Nissan Ariya NISMO : Un essai sans essai, mais pas sans questions

Un SUV de 2,3 tonnes qui veut faire la course

Dans le coin gauche, l’Ariya classique. Un SUV électrique posé, qui fait son boulot sans faire de vagues. Dans le coin droit, la version NISMO, revue et corrigée par les sorciers de Nissan Motorsport. Le cœur du changement, c’est un groupe motopropulseur boosté à 435 chevaux (320 kW pour ceux qui comptent en électricité) et 600 Nm de couple.

Des chiffres qui, en soi, impressionnent autant qu’un PowerPoint d’un service marketing automobile. Sauf qu’ici, ça se traduit par un 0 à 100 km/h expédié en 5 secondes et une relance 80 à 120 km/h en 2,4 secondes. L’Ariya NISMO ne compte pas devenir une GT-R électrique, mais elle veut clairement faire comprendre qu’elle ne se traîne pas non plus.

Et ce n’est pas qu’une question de ligne droite. La transmission intégrale e-4ORCE a été recalibrée pour répondre 10 000 fois par seconde (oui, dix mille) et ajuster en permanence la répartition du couple. Concrètement, 60 % du couple part sur les roues arrière pour donner un comportement plus joueur. Nissan annonce 12 % d’amélioration de la stabilité en virage, un chiffre précis qui a probablement été trouvé en laboratoire à coups de capteurs et d’équations savantes.

Un NISMO sans bruit, mais pas sans sensations ?

Le problème avec les versions sportives électriques, c’est l’absence de cette brutalité mécanique, ce côté rugueux qu’on attend d’un badge NISMO. Ici, pas de V6 hurlant, pas de turbo qui souffle comme une locomotive sous stéroïdes, juste un moteur synchrone qui tourne en silence et envoie la sauce instantanément.

Pour pallier cette absence de caractère sonore, Nissan propose un mode « NISMO », censé accentuer la réactivité du moteur et, on l’imagine, donner un peu plus de nerf à la conduite. Reste à voir ce que ça donnera sur route… et si l’on n’a pas juste droit à un artifice électronique qui change l’affichage du compteur en rouge pour nous donner l’illusion de sportivité.

Un aérodynamisme de katana et des roues bien chaussées

Passons au look. Contrairement à certaines transformations NISMO passées, ici, le travail est plus subtil. Pas d’aileron grotesque ni de kit carrosserie exagéré, mais des ajustements visant à réduire la portance de 40 %. Concrètement, le coefficient de portance passe de 0,18 à 0,11, grâce à un splitter avant, un double diffuseur et un becquet type « ducktail ».

Les jantes de 20 pouces conçues par ENKEI ne sont pas là juste pour le show. Leur construction via le MAT Processpermet d’alléger la masse non suspendue tout en conservant la solidité. Chaussées de pneus Michelin Pilot Sport EV, elles doivent apporter plus de mordant en courbe… enfin, à condition que le poids du bébé (2,3 tonnes, rappelons-le) ne vienne pas trop perturber l’adhérence.

Un habitacle sportif… mais feutré

À l’intérieur, l’Ariya NISMO joue la carte de la sobriété, avec une ambiance typée sport sans tomber dans l’excès. Les sièges renforcés en suédine promettent un bon maintien latéral, sans tomber dans l’inconfort des baquets trop rigides. Surpiqûres rouges, affichage digital spécifique et quelques touches NISMO bien placées viennent rappeler qu’on est dans une version spéciale.

Mais ce qui surprend, c’est ce clin d’œil japonais : des inserts façon bois brûlé inspirés de la technique du Shou Sugi Ban. Une finition inattendue sur une sportive, mais qui donne un cachet particulier à l’ensemble.