Multistrada 2025 : Ducati réinvente la bosse fantôme
Ducati lève le voile sur la nouvelle gamme 2025 de sa Multistrada, avec trois déclinaisons : V4, V4 S et l’iconique V4 Pikes Peak. L’usine de Bologne n’en finit plus de peaufiner son trail multi-facettes, entre confort, technologie de pointe et un moteur qui, sous des airs civilisés, ne demande qu’à s’énerver. Exit les superlatifs, place aux chiffres et à une analyse précise de ce que ces modèles apportent, sans tomber dans les pièges du marketing. Car c’est bien sur le terrain, face aux virages serrés et aux longues lignes droites d’autoroute, que la Multistrada se montre digne de ses promesses.
Multistrada V4 : Tourisme en haute performance
Avec son V4 Granturismo de 1 158 cm³, la nouvelle Multistrada V4 pousse 170 chevaux et délivre un couple de 123,8 Nm à 9 000 tr/min. Ce bloc, qui pèse 66,7 kg, est conçu pour offrir une courbe de couple linéaire, gage de souplesse à bas régime et d’un solide répondant à mi-régime. Le tout pour une consommation revue à la baisse, avec une baisse de 6 % grâce à la désactivation des cylindres arrière lorsque les conditions le permettent. En somme, Ducati propose une machine adaptée aux longs voyages, tout en conservant un côté sauvage lorsqu’on pousse la poignée.
Ce n’est pas qu’une histoire de moteur, évidemment. Le cadre monocoque en aluminium, toujours aussi léger et compact, intègre des modifications subtiles mais importantes. Le bras oscillant voit son axe repositionné d’un millimètre plus haut pour améliorer l’effet anti-squat, et donc la précision en conduite sportive, même à pleine charge. La version V4 S enfonce le clou avec une suspension semi-active Skyhook DSS EVO, capable de s’adapter en temps réel aux variations de la route grâce à un capteur inédit monté sur la fourche. Une évolution qui permet de prendre les bosses comme si de rien n’était, en ajustant la suspension arrière en temps réel.
Une question de confort… et de sécurité
Ducati mise aussi sur un confort accru. Le dispositif d’abaissement automatique, qui rabaisse la moto à moins de 10 km/h pour faciliter les manœuvres, en est un parfait exemple. Il s’agit d’un système automatisé, mais désactivable pour ceux qui préfèrent tout contrôler. Et puis, il y a l’auto-nivellement de la suspension, qui garantit une configuration optimale que vous soyez seul, en duo ou chargé comme un mulet pour un périple de plusieurs semaines.
La sécurité n’est pas en reste avec un ensemble électronique embarqué impressionnant. Le radar avant et arrière permet d’activer le régulateur de vitesse adaptatif (ACC), indispensable sur les longs trajets d’autoroute. La détection d’angle mort (BSD) et l’alerte de collision avant (FCW) sont également de la partie, pour vous éviter les surprises. Le freinage n’a pas été oublié non plus, avec un système combiné avant-arrière intelligent, qui ajuste la répartition en fonction de la charge.
Pikes Peak : le sportif de la bande
Si la Multistrada V4 S s’adresse aux baroudeurs, la version Pikes Peak, elle, flirte avec l’esprit des compétitions de côte. Avec ses roues de 17 pouces à jantes forgées et son monobras oscillant, elle respire la sportivité. Les suspensions Öhlins Smart EC 2.0 sont optimisées pour offrir un soutien accru en conduite sportive tout en préservant un confort acceptable en mode touring. Mais c’est surtout la stratégie de contrôle des suspensions qui marque la différence. Ici, tout est « event-based », c’est-à-dire que la moto s’adapte à votre style de conduite. Une montée de col ? La suspension devient plus ferme. Une route dégradée ? Elle s’adoucit. Et si vous voulez tout de même garder la main, un bouton vous permet de choisir entre plusieurs modes prédéfinis.
Le moteur de la Pikes Peak n’est pas simplement un copier-coller de celui de la V4. Il intègre un mode de conduite Race, avec une cartographie dédiée et un shifter calibré pour des rétrogradations agressives. De plus, le limiteur de régime intervient de manière plus progressive, permettant d’optimiser les changements de rapport en haut du compte-tours. C’est un crossover taillé pour ceux qui aiment titiller l’asphalte, mais sans se priver de l’ergonomie pensée pour la route. Les repose-pieds sont plus hauts et plus en arrière, tandis que le guidon, plus bas et plus étroit, donne une sensation de contrôle accrue dans les virages serrés.
Une esthétique retravaillée
Ducati n’a pas seulement travaillé sur le moteur et les technologies embarquées. La ligne a elle aussi été revue, notamment à l’avant, où les phares adoptent une nouvelle signature visuelle, inspirée des Panigale. Le double optique avant, encadré de parties peintes, renforce cette impression d’agressivité, rappelant les modèles historiques comme les 916 et 1098. Le silencieux, lui, adopte une forme plus nette et un son distinct, pour rappeler à tout le monde que, sous ce carénage, bat un cœur de sportif.
La Pikes Peak se distingue par ses nombreux éléments en carbone, son échappement Akrapovič en titane, et sa livrée inspirée des couleurs MotoGP et Superbike. Un clin d’œil appuyé aux passionnés de vitesse, mais avec le confort en prime. En somme, elle assume totalement son ADN sportif tout en restant polyvalente pour des balades sur route plus classiques.
Un mot sur les prix
Bien sûr, tout cela a un coût. La Multistrada V4 démarre à 21 290 €, la version V4 S grimpe à 25 390 €, et pour la Pikes Peak, il faudra aligner 32 790 €. Des tarifs qui reflètent le niveau de sophistication et de technologie embarquée. Mais après tout, quand on parle de voyages au long cours, de sécurité et de plaisir de conduite, il faut parfois savoir ouvrir le portefeuille.
Conclusion:
Ducati continue de perfectionner sa Multistrada, et avec cette gamme 2025, la marque offre des solutions adaptées à plusieurs types de pilotes : du voyageur avide de confort à celui qui aime prendre des virages avec un sourire en coin. Une diversité qui ne déçoit pas, loin de là.