Une question de valeurs…
Véritable incarnation de la modernité automobile, à la fois statutaire, technologique et synonyme de plaisir, le SUV semble libérer son conducteur. Il dévoile une aspiration d’évasion et d’expérience nouvelle, même si cet imaginaire du véhicule tout-terrain sortant des sentiers battus relève surtout du fantasme !
Avec Stelvio, Alfa Romeo compte bien prouver que son savoir-faire peut se conjuguer avec ces aspirations. Pour y arriver, les concepteurs ont repris la plateforme de la berline Giulia. Cette plateforme fait la part belle à la légèreté en employant, notamment, de l’acier haute résistance et de l’aluminium pour la poupe, le capot, les amortisseurs et même les moteurs. Sur la balance, mon Stelvio ne pèse que 1 660 kg.
Côté style, cette Alfa en impose comme il se doit. Si on retrouve la calandre caractéristique en forme de V et les optiques effilées, le Stelvio ne fait pas dans la dentelle, avec une garde au sol relevée de 65 mm (soit 20 cm au total), une position de conduite rehaussée de 19 centimètres, pour une longueur de 4,69 m. Un gabarit qui le place juste en face des Mercedes GLC, BMW X3 et autres Porsche Macan.
Bien entendu, avec un tel volume, le Stelvio est du genre pratique. Son hayon arrière s’ouvre électriquement pour libérer un seuil de chargement relativement haut, mais un plancher parfaitement plan. Le coffre, pour sa part, promet une capacité de 525 litres et se veut extensible via une banquette arrière rabattable.
Sous le capot, les ingénieurs là aussi proposent, pour l’instant, deux motorisations. La première est un turbo diesel 2.2 JTDm de 210 ch et 470 Nm de couple, alors qu’en essence un 4 cylindres 2 litres turbo annonce 280 canassons pour 400 Nm de couple. Avant la fin de l’année, des versions plus frugales feront leur arrivée avec un diesel de 180 chevaux et un essence de 200 chevaux. La Quadrifoglio est également au programme. Son V6 de 2,9 litres biturbo de 510 chevaux catapulte la Stelvio parmi les SUV les plus performants au monde.
Stelvio : un SUV fait pour la route
Le col du Stelvio est le plus haut col routier des Alpes italiennes avec 2 758 mètres d’altitude. Situé au nord-est de Bormio, dans le parc national du Stelvio, c’est aussi le second plus haut col routier de toutes les Alpes après celui de l’Iseran (2 764 m). Les soixante lacets que compte la route, dont 48 numérotés sur des pierres du versant nord, et les 26 kilomètres d’asphalte en font une attraction pour les fans de virolos.
Avec un tel pedigree, l’Alfa Romeo Stelvio se devait d’offrir un comportement routier de haut vol. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne nous a pas déçus ! En dépit de sa hauteur de caisse, a priori inappropriée pour enchaîner les zigs et les zags, il se joue des conditions et raffole des virages. Armé de ses 4 roues motrices, il ne connaît aucun problème de motricité et grâce à ses suspensions pilotées, il maîtrise ses mouvements de caisse, se place gentiment au freinage et enroule comme nul autre autour des virages. Voilà qui est plutôt peu commun pour un SUV…
Cependant, on devra s’arrêter aux bornes du bitume. Le Stelvio est conçu pour la route et non pour le tout terrain ! Il ne propose aucun réducteur, voire blocage de différentiel capable de le faire crapahuter dans les montagnes. La gadoue vous attire ? Passez votre chemin, l’élégant ne se salit pas les roues !
Ce comportement routier digne d’une berline sportive se paye par un confort… de berline sportive ! À savoir : plutôt ferme. On l’apprécie malgré tout pour son espace intérieur et pas pour sa technologie embarquée. S’il est bien pourvu avec les assistances à la conduite, le régulateur de vitesse adaptatif, l’avertisseur de collision, etc., son système multimédia est au goût du jour de… juillet 2012. Écran de 8,8 pouces non tactile, GPS dépassé, connexion compliquée. Magneti Marelli (fournisseur du multimédia) a beaucoup de travail pour récupérer son retard flagrant.
Prix compétitifs ?
Tout commence à 41 300 € pour le Stelvio 2.2 JTDm de 180 ch Q2 pour se finir à 55 600 € pour le Stelvio 2.0 Turbo 280 Q4 Lusso. Un tarif bien en dessous des prix pratiqués par la concurrence teutonne et pour un équipement plutôt complet. On regrette seulement qu’au chapitre de la consommation notre modèle essence se soit avéré glouton avec une moyenne de 13,4 l/100 km. Il est vrai que nous nous sommes régalés de son comportement routier et nous avions le pied droit très lourd.
Stelvio or not Stelvio ?
Les conducteurs d’aujourd’hui attendent de leur voiture qu’elle renouvelle leur expérience de conduite. Que le temps du déplacement, vécu comme une contrainte, devienne un moment de plaisir. Que l’interaction avec la machine soit intuitive et que cette dernière offre un habitacle accueillant, personnalisable et aussi reposant que l’intérieur de sa propre maison.
Malheureusement, ce nouvel Alfa Romeo Stelvio n’est, pour l’instant, pas capable de répondre à tous ces besoins. Car, s’il offre un comportement dynamique au-dessus du lot (équivalant à la référence : le Porsche Macan), sa finition et surtout son système multimédia gâchent l’ensemble. Le Stelvio est fait pour ceux qui privilégient le plaisir de conduite avant tout… Une vraie Alfa Romeo dans le plus pur esprit du trèfle !
Note : 14/20
Bien vu :
- Comportement
- Moteur/Boîte
- Tarif contenu
- Espace à bord
À revoir :
- Style grossier pour une Alfa
- Qualité de l’habitacle
- Multimédia
Photographe : Etienne Rovillé
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