Volvo ne parle plus de voitures, mais de plates-formes logicielles sur roues. L’ES90 est construite sur la SPA2, une architecture qui, contrairement aux anciennes générations, ne se repose plus sur le bon vieux hardware mais sur la Volvo Cars Superset. Derrière ce nom qui évoque un programme d’entraînement à la salle de sport, se cache en réalité une pile technologique modulaire regroupant matériel, logiciels, intelligence artificielle et mises à jour OTA (Over The Air).
L’idée ? Abandonner les évolutions mécaniques à mi-carrière pour laisser les ingénieurs bidouiller directement le cerveau de la voiture, à distance. Un bug sur l’ABS ? Un capteur qui flanche ? Une autonomie qui s’effondre après trois mises à jour ? Tout peut être corrigé en ligne, comme une application mobile. Sauf que, cette fois, c’est une berline premium à 80 000 € qui est concernée, et pas votre smartphone.
Si Volvo s’emballe autant sur le côté logiciel, c’est que l’ES90 embarque un double ordinateur central NVIDIA DRIVE AGX Orin, un monstre capable d’effectuer 508 trillions d’opérations par seconde. Pour ceux qui ont décroché en maths après la règle de trois, disons que c’est huit fois plus puissant que le système précédent, le DRIVE Xavier.
Pourquoi tant de puissance ?
À terme, Volvo veut aussi faire passer le modèle d’apprentissage profond de l’IA de 40 à 200 millions de paramètres, ce qui signifie que la voiture deviendra de plus en plus intelligente à mesure qu’elle accumulera des kilomètres.
Une voiture qui apprend et qui s’adapte, c’est bien. Une voiture qui devient plus futée que son conducteur, c’est… autre chose.
Volvo a toujours été le champion du monde de la sécurité, mais avec l’ES90, le constructeur passe encore un cap. Baptisée "Safe Space", sa technologie repose sur un attirail militaire de capteurs lidar, radars, caméras et ultrasons. L’objectif ? Une perception du monde en temps réel et à 360 degrés.
En clair, votre ES90 vous voit sous toutes les coutures.
Ajoutez à cela une intelligence artificielle entraînée à repérer le moindre écart de trajectoire, et vous obtenez une voiture qui pourrait bien anticiper vos erreurs avant même que vous ne les commettiez. Une bénédiction pour la sécurité, un cauchemar pour les amateurs de conduite "engagée".
C’est bien beau de faire de l’ES90 un ordinateur géant, mais son plaisir de conduite dans tout ça ?
Mystère. Pour l’instant, Volvo garde le silence sur les spécifications techniques, notamment sur la puissance du moteur et l’autonomie exacte de la batterie. On sait seulement qu’elle sera 100 % électrique et qu’elle partagera sa base technique avec l’EX90.
Si on suit cette logique, on peut s’attendre à :
Mais pour savoir si l’ES90 est une berline dynamique ou un tank roulant sur circuit imprimé, il faudra attendre les premiers essais.
Les promesses de Volvo sont claires : cette ES90 ne sera pas qu’une simple voiture, mais une plateforme évolutive où le logiciel dicte l’expérience de conduite.
D’un côté, c’est une avancée majeure : votre voiture ne vieillira plus comme avant, elle pourra s’améliorer au fil du temps avec des mises à jour régulières. Plus besoin d’attendre un lifting ou un restylage, votre Volvo changera sans même que vous ayez à la revendre.
Mais d’un autre côté, on est en droit de se poser une question :
Que se passe-t-il si un bug survient ?
Car après tout, toute cette architecture logicielle repose sur un équilibre fragile entre mises à jour bienvenues et catastrophes numériques potentielles. Et si l'on en croit l’expérience des mises à jour sur smartphone, ce qui est censé améliorer les performances finit parfois par tout ralentir.
Volvo réussira-t-il à éviter ces pièges ? Réponse en 2025, lorsque la Volvo ES90 fera officiellement ses débuts.
La Volvo ES90 marque un tournant dans l’industrie automobile : le passage définitif du hardware au software. Son véritable moteur, ce ne sont plus des pistons, mais des algorithmes capables d’évoluer.
Mais dans ce monde où tout est défini par des lignes de code, que restera-t-il de l’ADN Volvo ? L’expérience de conduite ne sera-t-elle plus qu’un détail, au profit d’une intelligence artificielle omniprésente ?
La marque suédoise veut rassurer : cette ES90 est toujours une voiture, faite pour rouler. Mais elle sera aussi la première à vous observer, à vous corriger, et surtout… à ne jamais vous laisser totalement seul au volant.
Bienvenue dans l’ère de la conduite sous surveillance.
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