Essai honda jazz 1 3 i vtec cvt une vraie polyvalente

Honda a remodelé sa Jazz qui n'est plus un petit monospace, mais une véritable citadine polyvalente, sans lui faire perdre ses atouts principaux : une habitabilité et une modularité au-dessus de la concurrence. Mais tient-elle le coup au volant, surtout en l'absence de Diesel et d'hybride. Car la nouvelle Jazz version 2015 se consomme exclusivement en essence, avec boîte manuelle ou CVT. C'est cette dernière version que nous avons eue à l'essai.
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6 400 : c’est le nombre de voitures que Honda a vendu en France sur les onze premiers mois de l’année 2015. Malgré une hausse de 2 % par rapport à 2014, c’est largement insuffisant pour un constructeur ambitieux et renommé qui, il y a une petite dizaine d’année, écoulait encore près de 15 000 modèles par an dans l’hexagone. La faute à un manque criant de points de ventes (95 seulement), mais aussi à une gamme qui n’était pas vraiment en phase avec les attentes du marché. Cela devrait aller mieux avec l’arrivée au catalogue de deux nouveaux modèles, le HR-V et la Jazz.

On l’a vu avec notre essai, le HR-V couvre deux segments en vogue : les crossovers urbains et les crossovers compacts. Comme il est stylé, moderne et bien équipé, ce devrait être le carton assuré. La Jazz quant à elle a quitté ses habits de monospace urbain pour enfiler ceux de citadine polyvalente. Elle concurrence donc désormais directement les Renault Clio et Peugeot 208, autrement dit les voitures qui se vendent le plus en France. Le recentrage semble a priori pertinent. Encore faut-il que cette nouvelle Jazz de troisième génération dispose d’arguments qui le soient tout autant. C’est ce que nous sommes allés vérifier dans le Bordelais, aux alentours de Saint-Emilion.

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Essai Honda Jazz : le style et les dimensions

La nouvelle Jazz est donc une citadine polyvalente, mais elle a conservé quelques restes, dans sa ligne, de monospace. Le dessin s’étire presque d’une seule traite du bouclier avant jusqu’à la fin d’un pavillon qui ne plonge que très légèrement. La rupture est cependant consommée avec le hayon convexe cerclé par des phares débordants. Cette Jazz affirme un peu sa personnalité avec une calandre fine et barrée de chrome, des feux légèrement stylisés et des feux de jour à LED positionnés de façon verticale près des antibrouillards. Le profil et la partie arrière restent très sages, nous avons affaire à une voiture discrète. Presqu’un manque de personnalité. Mais au moins elle ne risque pas d’effrayer le client par un style « différent », comme celui de la Civic.

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Pile dans la norme en termes de longueur avec ses 4 mètres, la nouvelle Jazz gagne 9 centimètres par rapport à l’ancienne génération. Et 3 centimètres d’empattement (2,53 mètres). Basée sur la même plateforme modulaire que le HR-V, avec le réservoir d’essence placé sous l’habitacle, elle en profite donc pour offrir à ses occupants une habitabilité record. Et à leurs bagages un volume de coffre bien supérieur à celui de ses concurrentes : 354 litres, c’est autant qu’une compacte, ou presque. Ce volume passe à 1 314 litres avec plancher plat lorsque les sièges arrière sont rabattus. Des sièges bien évidemment « magiques » selon la formule du constructeur, c’est-à-dire dont l’assise se remonte vers le dossier pour libérer un espace de chargement conséquent derrière les sièges avant. Toujours aussi pratique !

Essai Honda Jazz : la vie à bord

Pas tout à fait au même niveau que celui du HR-V, l’habitacle de la nouvelle Jazz s’est modernisé. En témoignent cet écran du système multimédia parfaitement intégré dans la planche de bord et ces commandes de climatisation tactiles. Les plastiques durs ne sont pas forcément majoritaires grâce à la présence de matière laquée et de cerclages aluminium sur la planche de bord, ainsi que de (faux) cuir devant le passager avant. Les ajustages sont quant à eux précis et selon notre jugement, on se rapproche plus de la finition intérieure d’une Peugeot 208 que de celle d’une Renault Clio. C’est un bon point mais il ne vaut que pour le niveau Exclusive Navi qui était celui de notre modèle d’essai. Les niveaux intermédiaires et inférieurs abritent un habitacle plus bas de gamme.

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Quoi qu’il en soit, on profite au volant d’un bel espace aux coudes et d’une ergonomie réussie. Les commandes tombent bien sous la main et l’écran tactile est à bonne hauteur pour les yeux. Les rangements sont petits, mais nombreux, on apprécie particulièrement celui qui permet de poser une petite bouteille ou une canette à gauche du volant. Les sièges sont accueillants et même moelleux mais on sent vite qu’il manque quelques appuis au niveau des lombaires pour supporter les longs trajets. L’équipement est très complet, bien plus qu’avec l’ancienne version et même si nous disposions d’une finition haute à 20 000 euros, on ne peut que se réjouir de trouver un système de freinage automatique d’urgence, l’alerte de franchissement de ligne, la reconnaissance des panneaux de signalisation, le passage automatique feux de route/feux de croisement, les sièges chauffants, etc.

Essai Honda Jazz : à conduire

On l’a vu avec le HR-V, la plateforme modulaire qui constitue désormais la base des petites Honda est bien née. Ce qui se traduit sur la route par un comportement très sain, une absence de roulis et une agilité qui va de pair avec le calibrage réussi de la direction, c’est pratique pour la ville. La Jazz se conduit facilement et est capable d’enchaîner des virages rapides sans manifester de sous-virage excessif. Le tout avec un niveau de confort acceptable : les suspensions ont été calibrées pour les routes européennes, même si ce modèle est fabriqué au Japon.

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Un autre élément mécanique a été calibré pour l’Europe : il s’agit de la boîte automatique CVT (variation continue) qui accompagne dans le cas de notre modèle d’essai le seul moteur disponible dans la gamme, un tout nouveau 1.3 i-VTEC essence atmosphérique de 102 chevaux. Moins bruyante à l’accélération que l’ancienne boîte CVT de la Jazz de génération précédente, elle égrène ses (faux) rapports en souplesse sans pour autant effacer une légère sensation de patinage au démarrage. Le manque de couple à bas régime du moteur (seulement 123 Nm à partir de 5 000 tours/min) y est pour quelque chose, mais il est possible de compenser cette faiblesse en jouant des palettes au volant pour monter ou baisser les rapports manuellement. Le fait que l’ensemble moteur-boîte ne se montre vif qu’à régime élevé joue sur la consommation : 6,9 litres/100 km selon nos relevés, c’est un peu haut.

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En fait, ce moteur aurait bien besoin d’un peu d’assistance…, au hasard celle d’un moteur électrique, qui apporterait notamment ce couple manquant à bas régime et justifierait l’usage d’un bloc à cycle Atkinson. On rappelle que cette technique, utilisée notamment par Toyota sur sa Prius, permet, grâce à une phase de détente plus longue que celle de la compression, d’obtenir un meilleur rendement. Ses désagréments, dont un couple assez faible, sont théoriquement compensés par le système de calage variable des soupapes VTEC de Honda. Mais au final, les sensations ressenties au volant ne font qu’amplifier les regrets quant au refus du constructeur de continuer à commercialiser sa Jazz en version hybride. Pourtant au Japon, elle existe bien avec moteur thermique de 100 ch, moteur électrique de 30 ch et boîte double embrayage 7 rapports : ce serait parfait pour affronter la Toyota Yaris HSD sur nos terres et satisfaire la clientèle qui jusqu’à présent achetait la Jazz à 40 % en version hybride.

Essai Honda Jazz : conclusion

Honda joue la bonne partition avec sa nouvelle Jazz, même si une fausse note fait tache : l’absence de version hybride. Mais pour le reste, nous avons affaire à une citadine moderne et bien équipée, qui se fait la championne de l’habitabilité et du volume de coffre. Son style un peu passe-partout qui conserve les stigmates de son passé de monospace urbain ne la sert ni ne la dessert. Quant aux tarifs, ils évoluent de 16 100 à 20 240 euros. Le ticket d’entrée est un peu élevé, mais le rapport équipement/prix est plus que correct.

Note : 14/20

Bien vu
- L’habitabilité et le volume du coffre
- Les équipements nombreux et modernes
- L’agilité de conduite en ville et sur route

À revoir
- L’agrément pas totalement optimisé de la boîte CVT
- La consommation un peu élevée du moteur 1.3 i-VTEC 102 ch
- L’absence de version hybride

 

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