C’était pas gagné !… Et pourtant
Autant vous le dire tout de go : je suis pas coutumier du
camping, et encore moins du
camping-car.
Que voulez-vous, mes origines lusitaniennes m’ont porté chaque été vers les rives de l’océan Atlantique, dans un village à 25 km au-dessus de
Porto. Mon père y a construit sur le terrain du logis de son enfance sa dernière demeure. Et comme il fallait en profiter et la remettre en état chaque année, je n’ai connu presque que cela comme vacances d’été.
Je sais ! Pas de quoi pleurer…
C’est juste pour vous prévenir que mon regard sur ce genre d’engin n’est vraiment pas soumis à un souvenir d’enfance ou je ne sais quoi d’autre qui pourrait fausser mon jugement.
Et j’avoue que mon California d’essai ne me déplaît étrangement pas.
Son allure générale reprend les codes de la dernière génération de la Caravelle, de laquelle il est issu. Mais, ma version bicolore et haut de gamme lui donne vraiment un « sex-appeal » particulier. Il a quelque chose de moderne avec ses optiques à LED, ses boucliers enveloppants, sa calandre large et plongeante, mais aussi ses rétroviseurs et quelques chromes par-ci, par-là.
Évidemment, l’élément le plus « emblématique et visible » est sans aucun doute son support latéral de «
pergola ». Il dévoile dès le premier regard sa particularité. Les spécialistes verront également son faux toit qui, une fois relevé, articule une tente couchette pour 2 personnes. Elle repose sur un sommier et peut s’ouvrir vers l’infini pour élargir son horizon ou son imagination.
À l’arrière, un grand et lourd hayon s’ouvre en hauteur pour donner accès au coffre. Il est compartimenté pour se transformer, au besoin, en lit 2 places grâce à la banquette arrière. Elle coulisse sur des rails pour s’incliner à plat avec lui. Ici, il suffit de déployer le matelas pour se jeter dans les bras de Morphée. Dernier détail : à l’arrière gauche du California, une prise de raccord au réseau électrique alimente l’habitacle en électrons. Ce réseau est nécessaire, car la batterie dédiée à cela n’est capable de tenir qu’un peu plus de 2 jours avec le «
réfrigérateur » en marche.
Oui, un réfrigérateur, un «
frigo » !
C’est là son deuxième secret.
En plus de se transformer en chambre double d’hôtel,
Volkswagen California accueille une kitchenette qui n’a rien à envier aux chambres de bonne parisiennes. Elle est livrée complète, avec la bonbonne de gaz alimentant 2 brûleurs de cuisson à allumage piézoélectrique et un évier. Celui-ci tire son eau d’un réservoir de 30 l. Les eaux grises sont également recueillies dans un bac de récupération, que l’on prendra la peine de vider à l’égout.
Et les affaires alors ?
Pas besoin de partir seulement avec une paire de tongs, un tanga et un marcel. Vous avez assez de place pour ranger plus de 4 grosses valises. Le California est d’ailleurs extrêmement, voire le plus astucieux dans ce domaine. L’habitacle regorge de rangements en tout genre, allant d’un coffre de toit à une penderie et un miroir de courtoisie pour se démaquiller. Mais son «
plus » absolu, c’est que les ingénieurs ont eu l’excellente idée d’intégrer les 2 chaises d’extérieur à la porte de la malle de coffre, alors que la table d’extérieur se cachera dans la porte latérale coulissante.
C’est du génie !
C’est gros !… Et pourtant
Il vous paraît immense ?
Il l’est… par rapport à une citadine.
Mais en réalité, il est super compact. Ce
California, basé sur un châssis MQB identique à celui d’une
Passat par exemple, allonge ses lignes sur 4,91 m. C’est quelques centimètres de moins qu’une Audi A6. Mais, le van étire sa carrosserie sur 3 cm de plus pour lui donner la stabilité nécessaire. On arrive à une largeur de 1,90 m.
Le plus important pour ce genre de véhicule, c’est la hauteur.
Ici, les concepteurs l’ont limitée à 1,99 m. Un chiffre qui lui ouvre les portes du paradis… euhhh… des parkings en front de mer, qui interdisent à ses homologues de plus grand calibre d’y pénétrer.
Comme cité plus haut, le
California T6.1 repose sur la plateforme modulaire MQB de VW. De fait, ce van profite des dernières technologies du groupe pour rendre cette armoire normande vivable au quotidien.
Ma version, haut de gamme, est même équipée du châssis piloté par l’électronique. Ce
DCC propose 3 profils d’amortissement préétablis que l’on sélectionne par un simple bouton : normal, sport, confort. Une option valant son pesant d’or, mais qui rend le voyage vraiment plus agréable, que ce soit sur le macadam irréprochable d’une autoroute ou sur du goudron sinistré dans l’arrière-pays ariégeois. D’ailleurs, il s’accorde parfaitement avec le groupe motopropulseur de ma version.
Tous les
California sont aujourd’hui propulsés par
un moteur à 4 cylindres de 2 l carburant au mazout. Ce TDI accumule 150 ou 204 chevaux. Cette dernière puissance profite même d’une boîte de vitesses automatique à double embrayage et 7 rapports. Vous vous en doutez, le choix de cette transmission s’impose pour la facilité d’usage qu’elle promet. Elle sied à merveille à l’esprit du California. Douce, même délicate pour un tel engin, on peut la positionner d’un mouvement du levier pour en sortir sa quintessence en mode « S », et ainsi dépasser au plus vite pépé qui roule avec sa C3 à la moitié de la vitesse limite. Cerise sur le capot, cette
DSG7 est pilotable via des palettes au volant.
Si vous êtes du genre à vagabonder hors des sentiers battus, sachez que ma version est également pourvue d’une transmission intégrale. Celle-ci a été une bonne compagne pour sortir mon
California d’un «
parking »… que dis-je… d’une «
dunette » de sable. Ces versions à coupleur
Haldex peuvent même pousser le vice avec un blocage mécanique du différentiel arrière et un assistant en descente. Attention tout de même : sa garde au sol et son poids d’enclume dépassant les 2,4 t limitent clairement ses compétences en tout-chemin.
Une masse qui, malgré les 204 chevaux et 450 Nm de couple disponible dès 1 400 tr/min, ne fait pas de lui une
GTi non plus.
Le
California 2,0 TDI 204 DSG7 4MOTION a besoin de 9,9 secondes pour passer de 0 à 100 km/h. Par contre, une fois lancé, le couple pousse franchement ce bloc d’acier. Les relances sont vives et ne craignent pas la montagne ni les autoroutes. Une bonne performance, surtout que ce 4 pattes sait rester assez discret à vitesse stabilisée. Merci, le double vitrage !
Terminons par la case portefeuille…
L’acheteur lambda du
Volkswagen California, étant (dans la plupart des cas) aussi un amoureux de la nature, sera heureux d’apprendre que son van aménagé n’est pas un monstre de gourmandise. Il consomme son mazout avec «
modération », surtout lorsque l’on prend bien en compte son aérodynamique de pacotille.
J’ai pu réaliser plus de 1 300 km à son bord. L’ordinateur de bord affiche une moyenne fixée à 8,4 l/100 km. Son appétit n’est pas à négliger, mais pas de quoi crier au scandale… Bien au contraire ! Cela reste très mesuré.
Cerise sur le capot, le réservoir de mon California était pourvu de l’option « gros tanker » de 80 l. C’est donc 10 l de plus que celui de série, et il coûte une poignée d’euros pour faire passer son autonomie d’environ 800 à plus de 900 km. On est loin du rayon d’action d’une voiture électrique… hein !!! Ce qui est moins vrai pour le tarif.
La
gamme Volkswagen California débute à 64 900 € avec le
California TDI 150 Beach
Camper. Mais, soyons francs, il est plutôt du genre dépouillé, et c’est tout l’inverse que l’on demande à ce genre de machine. Il est donc «
nécessaire » de reluquer le haut de gamme, le
California Ocean. Mais, celui-ci fait grimper l’addition à 85 100 €, alors que mon superbe van aménagé, full option, est quant à lui vendu à un peu moins de 110 000 €…