Essai Renault Megane RS Trophy R : l'épouvantail des circuits

L'histoire commence un beau matin d'été à la rédaction. J'arrive, comme d'habitude, vers 9 heures au bureau. Sur mon poste de travail, un pli m'attend. Avant de l'ouvrir, étant un peu joueur, je le tâte pour en deviner le contenu. Une forme rectangulaire, emballée dans du papier bulle, en dépasse. Je finis de décacheter l'enveloppe : c'est une " carte clé " badgée Renault.
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Je descends au parking…

Pour trouver l’engin, une seule méthode est efficace : appuyer sur le bouton de déverrouillage des portes, ce qui devrait enclencher les phares. Une lumière m’oriente alors vers le fond du parking. Cinquante mètres plus loin, me voici devant une Megane. Mais heureusement, même si de prime abord elle peut se confondre – de face – avec une banale 1.5 dCi, la lame type F1 revêtue de rouge m’indique d’emblée que c’est une RS. Je passe du côté de la portière, et là plus de doute. Il s’agit de la version la plus exclusive de la Megane RS, produite à 250 exemplaires, la Trophy-R.

Comment puis-je en être certain ? Les jantes de 19 pouces à bâtons style « Speedline » et le sticker latéral à damier rouge vif en bas des portes, ne mentent pas. Je passe à la poupe pour vérifier que le pot d’échappement en titane Akrapovic qui est, comme il se doit, bien au centre du diffuseur d’air laqué noir.

Les portes sont ouvertes !

Je dois faire mon boulot jusqu’au bout et découvrir l’habitacle de celle qui fût la reine des tractions sur la boucle nord du Nürburgring en tapant un chrono de 7’54’’36. Je tente de me glisser à bord, ce qui n’est franchement pas évident avec ces sièges monocoques Recaro Pole position en polycarbonate. Une fois installé, prière de ne pas trop chipoter, car le siège n’est réglable qu’en profondeur ! Devant moi, le spectacle n’est finalement pas très différent d’une Megane « normale », si ce n’est le volant, revêtu de suédine, un repère rouge trônant en son sommet… Nous atteignons le comble du luxe avec la présence du système multimédia R-Link et de la climatisation automatique.

Par contre, un coup d’œil sur le rétroviseur me permet de voir que la banquette arrière a bien disparu. Elle a été l’une des victimes du régime à sec que les ingénieurs de Renault Sport lui ont imposé. Et cela a bien fonctionné puisqu’elle a perdu pas moins de 101 kilos.

Sur le siège passager, une nouvelle enveloppe. La lettre qui s’y cache m’invite à prendre la route pour rejoindre notre circuit de La Ferté Gaucher. Le rédac-chef me l’a réservé pour la journée. Plus de temps à perdre, il me faudra deux petites heures pour sortir des bouchons de la capitale et atteindre la piste.

Ça déménage !

Véritable pistarde homologuée pour la route, notre Megane est rapidement éprouvante sur les pavés parisiens. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Avec son châssis Cup, ses amortisseurs Öhlins Road & Track, ses pneumatiques semi-slick à petits flancs Michelin Pilot Sport Cup 2 et son embrayage qui demande, à faible allure, un minimum d’attention pour ne pas caler.

Que me reste-t-il, dès lors ? Un moteur ! Une vieille connaissance… Mais on ne l’a jamais vu à pareille fête ! Ce 4 cylindres turbo de 2 litres semble être l’une des sept merveilles du monde. Toujours disponible, il permet de limiter les changements de rapports et il donne des ailes à la Megane ! Une vraie furie qui nous facilite la sortie du trafic routier en un quart de seconde. Cependant, son terrain de prédilection reste la piste et cela tombe bien, car j’arrive enfin sur le circuit.

Là, elle dévoile tout son savoir-faire…

Oubliez les habituelles compactes sportives, ici, le calibrage des commandes et la rigidité du châssis vous transportent dans un autre univers : celui des authentiques sportives taillées pour la piste. C’est à ce point rapide que le pilote se surprend à sous-estimer sa monture ! Pour en tirer sa quintessence, il faut freiner à chaque fois plus fort, plus tard, pour rentrer comme un boulet de canon dans la corde et y exploiter au mieux l’adhérence incroyable du train avant. Concernant l’arrière c’est simple, il est soudé au plancher.

Le moteur, malgré ses « petits » 275 chevaux, déborde de puissance et de couple. À chaque coup de pied droit, il me colle au baquet. La boîte mécanique à 6 rapports est proche de la perfection. Il faut juste recourir au double débrayage pour des passages sans accroc. Heureusement, le pédalier est parfaitement disposé à la danse des pieds !

Dans le cockpit, je me régale des grognements rauques et des détonations sourdes à chaque lever de pied. L’association des trains roulants et des pneumatiques permet de placer la belle au millimètre ! Le chrono tombe et la Mégane trône en tête du peloton, en distançant des supercars au cheval cabré 3 fois plus chères…

Photographe : Etienne Rovillé

Conclusion:

Ce n’est pas si cher payé !

Voilà une sacrée machine, à l’efficacité rare. Pensée pour la piste, mais homologuée pour la route, elle se pose en alternative crédible, sinon brillante à bon nombre de supercars Italiennes et de GT allemandes. Avec elle, le constructeur au losange démontre une fois de plus le savoir-faire des équipes de Renault Sport. La consommation, question secondaire pour une voiture de ce type, aura été d’une vingtaine de litres sur le circuit, alors que la moyenne se distingue par un modeste 10,3 l/100 km. À 45 000 € (somme demandée par la Régie pour son acquisition), cette Megane s’avère même être une affaire pour une auto capable de manger des véhicule deux fois plus puissant, à ceci près qu’elle n’est qu’une Megane.

Note émotionnelle : 20/20
Note de raison : 0/20

Bien vu :
- Les sensations de conduite
- Qualité de fabrication de l'ensemble
- Le train avant et son autobloquant

À revoir :
- Le tarif / à une Megane RS 
- Confort très ferme
- Elle reste une megane


Performance


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