad (permis par la
transmission intégrale 4Matic) que nous n’avons pas testé, les autres modes de conduite sont : Confort (par défaut), Sport et Individual. Ce dernier permet de paramétrer à sa guise les différentes fonctions (suspension, moteur, la direction, etc.).
La
puissance annoncée est de 544 chevaux pour un couple de 858 Nm. De quoi tracter sans mal les 2 800 kg de ce beau bébé. À tel point que le mode Confort suffit amplement. Il ne sert absolument à rien d’avoir autant de watts sous le pied droit ; mieux vaut privilégier la consommation, et donc l’autonomie.
Cependant, le mode
Sport permet également de durcir la direction, insipide en Normal. De plus, l’amortissement est raffermi. Pour être honnête, la suspension dure n’apporte rien. Elle dégrade un confort excellent, sans apporter quoi que ce soit sur le comportement routier, bien trop lâche pour digérer l’avalanche de couple instantané. Mieux vaut donc rester en Normal, ou bien sélectionner uniquement la direction sportive. Mais surtout rien de plus !
Le confort de la suspension pneumatique
Airmatic se propage à travers les sièges (à l’absence totale de maintien) et par l’insonorisation. Mercedes est allé jusqu’à diffuser un faux son de moteur thermique aux accélérations, un son franchement convaincant et non envahissant ! À méditer.
Enfin, en dépit de sa musculature de rugbyman, l’
EQS SUV se manie en ville comme un gymnaste, et cela grâce à la technologie des 4 roues directrices. De série, l’angle va jusqu’à 4,5°. En option, cette valeur peut atteindre 10° !