79 €/mois pour une voiture électrique, c’est TOP ! Sauf que c’est une Dacia Spring 45

Sous le capot : 45 chevaux, pas de quoi rouler en Formule 1

Dacia ne joue pas la surenchère technique. Au contraire, la firme propose deux motorisations principales dans sa gamme Spring « new look » : d’un côté, l’Electric 45 et ses 33 kW (environ 45 ch) ; de l’autre, l’Electric 65 et ses 48 kW (65 ch). Mais aujourd’hui, c’est surtout la version la moins puissante qui a droit aux projecteurs : la Spring Electric 45. Forte de son bloc de 45 chevaux, elle a été pensée pour un usage urbain et péri-urbain. En clair, on ne fera pas le 0 à 100 km/h en un claquement de doigts, mais on pourra s’infiltrer dans la circulation urbaine sans stresser, à condition de rester réaliste sur les performances.

Si le 0 à 50 km/h vous obsède, sachez qu’il s’effectue en quelques (longues) secondes. Sur voies rapides, la vitesse de pointe demeure modeste, généralement bridée à moins de 130 km/h pour préserver la batterie et le contenu de votre porte-monnaie. N’allez donc pas défier les berlines allemandes sur autoroute ; cela risquerait de se solder par des sueurs froides.

Les finitions : Essential, Expression et Extreme

Dacia a jugé bon de jouer sur plusieurs niveaux de gamme afin de satisfaire différents publics. Premier échelon : la finition Essential, inédite sur la Spring en France. C’est la porte d’entrée pour l’Electric 45, et elle n’a rien d’une version « chiche » (quoique…) puisqu’on y trouve un combiné numérique de 7 pouces, un volant réglable en hauteur et un dispositif multimédia rudimentaire mais efficace (Media Control) relié aux commandes au volant. S’ajoutent deux haut-parleurs, une connexion Bluetooth et un port USB, histoire de diffuser votre playlist préférée tout en patientant dans les embouteillages.

La Spring Essential s’accompagne aussi d’un arsenal d’aides à la conduite : freinage automatique d’urgence, reconnaissance des panneaux (avec alerte de survitesse), aide au parking arrière, alerte de changement de voie, ou encore système d’appel d’urgence (eCall). On est loin de la berline ultra-technologique, mais pour une voiture à ce prix, l’équipement en matière de sécurité répond aux standards européens (GSR 2).

Vient ensuite la finition Expression, un cran au-dessus pour ceux qui voudraient un soupçon de confort en plus : la climatisation manuelle, les vitres électriques à l’avant et la possibilité d’opter pour l’Electric 45 ou l’Electric 65. Forcément, le prix grimpe un peu : 17 900 € minimum pour la version 45 ch, et 18 900 € si vous voulez les 65 ch.

Enfin, la version Extreme coiffe la gamme avec en série : le grand écran tactile de 10 pouces (Media Nav Live), la navigation connectée, la caméra de recul et la charge bidirectionnelle. La motorisation Electric 65 est livrée d’office avec cette finition, ce qui implique des jantes de 15 pouces pour embellir le tout. Ceux qui rêvent d’une Spring 45 en mode « extrême » devront repasser.

Des prix serrés… sous conditions

Avec la Spring Essential Electric 45, l’argument commercial de Dacia est limpide : un tarif catalogue à partir de 16 900 €, une location affichée dès 79 €/mois (avec un apport) ou encore un financement sans apport à 145 €/mois. Comme souvent, les conditions précises (apport initial, durée d’engagement, prime à la conversion…) méritent d’être étudiées avant de dégainer la carte bancaire. Néanmoins, pour un foyer cherchant un véhicule secondaire, ou pour un étudiant en quête d’une auto sans trop de prétentions, cette proposition a de quoi retenir l’attention.

Consommation, batterie et autonomie

Dacia se garde bien de promettre l’impossible. Avec 45 ch, la Spring vise la conduite douce, et ça tombe bien : c’est exactement dans ce registre qu’elle se montre sobre. Avec une consommation estimée autour de 14,6 kWh/100 km, elle reste dans une bonne moyenne pour ce type de citadine électrique légère. Le gain est principalement dû à un poids maîtrisé, situé généralement autour de 1 000 kg à vide (un vrai point fort dans l’univers des voitures électriques parfois obèses).

Certes, on ne va pas traverser la France sur une seule charge. La capacité de la batterie se situe aux alentours de 26,8 kWh (pour rappel, la version 65 ch dispose d’une architecture similaire). Le but est évidemment de proposer une petite citadine adaptée à la vie en ville, avec une autonomie pouvant se situer entre 150 et 200 km en conditions réelles, voire un peu plus si on chausse des mocassins de champion de l’éco-conduite.

Un design rafraîchi, mais les passants ne se retourneront pas (ou si peu)

Visuellement, la Nouvelle Spring a laissé tomber son ancien faciès pour adopter la récente identité de la marque. À la place de l’ancien logo, on retrouve la nouvelle signature Dacia, déjà visible sur d’autres modèles (Jogger, Sandero). L’ensemble gagne un semblant de prestance, mais n’espérez pas qu’on vous confonde avec une berline du segment premium. Les proportions compactes demeurent, et c’est plutôt logique pour un véhicule urbain.

Dans l’habitacle, le restylage a relevé un peu la présentation, sans toutefois grimper aux rideaux côté finitions. Les plastiques sont, disons, facilement rinçables en cas de renversement accidentel de soda. Les espaces de rangements restent modestes, mais il faut reconnaître qu’elle n’est pas moins pratique qu’une petite citadine thermique de gabarit similaire. Et le volume de coffre autour de 300 litres est un atout quand on compare la Spring aux micro-citadines concurrentes.

Sécurité active (et passive) : répond aux obligations

La Nouvelle Spring intègre désormais l’attirail réglementaire (GSR2), ce qui la met à niveau par rapport aux plus grands. Le freinage automatique d’urgence urbain/péri-urbain (avec détection des piétons, cyclistes, motos et évidemment autres véhicules) permet de réduire un risque de carambolage. L’alerte de changement de voie peut se révéler utile sur autoroute, bien que sur le papier, on privilégiera surtout un usage régional de cette voiture.

Mentionnons aussi la présence de l’aide au maintien dans la voie, du signal d’arrêt d’urgence, de la surveillance de l’attention du conducteur et de l’appel d’urgence (eCall). En somme, Dacia n’a pas mis tout le budget marketing dans des feux de jour design, mais a préféré se plier aux normes de sécurité en vigueur, un point qui rassurera sans doute les futurs propriétaires.

Pourquoi cette Spring plaît ?

Si l’on en juge par les chiffres de vente, la Spring a rencontré un réel succès depuis son lancement, malgré les doutes de certains. Pourquoi ? Parce qu’elle cible des utilisateurs qui recherchent un véhicule électrique simple, accessible et un tantinet robuste. Pas besoin d’un vaisseau spatial pour se rendre au boulot ou faire ses courses. Ajoutez à cela la possibilité de bénéficier d’aides nationales et locales (bonus écologique, primes à la conversion) et l’on peut s’en tirer pour un coût global d’utilisation très bas.

Cette proposition peut aussi intéresser les conducteurs qui font de courts trajets, et qui disposent d’un point de charge à domicile ou à proximité. Une prise domestique suffit, même si la Spring accepte de temps à autre une recharge accélérée sur une borne appropriée (option DC 30 kW, selon la version).

Alors, ça vaut quoi ?

La question cruciale : « Faut-il être masochiste pour conduire une Spring de 45 ch ? » La réponse n’est pas si simple. Certes, on ne fera pas sensation sur le Nürburgring. Mais si vous habitez en zone urbaine ou péri-urbaine, que vous avez un usage limité de la voiture au quotidien (et un besoin modéré de confort), cette Spring Electric 45 a un avantage de taille : un tarif plancher.

16 900 € (hors bonus) ou 79 €/mois, c’est imbattable pour un véhicule 100 % électrique neuf. Ajoutez à cela un coût d’entretien plus bas que celui d’une citadine essence et des passages à la pompe désormais relégués au rang de mauvais souvenir. Les plus exigeants se tourneront vers la version Electric 65, plus nerveuse, mais moins « imbattable » sur la facture finale.

Une gamme cohérente : Essential, Expression, Extreme

• Spring Essential Electric 45 : le strict nécessaire, tarifs au plancher.
• Spring Expression Electric 45 ou 65 : un compromis pour ceux qui souhaitent la clim, des vitres électriques à l’avant et un équipement multimédia plus avancé (en option).
• Spring Extreme Electric 65 : finition plus cossue avec caméra de recul, charge bidirectionnelle, jantes de 15 pouces.

Ces différentes versions permettent de toucher à la fois un public à la recherche du minimum vital et un public voulant un peu plus de confort, tout en restant dans des tarifs mesurés.