Essai MINI Cooper SE : l’électricité avant le FUN… ?

Toujours une MINI ?

Vous avez bien lu !
La nouvelle génération de Mini n’est pas un sujet de Sa Majesté.
Non, cette nouvelle Mini a traversé les océans avant de poser ses roues sur notre vieux continent. Elle est dorénavant conçue en Allemagne et produite en Chine. C’est du moins vrai pour ces premiers modèles qui carburent uniquement aux électrons. Les versions thermiques, bien que ressemblantes comme deux gouttes d'eau, sont produites sur des châssis distincts et seront bientôt assemblées en Grande-Bretagne. L’honneur est sauf !

J’oubliais… ne l’appelez plus Mini !
La petite abandonne ce patronyme pour se muer en Cooper.
Ce qui n’était qu’une finition pétillante devient le nom du modèle.
Elle laisse ainsi la place à la marque « Mini » qui se compose, en 2024, de la Countryman, Cooper, Cooper Cabriolet, et Aceman.

Revenons à notre Cooper.

Comme expliqué plus haut, il n’est question aujourd’hui que de Mini Cooper 100% électrique. Mini commercialise plus exactement deux versions.

La Mini Cooper E carbure via à la fée électricité qui se cache dans une batterie au lithium-ion de 40,7 kWh brut, soit 36,6 kWh net. Officiellement, elle peut parcourir en moyenne 305 kilomètres avec son e-moteur placé sur l’essieu avant. Il est capable de produire l’équivalent de 184 chevaux et 290 Nm de couple. La recharge se fait via un système combinant un chargeur embarqué de 7,4 kW en monophasé et 11 kW en triphasé. Ce qui théoriquement permet un plein en un peu moins de 6 heures. Pour remplir les accumulateurs à hauteur de 80 %, sur superchargeur, il faudra compter 28 longues minutes car Cooper E se contente d’un médiocre système de 75 kW en courant continu.

La Mini Cooper SE fait tout en mieux.
Le pack de batterie grimpe à une capacité de 54,2 kWh brut pour 49,2 kWh net. Selon le cycle d’homologation, une Cooper SE pourrait atteindre les 400 km d’autonomie. Avant d’atteindre ce cap, le pilote devra se préoccuper de sa recharge car là aussi, la technologie proposée est quelconque. On parle d’une recharge en courant alternatif maximum de 11 kW et de 95 kW en courant continu. Il faut donc un minimum de 8 heures sur une WallBox et plus de 30 minutes sur borne rapide. Si la recharge ne fait pas « rêver », sa cavalerie un peu plus.
Cooper SE dispose de 218 équidés pour 330 Nm de couple. La citadine expédie le 0 à 100 km/h en 6,7 secondes, soit 0,6 s de mieux que Cooper E.

Toujours une Cooper ?

Si j’aurais voulu prendre en main la Cooper E, les Allemands en auront décidé autrement, puisqu’ils n’avaient prévu que des Cooper SE. En même temps, je n’allais pas m’en plaindre car ce nouvel opus haut de gamme de Mini me rappelle de bons vieux souvenirs avec ses prédécesseurs.

Avant d’en prendre le volant, sachez qu’il sera presque impossible de différencier cette nouvelle génération de celle qu’elle remplace. Du moins de la face avant. Par contre en passant en poupe, les choses changent franchement. Les feux ovoïdaux se muent en un double triangle intégrant des LED façon « Union Jack ». Ils sont reliés entre eux par une bande noire, très tendance en ce moment chez les constructeurs. Cependant, elle ne s’illumine pas.

En ouvrant la porte, on rentre dans un univers, à la fois connu et totalement repensé. L’élément central est l’énorme écran central rond. Il pilote le multimédia et les fonctions de pilotage de la machine. Si l’image est claire, sa réactivité est loin d’être la référence. Mais le pire n’est pas là… Il me faut vraiment mettre un carton rouge à l’ergonomie.
Elle est alambiquée et oblige à de multiples manipulations pour enfin trouver son bonheur. Le plus énervant est la meilleure preuve de mes dires, est sans nul doute, le nombre de manipulations nécessaires pour désactiver l’assistance de maintien dans la voie et l’irritant avertisseur de survitesse.

Dès les premiers tours de roues, on comprend bien que ce n’est plus la même Mini, cette Cooper. Les réglages sont très différents avec, par exemple, des suspensions un chouïa plus confortables en ville et sur route rapide. Cela reste toujours très ferme, mais moins caricatural que la précédente génération. Le volume sonore est bien maîtrisé dans l’habitacle, qui laisse ainsi vos oreilles profiter de la bonne sono.

Bien installé dans des sièges sport et le volant à grosse jante en main, je trépignais d’impatience en voyant les routes de montagne se rapprocher. Les routes enchaînent les virages à grande vitesse, mais je ne retrouve pas mes repères. Ce n’est pas la faute à la puissance, ou à la relance qui sont franchement vives… non. Je ne sais pourquoi, mes zygomatiques ont du mal à retrousser mes lèvres. Il faut dire que la direction est parfois pas assez directe et parfois trop en forçant la trajectoire. Et puis il manque ce son caractéristique d’une Cooper S. Ce n’est pas la musique artificielle qui donne l’impression de rouler dans une navette spatiale, qui arrange le coup… C’est vraiment étrange.
Cette Cooper SE est franchement vive, performante et incisive, malgré quelques menus défauts, mais elle ne déclenchera pas les fous rires de ses aînées.