Si la Mini John Cooper Works conserve son moteur thermique BMW, elle double son offre en proposant une variante 100 % électrique. Flegme britannique ou véritable trahison ? Direction l’Angleterre pour y répondre !
Outre la gamme électrique John Cooper Works qui n’avait pas encore été essayée jusqu’ici, incluant le nouveau modèle Aceman, nous avons également pu (re)prendre en main les versions thermiques. En conduite à droite, tant qu’à faire.
Les 5 Mini John Cooper Works
Nous avons eu la chance d’avoir Charlie Cooper pour nous présenter la gamme
JCW. En effet, Charlie n’est autre que le petit-fils de John. Et il reprend le flambeau de son aîné de fort belle manière en pilotant la
MINI John Cooper Works E Prototype, représentant le premier modèle électrique de la gamme
JCW, lors de la montée de la côte du Festival of Speed de Goodwood en 2024. Le thermique n’est toutefois pas laissé pour compte puisque la Mini JCW participera aux 24 Heures du Nürburgring 2025 avec une livrée Deus Ex Machina. L’équipe Bulldog Racing visera un second succès consécutif.
La transition est toute trouvée pour décrire la gamme John Cooper Works qui se scinde en deux segments et deux châssis.
Un premier segment est représenté par le
Countryman John Cooper Works 4ALL de 300 chevaux, grâce au moteur turbo de
BMW. En tant que modèle thermique, elle fait partie du châssis BMW. Le second segment est représenté par la Cooper, la Cooper électrique, la Cooper Cabrio et l’Aceman (le petit SUV 5 portes n’existant qu’en électrique). Cela fait un total de cinq modèles.
En ce qui concerne les déclinaisons électriques, elles sont basées sur un châssis mis au point par leur partenaire chinois
Great Wall Motors. C’est pourquoi elles sont produites en Chine, contrairement à leurs homologues thermiques toujours assemblées à Oxford. Conscient qu’il puisse s’agir d’un souci, Mini travaille sur le fait de produire les électriques en Angleterre.

La vraie John Cooper Works
La Mini Cooper John Cooper Works est à ne surtout pas confondre avec la finition
JCW proposée sur la Cooper S.
Le design sportif exclusif John Cooper Works est au service de l’aérodynamisme et de son optimisation. L’accent mis sur les performances de premier ordre est souligné à l’extérieur par le langage stylistique exclusif des nouveaux modèles MINI John Cooper Works électriques. Ainsi, le logo JCW rouge, blanc et noir rappelle le célèbre drapeau à damier. Il orne la calandre octogonale en noir brillant. Projeté depuis les rétroviseurs extérieurs, le logo illuminé accueille le conducteur avant même qu’il ne monte dans la voiture.
Les feux de jour à LED, composés de deux barres horizontales avec la signature lumineuse «
John Cooper Works », renforcent l’aspect expressif des deux modèles. De plus, les bas de caisse latéraux noirs brillants, le travail au niveau des extrémités des montants du becquet arrière et ce dernier optimisent l’aérodynamique.
On distingue l’électrique de la thermique de par leur calandre (pleine sur l’électrique) et l’absence d’aérations en bas du pare-chocs pour l’électrique. Un haut niveau de personnalisation est disponible dans le catalogue afin de faire SA propre John Cooper Works.
Place à bord
Un motif noir et rouge orne la surface tricotée du tableau de bord. De plus, les sièges conducteur et passager avant des deux modèles sont revêtus de cuir synthétique noir.
L’écran central circulaire
OLED, de 24 cm de diamètre, regroupe toutes les données importantes de la voiture. Le conducteur et le passager avant peuvent accéder aux réglages de la climatisation, des médias, du téléphone et de la navigation via celui-ci. Les nouveaux «
MINI Expérience Modes » permettent de personnaliser l’ambiance de ces habitacles.
Pour les personnes qui y sont sensibles, sachez que parmi les systèmes d’assistance, il y a le contrôle automatique de la vitesse et de la distance, la visualisation 3D et la réalité augmentée sur la navigation, ou bien encore le Park Assist Plus utilisant douze capteurs à ultrasons et quatre caméras.
L’habitacle est bien agencé mais déçoit du point de vue des matériaux. À ce niveau de tarifs, c’est difficilement pardonnable. Et les tarifs justement, quels sont-ils ? À 42 550 €, la Cooper JCW électrique est plus chère que la version 2L Turbo, débutant de son côté à
39 850 €. Cependant, cet écart de prix est plus que gommé par l’absence de malus « écologique » ! Enfin, n’oublions pas les habituelles options qui font gonfler la note d’environ 3 000 € sur notre modèle d’essai.
Mais toutes ces données ne sont que virtuelles, la vérité se résumant aux mensualités à régler au moment de signer le contrat…

Moteur JCW
Si, en thermique, la
Mini Cooper JCW n’a pas de concurrence, sa version électrique en a une toute désignée : l’
Alpine A290. Les spécificités techniques sont finalement assez proches avec, chez Mini, une batterie de 54,2 kW. Cela permet d’afficher une autonomie homologuée pour 371 km. La puissance délivrée par le moteur électrique est toutefois supérieure à la française grâce à 258 chevaux et un couple de 350 Nm. La Mini s’octroie même un boost temporaire de 27 chevaux.
Cela se ressent sur les performances avec un 0 à 100 km/h abattu en 5,9 s contre 6,4 s pour l’
Alpine. Pourtant, la sino-anglaise est lourde avec un poids à vide annoncé à 1 655 kg ! Enfin, Mini a opté pour une vitesse de pointe supérieure également, en allant jusqu’à 200 km/h.
Mais la question que tout le monde se pose est : qu’est-ce que ça donne par rapport à la
JCW de
231 chevaux ? Les chiffres se situent dans un mouchoir de poche puisque la thermique ne réclame que 2 dixièmes de plus sur le 0 à 100. La question se pose donc davantage sur l’agrément de conduite. Sur ce point, je n’ai aucune hésitation à dire que je préfère celui prodigué par le moteur électrique face au groupe motopropulseur
TwinPower Turbo +
DKG. Car n’oublions pas qu’un GMP, c’est également la boîte… Or, la boîte à double embrayage souffre de défauts de gestion. Puis, même le moteur, malgré sa belle cylindrée, est largement castré par les normes antipollution actuelles.
On va donc me rétorquer que le rayon d’action plaide en faveur de la thermique, ce qui peut largement s’entendre du fait de la batterie de moyenne capacité. Il manque 100 km d’autonomie pour être réellement bien. Cependant, dans
90 % des usages, l’autonomie est suffisante et la recharge n’est plus réellement un souci, à quelques exceptions près. Il n’est aucunement nécessaire de chercher de la recharge extrêmement rapide : le maillage en
50 kW est à la fois suffisamment répandu et assez rapide pour recharger dans un délai raisonnable. Mieux, c’est nettement moins cher qu’au-delà…
Action !
La plateforme spécifique à l’électrique a obligé les ingénieurs à repenser intégralement la cinématique des trains roulants, et plus particulièrement en ce qui concerne le carrossage. L’amortissement est également différent puisque cette variante «
à piles » conserve des amortisseurs passifs, classiques, là où la
JCW bruyante a opté pour des amortisseurs à fréquence.
On pourrait donc craindre le pire et imaginer revenir des années en arrière dans un kart parfaitement inconfortable. La réalité est quelque peu différente car, si c’est effectivement ferme et que cela secoue le cocotier dès lors que la route est en mauvais état, ce n’est pas pour autant inconfortable. On ne ramasse pas son dentier à la première bosse venue, mais c’est probablement grâce aux jantes de 18". Je vous donnerai la différence de ressenti sur l’Aceman, chaussé en 19", dans un prochain essai !
Les autres bonnes nouvelles sont la direction communicative et la puissance (mais surtout le couple) correctement digérés par le train avant, toujours dépourvu d’autobloquant. Son absence s’est d’ailleurs moins fait sentir que précédemment, mais il est vrai que nous avions de meilleurs pneus que sur la thermique.