Je vous le dis tout de go, depuis leur apparition, je n’aime pas les monospaces. Ils sont gros, ont souvent un comportement pataud et me donnent la sensation d’être assis sur une chaise de bureau, moi qui n’apprécie pas d'être haut perché et qui ai du mal à me sentir bien dans quelque chose de plus haut qu’une Caterham !
C’est donc un peu à reculons que je suis parti en direction de la Provence pour l’essai de la Citroën C4 Grand Picasso dans sa nouvelle motorisation Blue HDi 120, équipée de la boîte de vitesses automatique EAT6, également nouvelle. Si vous pensez que c’est le moment que je choisis pour vous annoncer que j’ai changé d’avis, c’est raté, mais je dois admettre, un peu contre mon gré, que la dernière mouture de la C4 Picasso est esthétiquement réussie et que c’est de loin le monospace que je préfère en terme de design.
Espace à vivre :
Le Picasso n’est pas nouveau et n’est sans doute plus une surprise pour grand monde, excepté pour moi qui n’avais même jamais vu l’intérieur. Je dois dire que j’ai été agréablement surpris par les sièges avant, très confortables et dont les appuie-tête me rappellent ceux des première classe d'un TGV. Il est d’ailleurs possible de les choisir chauffants et massants, j’ai passé mon tour sur le chauffage, à la vue des 35 °C extérieurs, mais ai profité d’un massage qui mériterait un peu plus de force. L’instrumentation est complète et les deux écrans (7'' tactile et 12'' avec toutes les informations) sont faciles d’usage et de lecture. Fausse note pour le levier de commande de boîte de vitesse, situé derrière le volant, en haut à droite, aussi peu esthétique que pratique.
À l’arrière, nous trouvons une rangée de trois sièges indépendants, dans la norme du segment. Leur assise est toutefois confortable, même si, une fois de plus, je n’aime pas cette position trop typée « chaise de table ». Je passe rapidement sur les 2 sièges supplémentaires logés dans le coffre, qui ne serviront qu'en appoint pour des trajets les moins longs possible. Le coffre, quant à lui, est vraiment très grand (en configuration 5 places) et pratique.
Nouveau moteur, nouvelle boîte :
Le comportement routier est tout à fait correct, bien que le roulis soit important en courbe. La voiture s’affaisse sur ses suspensions, emmenant tous les passagers contre les portières côté extérieur au virage, mais elle garde son cap et, à moins de vouloir vous débarrassez de vos enfants, vous ne conduirez jamais de façon à l’en faire dévier. Je dois avouer que c’est une voiture tout de même agréable pour faire de la route, surtout aux places avant. J’ai cependant pris la peine de faire une quinzaine de kilomètres à l'arrière et je n’ai pas de reproche particulier à faire, le confort restant préservé.
Je sens que vous vous impatientez et que vous attendez de savoir ce que vaut ce nouvel ensemble boîte-moteur. Nous avions déjà pu découvrir ce moteur sur l’essai de la Citroën C4 et la boîte de vitesse sur l’essai de la Peugeot 308 GT. La boîte de vitesse EAT6 ne souffre toujours pas la critique, elle est réactive, bien calibrée et ne passe pas son temps à chercher sur quelle vitesse se placer, même s’il lui arrive de temps à autre de changer de rapport là où je ne l’aurais pas fait, notamment des rétrogradages que je ne jugeais pas utiles. Cependant, il reste possible de conduire sur le rapport que l’on souhaite en sélectionnant le mode « manuel » de la boîte et de passer les rapports via les palettes (un peu petites) au volant.
Le moteur, quant à lui, je l’avais déjà trouvé un peu juste dans la Citroën C4, et c’est sans surprise que je l’ai jugé encore plus juste dans un véhicule ayant une aérodynamique moins bonne et un poids supérieur. Il demande régulièrement de descendre d’un ou deux rapports pour relancer le Grand C4 Picasso, même sur une simple voie sinueuse ou bien dès que la route s’élève. Mais le duo avec la boîte, rapide, qui se charge de descendre ces rapports pour nous, est un vrai plus, nous épargnant de jouer du levier trop souvent. J’aurais quand même préféré un moteur ayant un peu plus de pêche en bas du compte-tours, évitant ces changements de vitesse et préservant par conséquent la consommation réelle. Autre point négatif, le fait de devoir régulièrement se placer sur un rapport plus bas ou de devoir relancer entraîne un bruit de moteur peu plaisant et trop présent dans ces conditions. Dommage, car une fois la vitesse plus ou moins stabilisée, le moteur se montre tout à fait discret, un avantage non négligeable sur les longs trajets (auto)routiers.
Pour revenir rapidement sur la consommation évoquée plus haut, la Citroën C4 Grand Picasso BlueHDi S&S est officiellement donnée pour 3,9 L au 100 km en moyenne et 103 gr de CO2 par kilomètre. À mon avis, ces affirmations émanant des constructeurs, quels qu’ils soient, ne trompent plus personne, tablez plutôt sur une consommation autour des 6,8 L au 100 km, ce qui reste tout à fait correct.
Ce n’est clairement pas une révolution, mais acheter une C4 Picasso ne peut pas nous décevoir. C’est bien équipé, assez confortable et spacieux. Le moteur est un peu juste et je pense que le BlueHDi 150 ch est plus agréable au quotidien sans consommer beaucoup plus en condition réelle. Pour ma part, et en restant chez la marque aux chevrons, je pencherais plutôt pour une Citroën C5.
2021 53739 km Manuelle Diesel
2024 22350 km Manuelle Essence