Le soleil tape fort ce matin à Sitges. Les montagnes, tout autour du mythique circuit de Terramar, semblent vouloir nous écraser sous leur chaleur. Et pourtant, c'est ici, dans cet arrière-pays catalan, que Cupra a choisi de nous dévoiler son dernier-né : le Terramar Hybrid 272 ch. Ce n’est, selon la marque, pas un simple SUV compact comme les autres, mais une promesse de sportivité ibérique totalement hybride pour les familles qui en veulent plus.
Mais au-delà des beaux discours marketing, que vaut vraiment ce SUV qui vise à placer la marque catalane dans la cour des grands, aux côtés des Audi et BMW ? C’est ce que nous allons découvrir ensemble sur ces routes sinueuses, entre asphalte sec, chaud et virages en épingle.
La genèse d’une ambition
Cupra, c’est un peu l’outsider de l’automobile européenne. Marque sportive née des cendres de
SEAT, elle n’a cessé de gagner en prestige ces dernières années, avec des modèles tels que le
Formentor ou encore le dernier né, 100% électrique, le
Tavascan. Mais le
Terramar marque une nouvelle étape dans cette montée en gamme. Son nom est un hommage au circuit historique de
Terramar, ce qui pose déjà le décor. Un SUV qui doit combiner sportivité, élégance, mais aussi polyvalence pour répondre aux attentes des familles modernes.
Au premier regard, le
Terramar en impose. Son long capot horizontale plongeant comme un nez de requin, ses lignes de caractères imposante et sa calandre béante laissent entrevoir une bestiole prête à dévorer la route. Les phares LED, surmonté des triples triangles faisant guise de feux de jour, vous fixent avec une intrigante intensité. C’est presque dérangeante, comme si le SUV vous défiait de le pousser dans ses retranchements. On ne peut s’empêcher de penser que
Cupra a voulu marquer les esprits avec ce modèle. Mais ce n’est pas tout. Sous cette carrosserie musclée, on retrouve une
plateforme bien connue, celle du tout nouveau Volkswagen Tiguan.
Cupra Terramar repose en effet sur la
plateforme MQBevo, une architecture modulaire éprouvée qui offre une grande flexibilité, notamment pour les motorisations hybrides rechargeables. En somme, Cupra a mis toutes les chances de son côté avec une base technique our le moins solide.
Une gamme hybride
Cupra Terramar est proposé avec plusieurs motorisations. Le moteur d’entrée de gamme, n’a rien de flamboyant puisqu’il s’agit du très sympathique
eTSI 150. Ce 4 cylindres turbo essence dispose d’un système micro-hybride sur un réseau de
48V. Nous le connaissaons déjà fort bien puisqu’il est l’un des moteurs star de la gamme Volkswagen
Golf ou du
Skoda Kodiaq. Et d’expérience, on peut déjà vous annoncer qu’il est plutôt du genre frugale. Les gros rouleurs ne sont pas oubliés avec un classique, mais très performant 2.0 TDI 150 DSG. Par contre, le puissant 4
cylindres turbo TSI de plus de 270 chevaux ne sera pas importé en France à cause du malus écologique totalement délirant de plusieurs dizaine de millier d’euros..
Mais nous ce qui nous intéresse aujourdhui, c’est la version
Hybrid 272 ch. Une version
hybride rechargeable qui combine un moteur thermique 1.5 TSI de 150 chevaux à un moteur électrique de plus d’une centaine de canardons. Ensemble ils développe une
puissance de 272 chevaux. L’autre atout de cette version hybride, c’est sa batterie de 19,7 kWh, qui promet plus de 100 km d’autonomie en mode tout électrique. De quoi envisager des trajets domicile-travail sans consommer une seule goutte de carburant, à condition, bien sûr, de ne pas trop solliciter la pédale d’accélérateur.
Sur la route : un fauve qui sait se civiliser
Les premiers tours de roue se font en ville, et là, première surprise : le
Terramar est étonnamment facile à manier pour un
SUV qui se dit dynamqiue, voir sportif. Sont gabarit compact de 4m51 ne le pénalise nullement dans la jungle urbaine. Il se faufile sans trop d’anicroche et les
suspensions pilotées DCC font un travail remarquable en absorbant les imperfections de la route. Les ralentisseurs, les pavés, les trous, tout est gommé avec une facilité déconcertante. C’est presque trop confortable pour un véhicule qui se veut sportif. Je m’attendais à quelque chose de plus rigide, de plus nerveux. Mais non, Cupra a choisi de privilégier le confort sur ce modèle, et on ne va pas s’en plaindre.
Sur les routes sinueuses de
l’arrière-pays de Sitges, le Terramar dévoile une autre facette de sa personnalité. En mode Sport, le moteur hybride pousse fort, et les 272 chevaux se font entendre avec des vocalises qui rappellent que ce SUV n’a rien d’un simple utilitaire familial. Les reprises sont franches, et les virages s’enchaînent avec aisance, même si l’on sent que les amortisseurs ont un peu de mal à encaisser les grosses compressions. À plusieurs reprises, en sortie de virage, je sens que le train avant peine à suivre le rythme imposé par les courbes serrées. Ce n’est pas rédhibitoire, mais cela montre que le
Terramar est plus taillé pour les longues routes et les balades en famille que pour les sessions de conduite sportive à la Jordi Gené, le pilote officiel de la marque.
Une autonomie électrique impressionnante
En revanche, là où le
Terramar Hybrid marque des points, c’est sur son autonomie électrique. Grâce à sa grosse batterie de 19,7 kWh, il est capable de parcourir largement plus de 80 km en mode
100 % électrique, sans le moindre bruit, ni la moindre consommation de carburant. C’est un vrai plus pour un SUV de ce segment, surtout quand on sait que la plupart des modèles concurrents peinent à dépasser les 50 km en mode électrique. Cela en fait un excellent choix pour les trajets quotidiens, surtout en milieu urbain où l’on peut évoluer sans émettre de CO2. Mais encore une fois, il est difficile de se faire une idée précise de la consommation en mode hybride, car à chaque pause, les équipes de
Cupra prenaient soin de recharger les batteries à bloc. Résultat, je n’ai jamais vraiment pu tester le Terramar avec une batterie vide, ce qui fausse un peu le calcul de la consommation réelle sur long trajet.
Un intérieur entre modernité et quelques couacs
L’intérieur du
Terramar est à l’image de son design extérieur : sportif, moderne, mais avec quelques détails qui agacent. Les sièges baquets offrent un bon maintien, même dans les virages les plus serrés, et le design général de l’habitacle est résolument tourné vers le conducteur. L’écran tactile central est bien placé, tout comme le tableau de bord numérique, qui offre une lisibilité parfaite, même en plein soleil.
Cependant, tout n’est pas parfait. Les commandes sensitives du volume et de la climatisation, par exemple, sont franchement pénibles à utiliser. À plusieurs reprises, je me suis retrouvé à devoir m’y reprendre à deux ou trois fois pour ajuster le volume de la radio ou la température de l’habitacle. On se demande pourquoi
Cupra n’a pas opté pour des commandes physiques plus simples et plus intuitives. Il en va de même pour les systèmes d’assistance à la conduite (
ADAS). Pour désactiver certaines aides, il faut passer par plusieurs «
clics », ce qui est loin d’être pratique quand on est en plein milieu de la circulation. Ce genre de détails nuit un peu à l’ergonomie générale du véhicule, et c’est dommage pour un modèle de cette envergure.
Un prix ambitieux pour un SUV
Et puis, il y a le
prix. Cupra Terramar se positionne clairement comme un
SUV premium, avec un tarif qui démarre à 59 800 €. C’est ambitieux, très ambitieux même, surtout quand on sait que la base technique est la même que celle du
Volkswagen Tiguan, qui affiche à peu de chose près identique. Certes, Cupra a réussi à créer un univers à part entière, avec un design plus agressif et une image de marque plus sportive, mais cela justifie-t-il ce
prix ?
Les constructeurs premium allemands, comme
Audi ou
BMW, ont des décennies de prestige derrière eux, et il n’est pas certain que
Cupra puisse rivaliser avec eux sur ce terrain. À ce niveau de prix, les acheteurs ne seront-ils pas tentés de se tourner vers des valeurs plus sûres ? Voilà une question à laquelle seul le marché pourra répondre.