Prenez un Smart #5 "classique" (terme ici employé par pitié), rajoutez-lui deux bandes rouges façon jogging de tuning, collez-lui des étriers de frein peints à la truelle, un volant en Alcantara avec des LED rouges pour vous rappeler que vous êtes en BRABUS Mode — et voilà. L’ensemble repose sur quatre galettes de 21 pouces appelées Monoblock Z, ce qui ne veut rien dire pour les non-initiés, mais sonne comme une pièce d’armement soviétique pour les autres.
On retrouve aussi du rouge dans l’habitacle. Surpiqûres, ceintures de sécurité, inserts : tout y passe. Le raffinement ? Laissez ça aux autres. Ici, on joue dans la catégorie "je te double sans bruit mais avec du style", ce qui est probablement la forme de provocation la plus raffinée de cette décennie.
Sous cette carrosserie de SUV qui semble avoir fait un stage intensif chez Brabus Gym, on découvre une architecture 800V, soit de quoi faire pâlir une prise domestique et accélérer la charge bien plus vite que les négociations salariales. La batterie de 100 kWh, dont 94 utiles, accepte jusqu’à 400 kW de charge en courant continu. Résultat : 10 à 80 % en 18 minutes. C’est à peu près le temps qu’il faut pour recharger un téléphone... des années 2000.
En autonomie, la fiche technique annonce jusqu’à 540 km selon la norme WLTP. Un chiffre optimiste comme un discours de fin d’année présidentielle, mais raisonnable pour une voiture de ce calibre. Cela dit, évitez de lancer trop souvent le mode Launch, ou la batterie se videra plus vite que les stocks de PlayStation à Noël.
Avec ses 2 378 kg sur la balance, le Smart #5 BRABUS n’est pas un poids plume. Pourtant, il parvient à rester dans la catégorie "SUV dynamique", notamment grâce à ses deux moteurs électriques et ses quatre roues motrices. Le couple de 710 Nm vient vous rappeler à chaque feu vert que la gravité est une suggestion, pas une loi.
Vitesse de pointe limitée à 210 km/h, bien sûr, histoire d’éviter que les pneus n’éclatent de rire. Et comme le veut la tendance actuelle, vous aurez droit à une simulation sonore de moteur thermique. Car rien ne vaut un bon vieux "vroum" digital pour flatter l’égo en silence.
À bord, les passagers sont reçus comme dans un studio de postproduction hollywoodien. Deux écrans OLED de 13 pouces, dont un dédié au passager avant (histoire de zapper pendant que le conducteur se prend pour Ayrton Senna), affichent tout, tout le temps. Ajoutez à cela un système audio Sennheiser avec 20 haut-parleurs, une enceinte centrale rétractable et une compatibilité Dolby Atmos 7.1.4... pour écouter France Inter en haute-fidélité multidirectionnelle.
On note aussi un toit "Halo" panoramique, des sièges chauffants et ventilés, des LED multicolores pour l’ambiance et des pédales sport qui ne changeront rien à vos chronos, mais flatteront vos mocassins à glands. Et bien sûr, des badges BRABUS. Partout. Même là où personne ne regarde.
Le tarif français n'est pas encore connu, mais on sait que sur le sol du vieux contient le traif moyen serait fixé aux alentours de 62 000 €, soit environ 4 000 € de plus que la version Summit Edition, plus baroudeuse et moins pressée. En Allemagne, le prix descend légèrement sous 61 000 €, ce qui n’est pas sans ironie pour un modèle censé vous faire monter dans les tours. Les commandes ouvriront dès le 24 avril 2025, avec une livraison prévue au compte-goutte sur les trimestres suivants. En fonction des stocks, des batteries, du moral des transporteurs et de la météo à Shanghai.
Ce nouveau chapitre entre Smart et Brabus prolonge une histoire d’amour électrique vieille de plus de vingt ans. Une époque où les petits modèles urbains se prenaient pour des missiles sol-air. Avec ce #5 BRABUS, la logique est poussée à l’extrême : on prend un SUV déjà généreusement motorisé, on ajoute du muscle esthétique et un soupçon de théâtre numérique. Résultat : un pavé de watts dans la mare des SUV allemands premium.
Mais au fond, ce Smart #5 BRABUS n’essaie pas d’être raisonnable. Il n’en a ni le besoin, ni l’envie. Il est là pour ceux qui veulent doubler en silence, imposer en volume, et s’amuser de l’ironie de conduire un tank électrifié signé d’un préparateur réputé pour ses versions biturbo de Classe E.
En résumé, il ne révolutionne rien. Il confirme juste que l’électrique peut être aussi extravagant qu’un cabriolet en janvier : inutile, mais diablement réjouissant.
Oubliez tout ce que vous savez sur Smart. La Smart est cette voiture dont le gabarit a toujours été comparé à des bennes à ordures qui jonchent les... Voir plus
Avec l’arrêt de son iconique Fortwo, Smart repart de zéro pour écrire une nouvelle histoire. Après la décevante #1, le constructeur a la pression a... Voir plus
2019 35316 km Manuelle Diesel
2017 62740 km Automatique Diesel