Essai Kia Picanto : « La petite parmi les grandes »

Kia Picanto : Une nouvelle bouille !

La Picanto, c’est mine de rien un best-seller chez KIA, et plus particulièrement chez nous avec plusieurs dizaines de milliers d’unités vendues dans l’Hexagone. Un chiffre qui la place même dans le trio de tête des modèles de la marque. Il faut dire que ce petit bout de choux sur 4 roues a commencé sa carrière en 2004. 20 ans après, la coréenne peut s’enorgueillir de faire partie du paysage automobile français. Mais comme toute chose, il faut évoluer avec son temps, et cet opus du millésime 2025 de la KIA Picanto se devait d’offrir plus de style et de technologie que l'ancienne génération pour conserver son attrait. C’est pour cela que KIA nous propose une Picanto entièrement revue.

Et cela se voit dès le premier regard. La nouvelle Picanto 2025 change de faciès avec une face avant plus anguleuse et moderne. On notera l’apparition de projecteurs à LED et d’une signature lumineuse en forme de « crochet » qui parcourt la largeur de la proue. C’est du plus bel effet et donne un « je ne sais quoi » de sportif, voire même agressif à cette petite puce des villes. Le profil est très rectiligne dans ses formes et repousse aux 4 coins les roues pour maximiser l’espace à vivre. Ma version « haut de gamme », la GT Line, profite de jantes en alliage de 16 pouces, alors que les versions Motion et Active se contentent de jantes en acier de 14 pouces avec enjoliveurs. La poupe n’est pas oubliée. Ici, les designers abandonnent un tant soit peu les feux rectangulaires grâce à un nouveau dessin plus complexe qui intègre une bande reliant les deux blocs. Ce dessin n’est pas original puisque c’est une véritable tendance en ce moment chez les constructeurs. Ça a l’avantage d’étirer le regard et de donner l’illusion d’une plus grande largeur. Un effet accentué sur mon modèle GT Line qui dispose d’un « extracteur d’air » noir en partie basse.
Bref… vous l’aurez compris, la nouvelle Picanto donne farouchement l’illusion d’être une petite nerveuse. Alors qu’il n’en est rien !

KIA Picanto : Petit coeur vaillant.. ?

Sous le, tout petit, capot moteur, se cachent deux moteurs atmosphériques provenant de la précédente génération. L’entrée de gamme se fait par un petit trois cylindres cubant 1.0 litre produisant 63 ch pour un couple de 93 Nm. Le second fait à peine mieux alors qu’il dispose d’un cylindre supplémentaire et cube 1.2 litre. Il annonce quant à lui 79 ch et 113 Nm. Une cavalerie qui ne permettra pas de jouer les pilotes de rallye car il faut se contenter d’un 0 à 100 exécuté en 15,6 ou 13,1 longues secondes.

Cela vous paraît ridicule ? Eh bien, sachez que la Picanto s'en tire pourtant bien. Certes, la Picanto n’est pas une foudre de guerre, mais son caractère enjoué, typique de l'architecture des citadines, rend la petite Kia amusante et vivante. Le moteur quatre cylindres ne rechigne pas à la tâche, même s'il manque parfois d’un peu plus de souffle à la réaccélération. Si cela vous arrive, descendez de 2 rapports, et montez dans les tours. À défaut de puissance, vous aurez le bruit et la fureur qui vous fera indéniablement grimper les zygomatiques.

Menue, maniable, étonnamment accueillante tant à l'avant (il ne manquerait plus que ça !) qu'à l'arrière, la Kia se faufile avec aisance dans les embarras de la circulation. L'absence du sixième rapport ne manque guère, et si nous pouvons nous réjouir de la possibilité d'opter pour une transmission automatique, il ne faudra pas trop lui en demander, avec ses quatre rapports.

Et les consommations ?
Ne vous attendez pas à quelque chose de fabuleux. Les moteurs sont d’ancienne conception et ne disposent d’aucun artifice électronique et encore moins de la fée électricité pour réduire leur appétit. De fait, il faudra compter sur une moyenne de 7 voire 8 litres en ville et d’un peu plus de 6 litres en zone urbaine.

KIA Picanto et l’espace à vivre

Bon, c’est certain. Il est impossible de faire rentrer une armoire normande dans les 3m60 de longueur de la Picanto. Ceci étant dit, sachez qu’elle est homologuée à 5 places. C’est très rare dans le segment qui se contente en général de 4. Qui plus est, derrière, on pourrait s’attendre à une crise du logement. Or, si cela reste confiné, on peut installer quatre adultes à son bord sans trop se contorsionner. Par contre les bagages… ?
Il faudra se contenter d’un espace de 255 litres. C’est franchement petit !

Le mobilier de l’habitacle est d’une facture honorable. Le dessin est un chouïa simpliste, mais les ajustements sont franchement corrects. La grosse nouveauté ici est l’adoption de série d’un compteur digital derrière le volant. Il est lisible et s’offre une partie centrale configurable. À sa gauche, au centre de la planche de bord, la Picanto s’offre un nouveau système multimédia. Il intègre le GPS, la radio et le Bluetooth. La nouveauté, en dehors de sa taille de 8 pouces, c’est qu’il est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay sans être branché à l’USB. Cela rend les choses bien plus simples, surtout qu’en partie basse de la console, se cache un espace de recharge par induction… comme sur les grandes.

D’ailleurs, en parlant de grande. On ne peut omettre l’improbable augmentation tarifaire de cette Picanto millésime 2025. En effet, entre le millésime 2024 et millésime 2025, KIA France s’encanaille en augmentant le tarif de l’entrée de gamme de presque 20%. S’il fallait l’année dernière un chèque de banque de 13 800€ pour prendre les clés d’une Picanto, il faudra désormais 15 990€. Et que dire de notre version d’essai, la Picanto 1.2 DPi 79 GT Line qui s’échange contre 18 490€… le prix d’une grande… ou d’une Dacia Duster par exemple ?