Du nouveau et ça se voit !
Comme évoqué dans notre premier essai du Tiguan II, le crossover allemand fait peau neuve et, cette fois, Volkswagen n’a pas fait marcher la photocopieuse pour passer d’une génération à l’autre. En attendant sa déclinaison sept places à venir dans les mois prochains, il faut pour le moment se contenter de la version courte. Enfin, courte, c’est vite dit ! Le Tiguan a quand même gagné une bonne pointure et a perdu un peu en hauteur pour dynamiser son style et, par la même occasion, dynamiter la concurrence. Et au vu des réactions du public dans la rue, cette dernière peut trembler… Ce nouveau bébé ne devrait pas avoir de mal à faire mieux que son prédécesseur pourtant auteur de 2,8 millions de ventes dans le monde.
Finition, assemblage, technologies, tout correspond à ce que l’on attend d’un tel véhicule. Il n’y a pas de quoi être déçu. Les places arrière disposent d’un espace majoré tandis que le coffre offre une contenance allant jusqu’à 615 litres, une fois la banquette rabattue.
La Sécu, c’est bien…
… en abuser, ça craint. Les lecteurs de mon âge se souviennent peut-être de ce vieux spot publicitaire de la Sécurité Sociale qui utilisait ce slogan. Chez Volkswagen, on a pris le problème à l’envers et on a opté pour un maximum de sécurité. Le Tiguan II est livré avec sept airbags de série et peut en recevoir deux supplémentaires, en option. Option, un mot qui va très vite vous devenir familier, comme souvent chez Volkswagen, même si cette motorisation TSI 180 démarre en finition Carat. Quant à la sécurité passive, elle provient tout droit de la Passat. De quoi justifier des tarifs débutant à 40 970 €, sans le gros malus écologique…
Et pour aller de pair avec le tout sécuritaire, rien de tel que quatre roues motrices. Volkswagen souhaite d’ailleurs vendre plus de Tiguan 4Motion que de traction, un objectif fort. Ce choix s’accompagne forcément d’une hausse de poids (environ 90 kg), mais, pour montrer aux journalistes que ce n’est pas un gadget, une section tout-terrain était disponible durant l’essai. Il faut savoir s’incliner et admettre que la Tiguan a de belles aptitudes. Après, la question reste de savoir si ces talents seront mis à profit par les clients. Quoi qu’il en soit, pour cela, quatre modes de conduite sont paramétrables.
Mais étant de nature têtue, je campe sur ma position, qui est qu’à moins d’habiter dans une zone géographique nécessitant une transmission intégrale, le Tiguan deux roues motrices fait très bien l’affaire.
Le sujet qui fâche…
Je n’ai pas été professionnel. Je n’avais lu en entier les fiches techniques avant de me mettre au volant de la voiture. J’avais en tête que le moteur essence était le 1,4 TSI, comme celui essayé sur le Touran. Associé d’office à la boîte DSG7 (avec fonction automatique), le nouveau 2 litres de 180 chevaux ne m’a malheureusement pas alerté, à la conduite, que je faisais fausse route sur la cylindrée. La transmission à double embrayage le fait mouliner, lui donnant des airs de « petite cylindrée ». Résultat, l’agrément à la conduite s'avère décevant pour un bloc de 2 litres. Ce réajustement de la cylindrée suit le programme de « rightsizing » lancé par le groupe VAG, en nette opposition avec le « downsizing » ambiant (synonyme de réduction de la taille des moteurs). Je suis d’autant plus déçu que je suis favorable à ce retour en arrière. Pire, VW dispose dans sa gamme d’un excellent 1,8 TSI, à la fois coupleux et sobre. Le dernier adjectif a son importance, car la consommation moyenne de 10 litres/100 km relevée lors de l’essai — pas spécialement virulent — est potentiellement problématique. Au final, et c’est un peu triste à dire, j’ai préféré le TDI 150. Je terminerai sur une note positive en précisant que le niveau sonore du TSI est en revanche très reposant…
Conclusion
Misant sur la sécurité active et passive, le nouveau Tiguan 4Motion plaira aux familles plaçant cet aspect au premier plan. Dommage que ce moteur essence, aussi silencieux soit-il, déçoive tant en agrément et en consommation…
BIEN VU
Silence d’utilisation (face au diesel)
Boîte manuelle agréable
Capacités de franchissement
Confort
Design réussi
À REVOIR
Consommation/malus écologique
Tarifs
Agrément moteur décevant
Tarifs à partir de 40 970 €
Crédit photos : Julien Fautrat pour La Revue Automobile
2023 12031 km Manuelle Essence
2024 14059 km Manuelle Essence