Nous sommes le matin du mercredi 13 juillet. Paris est sous la chaleur d’un été écrasant. La voirie prépare ses pavés afin d’affronter les chenilles cassantes et les tonnes d’acier de notre char Leclerc. Fierté de l’armée de terre, ce mastodonte va parader sur les champs élyséens en déployant la force de ses turbines comme un bodybuilder gonflerait son torse huilé par la noix de coco. Les Rafale ne semblent pas se laisser prendre la vedette par ce chenillard. Moi, je me contente de contempler l’affrontement de ces œuvres d’art de l’industrie made in France. Un savoir-faire ancestral de nos chaudronniers, qui ne doit pas se perdre dans les méandres de la mondialisation.
Mon vagabondage fut cependant perturbé par la sonnette.
C’était le facteur…
Il avait un colis à me donner.
À l’intérieur se cachaient une clé, une lettre, une feuille et un plan.
«
Ola caralho.
Il paraît que Citroën vient de sortir son arme de son fourreau.
L’ambition de la marque est de partir à la RECONQUÊTE d’un segment que les chevrons ont depuis trop longtemps abandonné.
Voici donc les clés d’une Citroën C5 X PureTech 180 BVA.
Ta mission, et tu l’acceptes d’office, est de partir à la recherche du Graal.
Tu as une semaine pour nous trouver cette relique. Pour t’aider dans ta quête, sache qu’elle n’est pas à Valencia. Cette coupe est un pastiche.
Le Saint Calice se cache dans les coffres des Templiers de l’ordre du Por Tuo Gral. Le message ne s’autodétruira pas, car c’est trop cher. »
N’ayant pas le choix… me voilà parti pour la
RECONQUISTA des chevrons.
Avant de partir tout de go, il me fallait trouver mon fidèle destrier.
Le plan m’emmenait à Poissy.
En même temps, quoi de plus normal, puisque Stellantis, la maison mère de
Citroën, se trouve bien là-bas.
Après 50 minutes de RER et 850 mètres de marche en mode zéro émission, me voici devant la porte d’Achères de l’ancienne usine de PSA. Ici m’attendait bel et bien ma Citroën.
Si en photo je n’avais pas d’avis sur elle, de visu on comprend mieux le travail des stylistes. La
silhouette est totalement originale. Campée sur ses grandes roues et avec sa garde au sol légèrement surélevée, la
C5 X s’affranchit des codes et des goûts à la mode du moment. Pourtant, avec sa ligne longiligne, son long capot, son habitacle flanqué sur le train arrière et sa ligne de pavillon plongeante, elle inspire le sport. Pas le 100 mètres d’un Usain Bolt, mais plutôt un trail autour du Mont-Blanc façon Kilian Jornet.
La face avant reprend les codes actuels de la marque.
On ne peut nier sa ressemblance avec la
Citroën C4, mais en plus large et plus dynamique. La poupe est superbe avec ses feux rectangulaires style eighties et l’aileron posé sous la vitre du hayon. Perso… j’aime franchement.
La chose ne change pas en pénétrant dans l’habitacle.
Si le style est plus conventionnel, il s’avère de bon goût. Le mobilier mélange parfaitement les couleurs et les matières. Les ajustements sont bons et l’ergonomie se révélera assez simple à l’usage.
Évidemment, en voiture moderne,
C5 X ne peut faire l’impasse sur les écrans.
Si les occupants peuvent apprécier l’écran central du multimédia, le pilote jouit en plus d’un autre derrière le volant. Celui-ci sert de compteur digital. Ce n’est pas tout. Un autre, virtuel celui-ci, est placé dans son champ de vision sur le pare-brise. C’est une tête haute qui reprend l’essentiel des informations de conduite.
Avant d’enquiller les kilomètres, un petit tour sous le capot s’imposait.
La
C5 X peut être mue par un système hybride rechargeable de 225 chevaux.
Mais mon destrier se satisfait d’un « simple » moteur à
4 cylindres turbo de 1,6 litre. Il dispose de 180 canassons passant sur le train avant via une boîte de vitesses automatique à 8 rapports. Un excellent choix pour mon aventure, car ne pouvant me recharger, l’intérêt de l’hybride est nul. Surtout qu’en se contentant d’un simple moteur thermique, on économise près de
255 kg par rapport à la C5 X hybride rechargeable. Et cela se verra sur mes consommations. Ma
C5 X turbo essence et son poids plume de 1 467 kg ne demanderont que 6,4 litres de moyenne sur mes 5 000 km d’aventure. Une véritable performance énergétique.
Bien installé dans mon confortable et moelleux siège portant la griffe
Citroën, me voilà bien dépourvu. Où devais-je me rendre ?
L’énigme éliminait Valence. Or, dans cette cathédrale, le Vatican a officiellement reconnu une coupe comme le
Saint Graal. Heureusement, en tapotant du clavier sur mon smartphone à la pomme, mon bon ami Google m’apprenait qu’une poignée de scientifiques avaient reconnu le
Saint Calice dans la
basilique de San Isidoro de León. Me voilà donc parti pour les 1 205 premiers kilomètres.
Certes, il m’aura fallu plus de 12 heures pour arriver sur place, mais dans quel confort ! C’est juste royal. Les premiers tours de roue dans notre capitale dévoilaient une maîtrise des pavés hors norme, mais sur l’A10, cette sensation de douceur était juste spectaculaire. Les suspensions de cette
C5 X sont la grosse innovation du modèle. Elles combinent la suspension à
double butée hydraulique progressive, déjà présente dans la gamme
Citroën sur C4 et
C5 Aircross, à un pilotage électronique des amortisseurs.
La suspension de chaque roue est pilotée indépendamment et en temps réel pour répondre aux besoins de compression et de détente. Ainsi, cette Citroën peut être d’une grande souplesse tout en garantissant un maintien de caisse et en éliminant le roulis grâce au pilotage électronique des amortisseurs.
C’est comme magique !
La
C5 X est souple, mais sait tenir les mouvements de caisse.
La rédaction ne faisant pas les choses à moitié, je les soupçonnai même d’avoir installé un trackeur pour me pister, car, à quelque 150 kilomètres de León, elle m’envoya une réservation d’hôtel. Une bonne chose, car j’arriverais à une heure bien tardive. Cet hôtel était un ancien couvent et portait le joli nom d’«
Hotel dos Templarios »…
Je me croyais sur la bonne voie, mais je compris vite que ce n’était qu’une étape.
Sur le couchage, la lettre de bienvenue n’était pas écrite par le gérant des lieux, mais bien par mon rédac en chef.
«
Bien joué, Padawan !
Mais la Sainte Coupe du Christ n’est pas celle de León… du moins pour nous… Il faut te rendre chez les Templiers de l’ordre du Por Tuo Gral. » Si cela ne m’orientait sur rien de nouveau, le livre posé sur la tranche, lui, m’aida bien plus. Son titre était pour le moins évocateur : "Les Origines templières du Portugal". »
En le potassant, j’y apprendrais que la ville des Templiers lusitaniens était en plein cœur de l’ancien royaume de Dom Afonso Henriques. Cette ville est Tomar et elle se trouve à 922 km de León.
Le lendemain, après avoir passé avec aisance les cimes de la frontière hispano-portugaise, me voici enfin dans cette ville charmante chargée d’histoire.
Mais me fallait-il encore trouver le lieu précis pour prendre en main la coupe ensanglantée.
En même temps, quel que soit le motif d’une visite à Tomar, il est indispensable de monter au
château des Templiers et de découvrir l’ouvrage monumental du couvent du Christ. C’est ce que j’ai donc fait.
En mode touriste, j’ai pu apprécier la partie la plus ancienne, la fameuse rotonde qui fut construite au XIIe siècle par les Templiers, tout comme le château qui, à cette époque-là, était le dispositif militaire le plus moderne et le plus avancé du royaume. Il s’est directement inspiré des fortifications de la Terre sainte.
Bien évidemment, l’ensemble a été transformé lors de la reconstruction ordonnée par Manuel Ier, au XVIe siècle, époque à laquelle l’ensemble de ce monument gagna sa splendeur architecturale et dont le joyau est la fenêtre manuéline de la salle capitulaire. Et c’est dans l’une de ces circonvolutions que je chiperais enfin le
Saint Calice.