Bienvenue dans l’arène des C-SUV, ce terrain miné où les modèles se suivent et se ressemblent, mais où chaque constructeur tente désespérément de se démarquer. Et dans le coin droit, pesant environ deux tonnes (sans les regrets après achat), voici la Leapmotor B10, une nouvelle arme chinoise dans la guerre des SUV électriques. Avant de plonger dans les chiffres, les technologies et tout ce qui fait vibrer les ingénieurs, faisons une petite pause pour rappeler que, non, ce B10 n’est pas là pour réinventer la roue. Juste pour la rendre un peu plus... silencieuse.
Un design pragmatique
Esthétiquement, le
B10 ne va pas révolutionner les cours de design automobile. On est loin des arabesques audacieuses d’un concept-car exposé à jamais dans un musée. Ce que
Leapmotor propose ici, c’est de l’efficacité brute, du pratique. Ce
C-SUV se veut adapté à l’Europe, avec un gabarit calibré pour les parkings étroits de nos centres-villes et des lignes assez simples pour ne pas effrayer les conducteurs habitués aux modèles thermiques vieillissants. À 4,7 mètres de long, on est dans la norme du segment. Pas de fioritures inutiles, pas d’audace stylistique à couper le souffle – juste une carrosserie, des roues et une promesse d’électromobilité sans stress.
Une plateforme LEAP 3.5 pleine de promesses (mais pas de magie)
Sous le capot, ou plutôt sous le plancher, la plateforme LEAP 3.5 se veut l’argument technique massue de ce
B10. Mais, encore une fois, pas de sorcellerie ici. Cette architecture
BEV (
Battery Electric Vehicle, pour les intimes) est avant tout pensée pour maximiser l’autonomie et l’efficacité énergétique, deux critères cruciaux dans une Europe où la recharge rapide reste encore un doux rêve dans certaines contrées rurales.
Leapmotor annonce fièrement que ce
B10 peut franchir la barre des 500 kilomètres d’autonomie. Mais, comme tout bon constructeur qui se respecte, on imagine que ces chiffres sont optimisés dans des conditions parfaites : sans chauffage, sans climatisation, et probablement avec un conducteur pesant 50 kilos tout mouillé. Dans le monde réel, avec un peu de charge dans le coffre et une conduite digne des routes européennes, il serait plus raisonnable de tabler sur une autonomie de 400 kilomètres. Ce qui, soit dit en passant, reste tout à fait honorable.
La recharge : rapide, mais dans quelles conditions ?
Le
B10 est équipé d’un système de recharge en courant continu capable de soutenir une puissance de
150 kW.
Leapmotor promet une recharge de 30 % à 80 % en moins de 30 minutes sur une borne rapide, une performance dans la moyenne haute des
SUV électriques de cette catégorie. Là encore, il convient de rappeler que cette rapidité dépendra grandement de l’infrastructure de recharge. Si vous avez la chance de trouver une borne 150 kW en bon état dans nos contrées, alors oui, vous pourrez faire une pause café rapide. Sinon, il faudra prendre votre mal en patience.
Performances : sobriété, mais avec de l’efficacité
Sur le papier, les performances de la
Leapmotor B10 sont solides. Sous le capot (enfin, là où devrait être un moteur thermique), on trouve un moteur électrique capable de développer une puissance de 272 chevaux, de quoi mouvoir le B10 de 0 à 100 km/h en environ 7,5 secondes. Un chiffre qui ne va pas battre des records de vitesse, mais qui place ce SUV dans la moyenne des véhicules électriques du segment.
La
plateforme LEAP 3.5 est conçue pour offrir une distribution du poids optimale, avec les batteries positionnées au plus bas pour un centre de gravité abaissé. Résultat, le comportement dynamique du B10 promet d’être stable, voire amusant, sur des routes sinueuses. Cependant, avec ses 1,9 tonne à vide, il ne faut pas s’attendre à des sensations sportives. On parle ici de stabilité, pas de drift en virage.
Intérieur : fonctionnel avant tout
À l’intérieur, le
B10 joue la carte de la fonctionnalité. Les matériaux sont corrects, sans être luxueux, avec une finition qui ne cherche pas à rivaliser avec les marques premium européennes. L’accent est mis sur la technologie embarquée, avec un écran central massif de 15 pouces et une interface utilisateur
Leapmotor OS 4.0 qui, promet-on, sera fluide et intuitive. Le véhicule est également doté d’aides à la conduite semi-autonomes, de quoi faciliter les trajets urbains sans pour autant se reposer totalement sur l’intelligence artificielle (qui, de toute façon, ne se reposera jamais sur vous).
L’argument prix : le joker de Leapmotor
Si la
Leapmotor B10 a une carte à jouer sur le marché européen, c’est bien sur le terrain des tarifs. On parle d’un prix de départ qui pourrait venir titiller les 40 000 €, voire moins si les subventions gouvernementales sont au rendez-vous. À ce prix-là, Leapmotor espère séduire un public qui, jusqu’à présent, s’est contenté de modèles thermiques en fin de vie ou d’électriques aux prix prohibitifs.
Certes, la
B10 ne va pas redéfinir le concept même de mobilité électrique. Elle ne va pas non plus renverser la hiérarchie des constructeurs européens qui dominent le marché. Mais ce qu’elle propose, c’est une alternative sérieuse, fonctionnelle et surtout abordable. Les clients européens, souvent réticents à sauter le pas de l’électrique, pourraient bien y trouver une solution à leurs préoccupations économiques.