Il faut bien l'avouer, cela fait toujours plaisir d'essayer une nouvelle Suzuki. Alors que les marques leader du marché installent leurs présentations aux quatre coins de l'Europe, la marque nippone n'a pas la partie facile pour faire le buzz. Le monde de l'automobile est un monde sans pitié et les ''cadors'' de la moto en Europe, champion du monde d'endurance pour la 13eme fois, ont beaucoup plus de mal à lutter contre les leaders du marché du quatre roues. C'est en Catalogne, autour de Barcelone que les Japonais avaient invité la presse européenne pour la découverte de leur SX4, S-Cross présenté en statique à Francfort. Dans un terrible marché où règne désormais une redoutable concurrence, le nouveau SUV se veut l'instrument qui permettra à Suzuki de résister. La vie n'est pas simple pour des constructeurs de cette dimension.
Un drôle de nom
Spécialiste incontesté du quatre roues motrices, avec Toyota et Land Rover, Suzuki avait un peu calé sur cette portion de marché pour cause évidemment de malus assassin. Alors que le Grand Vitara ou le Jimny garde des arguments certains à faire valoir lorsque les conditions l'exigent, la concurrence a imposé depuis quelques années un nouveau concept un peu illogique mais très prisé en ce moment : le SUV plus à l'aise sur le bitume qu'en tous chemins peu carrossables. Les gens de marketing ont même fait croire que ce drôle de concept est plus à l'aise en ville que n'importe quelle petite citadine pourtant taillée pour ça. Nissan, VW, Opel, Ford, Dacia, Renault, Peugeot ont même mis sur le marché des produits qui n'ont de baroudeur que le look. Suzuki, sans doute un peu naïvement, à tardé à prendre la roues des leaders. Il aura fallu la Swift, une véritable réussite, pour que ne sombre pas la marque japonaise. Pendant ce temps de réponse, les SUV envahissaient le paysage.
Alors, avec ce SX4 S-Cross, l'ambition est claire : profiter de la vague pour rester dans la course. En France, le réseau Suzuki est très souvent dynamique même s'il manque bien évidemment de force de pénétration. Malgré l'évident sympathie d'image dont dispose la marque, la gamme n'avait pas jusqu'à maintenant de quoi inquiéter les généralistes. C'est donc sur un marché qu'il connaît bien que le staff Suzuki a choisi de porter son offensive. Le SX4 n'avait pas vraiment réussi à séduire. Alors, les Japonais ont compris qu'il fallait oser.
Un concept car était présenté au Mondial 2012. Séduisant et original, il semblait annoncer un tournant important dans le design de Suzuki. Il y a loin de la coupe aux lèvres et le produit commercialisé en ce mois de septembre 2013 est bien moins séduisant. La faute à un bureau de design un peu trop conservateur qui a considérablement ''adouci'' les lignes pourtant fort dynamiques du projet initial. De plus le marketing a un peu pataugé en refusant de tourner la page du SX4. Avec SX4 S-Cross, on ne fait pas dans le facile à retenir. Tant pis, on va voir que pourtant, côté produit, il y a du très intéressant.
Pas facile en effet de rendre élégants ces SUV souvent taillés dans la masse. Pourtant, la clientèle ne semble pas vraiment soucieuse des lignes et galbes du produit. En témoigne le Duster. Alors, c'est sans doute une veille rengaine de journaliste essayeur pointilleux qui me fait dire que peut importe le flacon... Mais franchement, là, il y a un hic. Non pas que le SX4 S-Cross soit laid. Il entre dans le flot des SUV désormais mais franchement, vu le concept car, il y avait matière à bouger un peu les lignes.
Pas de fioritures mais un équipement digne des meilleurs du marché
Une fois installé derrière le volant, on aime décidément cette accessibilité des SUV. On retrouve les repères de la marque. Une planche de bord lisible, des commandes évidentes et un bloc central, commun aux modèles de la marque, avec un écran facile à déchiffrer. On aimerait quand même que les constructeur songe à l'inclure davantage dans l'angle de vision du conducteur. Du sérieux, du classique, pas de grigris inutiles, on fait dans le sérieux chez nos amis japonais. C'est quand même un peu tristounet mais quelquefois, cela vaut mieux que les décos à la Goldorak dont ils ont affublé quelques uns de leurs premiers modèles destinés au marché européen. Ah, la Liana....
Évidemment, les matériaux n'ont pas la douceur étudiée des modèles allemands ou français désormais, mais c'est du très correct et la sensation de qualité perçue est bonne. Habitabilité intéressante, reste quand même la modularité et l'aménagement d'espaces de rangements, les astucieuses françaises ne sont pas égalées sur ce modèle. Pas de souci pour glisser quatre adultes de bon gabarit avec des espaces aux épaules confortables.
Au volant, une fois la première impression bizarre passée, un léger flottement de l'avant du sans doute à des flans de pneumatiques un peu trop sous dimensionnés pour éviter l'impression de roulis, le S-Cross est plaisant à emmener sur des petites routes. La boîte est bien étagée, le moteur (l'essence dans la version essayée) prend ses tours. Il faut bien entendu monter un peu en régime pour trouver la puissance, au détriment bien sûr de la conso. Ce n'est surtout pas un foudre de guerre mais c'est un SUV très très honnête qui se sort aisément de situations un peu délicates.
Simplicité de gamme.
Pas de fioritures et de catalogue long comme un rapport d'expert , la nouveauté de Suzuki est équipée au choix de deux moteurs. Qui font tous les deux 1600 cm3, une cylindrée désormais très partagée dans ces segments. L'atmo, un Suzuki pur et dur qui, à l'usage, rempli fort honnêtement son rôle et qui positionne le S-Cross dans la moyenne des concurrents et le diesel, issu de Fiat, dérivé de celui du SX4, et qui là encore remplit correctement sa fonction. N'allez pas chercher le ''fun'', ce n'est en quatre roues, pas le genre de la maison. C'est sans doute dommage puisque l'on a vu que pour la Swift, les ingés se sont lâchés pour le plus grand bonheur des conducteurs encore amoureux des reprises et des sorties de courbe bien négociées.
Mais incontestablement, là ou les concepteurs ont voulu garder la main, c'est du côté de la gestion de la motricité. En effet, le conducteur du S-Cross peut à loisir, choisir entre plusieurs modes grâce à une ''molette''' qui permet d'opter pour différentes configurations. La normale ou l'auto qui choisit la traction avec légère décharge sur l'essieu arrière si petit problème, la ''Snow'' qui permet de stabiliser la voiture en cas de motricité scabreuse et la Sport qui rend la conduite plus dynamique. Quand à la position Lock, elle permet elle d'avoir autant de traction que de propulsion, un plus lorsqu'il s'agit de se sortir d'un mauvais pas.
Là ou Suzuki pourrait faire la différence, c'est incontestablement côté Bonus/Malus puisque les trois versions essence délivrent entre 127 et 130 grammes de C02 au kilomètre tandis que les deux versions diesel ''performent'' à 114gr/km. Incontestablement, un plus à l'heure du choix et il se pourrait bien que du côté des véhicules de société, Suzuki trouve un nouveau marché.
Quatre finitions, (Avantage, Privilège, Pack et Style) trois versions essence (BVM 5, BVM 5 + Start & Stop et CVT), deux versions diesel (BVM 6 et BVM 6 + Start & Stop) composent une proposition loin d'être inintéressante dans un marché de plus en plus encombré.
Les + du Suzuki SX4 S-Cross
– Efficacité et simplicité de la gestion des 4 roues motrices.
– Confort et habitabilité
– Prix attractifs
Les – du Suzuki SX4 S Cross
– Manque de rangement habitacle
– Un peu limité côté motorisation
– Esthétique tristounette
Les tarifs : à partir de 18 900 € pour le 1.6 VVT 120 ch
à partir de 22 490 € pour le 1.6 DdiS 120 ch.
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