Audi A4 : le best-seller
Faisons une marche arrière de 25 ans, ce qui nous ramène en 1994. C’est l’année ou
Audi s’est affranchie de sa 80 pour le patronyme A4. Et grand bien lui en a pris, car elle accompagnait une véritable rupture technologique. La
première Audi A4, surtout avec son TDI 110 qui poussait plus fort et consommait 20 % de moins que la concurrence, s’est vendue comme des petits pains.
Cinq générations plus tard, on dénombre plus de 7,5 millions d’
A4 sorties des usines. Qu’elles soient Allemandes à Ingolstadt ou à Neckarslum ou encore Chinoises à Changchun, cette auto et ses variantes (Avant, Allroad quattro, S ou RS) représentent plus de 20 % des ventes du constructeur à travers le monde.
Alors, comment relancer ce phénomène à sa mi-vie ?
Audi A4 : nouvelle allure
Alors que bon nombre de constructeurs se contentent d’un remodelage des optiques pour justifier un lifting, Audi en propose étonnamment plus.
Bon OK, les optiques sont évidemment revues, cela reste le moyen le moins cher et le plus efficace esthétiquement. Alors, cette Audi A4 B9 phase 2 gagne sur sa face avant une nouvelle signature lumineuse qui se décompose en 7 parties bien distinctes. Celle-ci s’accompagne surtout d’un nouveau bouclier qui accueille une calandre plus travaillée dans son maillage et des prises d’air plus proéminentes. La plus stylisée est celle juste en dessous du capot moteur.
Elle fait clairement un rappel du style de ses illustres ancêtres QUATTRO. Tout comme sur son profil. Les lignes latérales accentuées au niveau des passages de roue et des bas de caisse offrent le muscle de ces stars des rallyes de la grande époque.
En poupe, en plus des feux à LED à effet dynamique qui gagnent une nouvelle signature lumineuse, on ne peut passer outre la barre chromée horizontale sur la malle. Elle rejoint les deux blocs optiques pour produire une impression de plus grande largeur. Cette astuce a également pour effet de la rapprocher du coup de crayon de ses grandes sœurs A6 et A8.
Audi A4 : Passons à l’intérieur
Pas de révolution. Le mobilier est le même à deux détails près, les écrans.
Le nouveau système d’infodivertissement MMI Touch passe à une définition de 1540 x 720 pixels pour un diamètre de 10,1 pouces. Il remplace avantageusement le précédent système s’articulant autour d’un bouton-poussoir/rotatif installé sur la console centrale. 100 % tactile avec retour acoustique, son design est plus clair et l’interface gagne en compréhension, car il est pensé comme un smartphone.
Le second se cache derrière le volant. Ce «
Virtual Cockpit », c’est comme cela qu’on le nomme chez Audi, affiche les informations de conduite sur son écran Full HD (1920 x 720 pixels) de 12,3 pouces. En plus des compteurs de vitesse et des tours minute, ils nous donnent accès à une palanquée d’informations, dont le GPS. Et comme il est configurable à souhait, chaque conducteur y trouvera son interface de prédilection.
À la pointe, ces nouveaux systèmes intègrent de nombreux services connectés. Comme les informations reçues via le protocole Car-to-X qui permettent de partager des données entre véhicules ou bien les informations d’infrastructures connectées, comme les feux de signalisation. Celui-ci est capable de recommander une vitesse personnalisée pour éviter d’être immobilisé au feu rouge.
Audi A4 : l’électrification des moteurs
C’est certainement ici que le lifting de cette nouvelle Audi A4 se fait le plus sentir. Les motoristes ont électrifié un maximum les moteurs dont les puissances s’échelonnent de 150 à 347 chevaux.
En fonction du groupe motopropulseur retenu, le conducteur bénéficiera d’un système d’hybridation légère de 12 volts et d’une capacité de 5 kW permettant, dans le cas d’une utilisation quotidienne, de réduire la consommation de carburant de 0,3 l/100 km d’après le constructeur.
L’Audi
S4 et son
V6 TDI peuvent compter sur une hybridation légère bien plus performante. Le système tourne sur une batterie de 8 kW efficace et une tension de 48 volts. Pourquoi un surcoût de puissance, me diriez-vous ? C’est pour alimenter un compresseur électrique qui vient en appui du turbo. Celui-ci est capable d’interagir en 300 millisecondes pour optimiser le temps de réaction de la pédale de droite.
Essai nouvelle Audi A4 35 TDI
Pour cet essai, Audi nous a offert le choix parmi une dizaine d’A4 de présérie. Venant toutes des usines d’Ingolstadt, le choix n’était pas si simple. Entre les TFSI microhybrides, les classiques
TDI et la surpuissante
S4 TDI, mon cœur balançait. Mais voilà, ma curiosité s’est surtout portée sur deux modèles que les clients de cette auto, souvent de gros rouleurs, affectionnent.
La première est l’
A4 35 TDI. Sous cette appellation se cache une turbo diesel offrant une cavalerie amplement raisonnable pour rouler sur nos routes. Ses 163 chevaux et 380 Nm de couple offrent assez de souplesse pour se sortir de toutes les situations, sans trop rechigner. Et les routes de montagne ne lui font pas peur. Ici, il ne faut pas hésiter à descendre un rapport, la pousser dans les tours pour la faire sortir des épingles comme une balle. Son train avant assume largement la puissance et si vous êtes un chouïa trop juste sur une courbe et que les roues avant commencent à allonger leur trajectoire, il suffira juste de lever légèrement le pied. Pour le confort ? Rien à signaler. On n’est pas sur un tapis volant, mais elle avale efficacement les aspérités de la chaussée. Avec les suspensions pilotées, le conducteur peut même rigidifier la caisse pour éliminer tout tangage dans les virages à haute vitesse.
Essai nouvelle Audi S4 TDI
La seconde est la grosse nouveauté de la gamme A4. La version sportive abandonne l’essence au profit du diesel. Bien heureusement, il n’est pas question de faire du downsizing. Les motoristes proposent un
V6 TDI de 3 litres. Ce gros cube envoie au total
347 chevaux (contre 354 pour l’ex-version à essence) ainsi qu’un couple camionesque de
700 Nm soit 200 de plus que la précédente version TFSI.
Ce
V6 carburant au mazoute n’est pas tout seul pour activer les roues de cette quattro. Il est épaulé dans sa charge par un petit coup de pouce de la fée électricité. En effet, un compresseur électrique l’aide dans les relances. Il tire son jus d’une batterie de 8 kW sous 48 volts. Cette cavalerie transite bien sûr sur la traction intégrale via une boîte automatique à 8 rapports en série, douce et réactive.
Sur papier, les performances de cette
S4 TDI restent très impressionnantes avec un 0 à 100 km/h expédié en 4,8 secondes. Cela se sent franchement à son volant. Le couple vous pousse sur votre siège sport à chaque pichenette sur la pédale de droite. Le châssis taillé sport est évidemment plus ferme que le
35 TDI, mais il n’est pas pour autant inconfortable. La tenue de route est bien dans les gènes d’
Audi, c’est-à-dire qu’elle taille la croupe en ligne droite à presque tout ce qui roule, mais en mode rallye, elle élargira ses trajectoires seulement pour vous expliquer que là, vous lui en demandez trop. À défaut d’être jouissif, c’est sûr.
Enfin, comment ne pas mettre le doigt sur les appendices de carrosserie presque tous faux ? Par exemple, en poupe, vous voyez 4 magnifiques canules d’échappement. Sachez que les deux de droites sont fausses. Tout comme la mélodie d’ailleurs. Les ingénieurs usent d’un caisson de basse pour produire un son rauque qui n’est pas si désagréable que ça. Enfin, les énormes écopes d’air perçant les boucliers avant sont… pleines.